Regard sur la création contemporaine – Histoires d’amours et de silences : « Qui est coupable ? » Une pièce ukrainienne inédite sur la scène française. Entretien avec Mariia Kyrychenko et Garry Darancy

Mariia Kyrychenko, jeune artiste d’origine ukrainienne, met en scène la pièce du célèbre dramaturge ukrainien Ivan Karpenko-Kary Qui est Coupable?, à partir d’un texte dont elle signe également la première traduction française. Un spectacle à retrouver au théâtre de la Jonquière du 20 au 23 novembre 2024. La rédaction de La Péniche s’est lancée à la découverte de son travail de plateau.

Autrice : Calypso Joyeux


Qui êtes-vous ? 

Mariia : Je suis comédienne et metteure en scène d’origine ukrainienne. Cela fait deux ans et demi que  je suis en France, à cause de la guerre, où je continue mon parcours professionnel. En Ukraine, j’avais  commencé à travailler avec une compagnie de théâtre après avoir terminé mes études au sein d’une  École Nationale d’art dramatique en 2020. 

Pourquoi la France ? En 2019, je m’étais rendue à Paris en tant que touriste. C’était mon tout premier  voyage à l’étranger et je suis tombée amoureuse de cette ville. A mon retour, je me suis mis tout de suite  à apprendre le français. En février 2022, je suis retournée à Paris pour passer le premier tour de la  Classe Libre des Cours Florent. Je suis rentrée en Ukraine, le 24 février 2022, trois heures avant le début  de la guerre. Je suis originaire de Marioupol, une ville à l’Est de l’Ukraine, quasiment à la frontière avec  la Russie. Vous vous souvenez sans doute, il y a eu à Marioupol, pendant trois mois, des batailles  terribles. Mes parents n’ont pas eu la possibilité de partir : c’était presque impossible et très dangereux.  De mon côté, j’ai réussi à fuir en Pologne. Là-bas, je me suis demandée ce que je devais faire,  maintenant que j’étais seule. Je n’avais pas de nouvelles de mes parents. Je ne savais pas s’ils étaient vivants. Soit, je restais en Pologne, où j’avais des amis qui pouvaient m’aider. J’apprenais la langue. Je  trouvais un boulot. Soit, je rejoignais la France où je ne connaissais personne. J’ai envoyé mon CV en France. D’abord aux théâtres parisiens pour trouver des jobs d’ouvreuse, de costumière, peu importe : je voulais juste me rapprocher du théâtre. Puis, j’ai contacté des magasins, histoire de trouver quelque  chose pour ne pas partir sans absolument rien. Un jour, j’ai reçu un appel d’une ukrainienne qui vivait en France et qui m’a proposé de venir garder ses enfants après l’école. C’était le début de la guerre. A  Paris, il y avait beaucoup de réfugiés, donc il fallait beaucoup de temps pour obtenir les documents.  Elle m’a invitée à la rejoindre dans une ville plus petite où ces procédures étaient plus rapides. Ensuite,  par une association, j’ai trouvé une famille à Bordeaux pour m’accueillir. J’y suis allée sans savoir qui étaient ces personnes et ce qui allait m’arriver. Alors que j’étais à Bordeaux, la responsable de l’équipe  d’accueil du théâtre de l’Odéon m’a appelée pour un entretien. Je lui ai expliqué ma situation. Elle m’a  engagée et m’a proposée de m’héberger pour mon passage du deuxième tour de la Classe Libre, pour  lequel j’avais été sélectionnée. Je peux dire que c’est ma maman française, cette femme. Elle s’appelle  Sabrina. C’est la personne qui m’a aidée à mon arrivée à Paris. C’est elle qui m’a parlé de la fac et des conservatoires. Je suis allée jusqu’au troisième tour de la Classe Libre, mais je n’ai pas été retenue pour l’étape finale. J’ai été acceptée au Conservatoire Municipal Paul Dukas où j’ai passé un an et fait de  nombreuses rencontres.  

Garry : Je faisais partie du Jeune Bureau Comédie Française. C’est ici que j’ai rencontré Mariia, qui était  également membre du groupe. Elle m’a parlé de son désir de monter la pièce Qui est coupable? ? Son  projet m’a beaucoup plu. J’ai été séduit par la beauté de l’intrigue, une très belle histoire d’amour, et ce  que voulait en faire Mariia. C’était la première fois que j’avais un contact avec le théâtre ukrainien, bien  moins connu que le théâtre russe. Après en avoir discuté ensemble, elle a décidé de m’inclure dans  son projet pour que je travaille à ses côtés sur la mise en scène. De mon côté, je n’ai pas suivi de  formation théâtrale à proprement parler. Mes seules compétences pour aider Mariia relèvent de ma  passion pour le théâtre et la littérature. 

Mariia : Parfois la passion, c’est mieux que collectionner les diplômes. 

Garry : à Mariia. Oui, mais tu aurais pu ne vouloir t’entourer que de gens sortant de conservatoires ou  d’études théâtrales. 

Garry : Vers nous.Cette collaboration a été si fructueuse que nous avons décidé de travailler ensemble  sur la compagnie, en tant que co-directeurs artistiques, pour les prochains projets portés par des Hors  des Frontières

Justement, pouvez-vous nous parler de la compagnie Hors des Frontières ? 

M : L’intrigue se déroule dans un petit village de la campagne ukrainienne de la fin du XIXème siècle.  Que font les gens dans un petit village ? Ils s’amusent, travaillent, tombent amoureux. Tout le monde  connaît tout le monde, tout le monde connaît les secrets de tout le monde.  

Mariia : A l’Odéon, j’ai rencontré Ignas Zalieckas, un Lituanien, qui m’a proposé de mettre en scène une  adaptation de 4.48 Psychose de Sarah Kane, réécrite en anglais. Deux autres femmes qu’il connaissait,  Ezgi Bag, une Turque et Marie Linsenhoff, une Allemande, nous ont rejoint. Nous nous sommes  retrouvés comme ça, les quatre étrangers en France. Pour que notre pièce, Reminiscence, soit produite  dans un cadre professionnel, nous avons créé la compagnie. Nous l’avons appelée Hors des Frontières pour revendiquer notre diversité et notre volonté de faire tomber les frontières. Il fallait représenter le  théâtre comme le lieu du possible, peu importe d’où l’on vient, la langue que l’on parle. Cela passerait  largement par le fait de faire connaitre des pièces issues de pays différents, écrites dans des langues  différentes. L’année dernière, après Reminiscence, jouée à la Comédie Saint-Michel, nous avons  monté Peter Pan – spectacle que nous allons reprendre pour douze dates en décembre et en janvier prochains au Théâtre Clavel. C’est au tour de Qui est coupable?, pour lequel j’ai beaucoup d’espoir, de  connaitre une diffusion. Après ça, on verra. Une pièce que j’adore et que j’aimerais bien monter, c’est Une Maison de poupée, d’Ibsen. Il y a aussi la pièce que Garry signe cette année. Beaucoup de  projets, donc.

Comment est née l’idée de Qui est coupable?

M : C’était l’anniversaire d’un ami, je voulais lui écrire une pièce ukrainienne en français. Je suis allée  dans une dizaine de librairies et je n’ai trouvé qu’une seule pièce contemporaine, quelques romans pas  terribles, et c’en était tout pour le domaine ukrainien. A côté, il y avait énormément de pièces russes traduites en français. Je me suis dit que ce n’était pas normal, qu’il fallait faire quelque chose avec ça ! Alors, j’ai décidé de traduire une pièce ukrainienne, tout en gardant à l’esprit que si cela fonctionnait,  je la mettrais en scène. Pour ce travail, j’ai choisi la pièce Qui est coupable ?, d’Ivan Karpenko-Kary, l’un  des plus grands dramaturges classiques du théâtre ukrainien. 

C’est la première fois que nous aurons accès à une adaptation en français de la pièce. Comment  s’est déroulé le processus de traduction ? 

M : J’ai mis un an pour produire une première version qui servirait d’esquisse qu’il s’agirait de retravailler. Je n’ai pas de formation de traductrice. Ensuite, traduire depuis sa langue maternelle vers  une autre langue dont on ne maitrise pas toutes les nuances et subtilités, c’est aller à l’inverse du  schéma de traduction classique : normalement, on traduit de la langue la moins connue vers la langue  maternelle. Ce n’était donc pas le chemin le plus facile. Puis, l’une de mes amies est repassée sur le  texte de manière à le rendre “plus français”, plus fluide et plus naturel. 

Nous nous sommes heurtées à plusieurs difficultés. D’abord, la pièce date du XIXe siècle et la langue  utilisée est assez ancienne. Il y a certains mots ukrainiens, aujourd’hui quasiment disparus, que je ne  comprenais pas tout à fait. Il y avait également des expressions propres à la culture et aux traditions  ukrainiennes, intraduisibles en français. Nous nous sommes demandées si nous devions les conserver  comme telles, les adapter ou, de manière plus radicale, les supprimer. Nous en avons gardé quelques unes : par exemple, “casser la cruche” veut dire “se quereller”. 

G : De mon côté, c’est un texte qui m’était parfaitement inconnu. La traduction de Mariia m’a permis de  saisir la dynamique de la pièce, les rapports et les conflits entre ses personnages. En surplus de la  traduction que Mariia avait faite avec son amie Sabrina, j’ai participé à la démarche de révision du texte  dans le cadre de sa mise au plateau, sa mise dans la bouche de l’acteur, au moment où il n’était plus  seulement perçu comme une œuvre littéraire, mais comme une œuvre théâtrale à proprement parler.  Cela m’a permis d’apporter un nouveau regard tout à fait extérieur. 

En quelques mots, pouvez-vous nous présenter de quoi parle Qui est coupable?

Le nœud de l’histoire repose sur un triangle amoureux. Il y a Varka, l’héroïne principale, séductrice,  passionnée et mystérieuse, que tout le village pense sorcière. Elle a été le premier amour de Khnate,  un garçon impétueux, personnage allumette : quand la colère gronde, il s’enflamme. Lorsque se répand dans le village la rumeur que Varka a trompé Khnate, celui-ci décide de se venger en  épousant la douce, sincère et aimante Sophia. A cela, s’ajoute le personnage de Stepan, amoureux de  Varka, dont celle-ci va se servir et feindre l’attirance afin de rendre jaloux Khnate. Varka et Khnate  épousent donc respectivement quelqu’un qu’ils n’aiment pas, pour une raison stupide : celle de  contrarier l’autre. Avec ces deux mariages malheureux, commence alors entre trahison, passion et  haine, une marche vers l’autodestruction…

Au moment où le texte passe de la page à la scène, que se passe-t-il ? 

M : La première étape a été le choix des interprètes. La comédienne qui joue le rôle de Sophia s’appelle  Olha Melnykova. Nous nous sommes rencontrées ici, à Paris, et elle a joué dans tous les projets de la  compagnie. Ce choix s’est imposé comme une évidence. Il n’était même pas question de casting, juste  d’une envie mutuelle de travailler ensemble. Pour moi, il fallait que ce rôle féminin soit joué par des Ukrainiennes. Au départ, je voulais qu’elle ne s’exprime qu’en ukrainien. Je suis revenue sur ma  décision, mais j’ai tout de même décidé de conserver certains passages en ukrainien. Il s’agit de quelques petites répliques dont, même si on ne les comprend pas littéralement, il est possible de saisir  quelque chose de l’émotion qu’elles contiennent. Fin janvier 2024, au moment où Garry a rejoint le  projet, nous avons diffusé ensemble une annonce de casting. Des amis et des inconnus se sont  présentés. Une Ukrainienne qui habite Cannes est même venue à Paris pour passer l’audition. Fin  février, la distribution était faite : en plus d’Olha et moi, nous rejoignaient alors Kateryna Astratova, Louis  Spay, Jeremy Gauchat, Edouard Perron, Elise Galiacy. Le rôle qui nous a posé le plus de difficultés, c’est  celui de la mère de Khnate, Hanna. Deux comédiennes ont commencé les répétitions avec nous, mais  ont dû décliner. Je pense que le personnage attendait Nina Deflache, la comédienne qui a finalement  pris le rôle, qui est extraordinaire, au plateau ! 

La première lecture de la pièce a eu lieu en mars, puis les véritables répétitions ont commencé. Je ne  suis pas une big fan de l’écriture de plateau. Je ne commence pas sans avoir une idée claire de ce que  je veux au plateau. Je me construis un film, des images mentales et je tente de les reproduire sur scène.  Je donne des indications aux comédien.ne.s, et c’est à eux de remplir le dessin avec leurs couleurs.  Donc, il y a de la liberté, beaucoup de liberté, mais à l’intérieur d’un cadre qui me semble important  pour m’assurer qu’il y ait de l’action. Le théâtre, c’est l’action. Sans l’action, il n’y a rien. Chaque mot,  chaque geste a du sens.  

La mise en scène mélange théâtre classique et théâtre contemporain. Je veux garder l’atmosphère de  l’époque, mais la pièce, je la veux moderne. Les costumes, par exemple, ne sont pas des costumes traditionnels ukrainiens du XIXe siècle, même si ceux-là sont très beaux. Je reprends des éléments de  folklore, mais je les modernise. C’est le cas avec les chansons, volontairement conservées en  Ukrainien, qui sont issues de textes classiques, que nous avons adaptées pour aujourd’hui.  

Garry, comment vous êtes-vous positionné au sein de chantier théâtral ? 

G : C’est une pièce qui comporte à l’origine une vingtaine de personnages. Monter une pièce avec vingt  personnes sur le plateau est loin d’être évident. Mariia a réduit à dix personnages interprétés par huit  comédiens, mais cela reste un gros travail de mise en scène et de direction d’acteur. Je l’ai donc aidée sur ce point. Mariia joue également dans la pièce. Forcément, conserver ce double regard, à la fois  extérieur et intérieur à la pièce, n’est pas facile. J’ai donc tenté d’apporter ce point de vue du dehors

Mariia, qu’est-ce qui vous plait autant, dans Qui est coupable?

M : Avant de lire le texte, j’ai vu une mise en scène de la pièce, en Ukraine. Quand j’ai vu le spectacle, le  personnage de Sophia, je l’ai détesté. Elle a passé l’intégralité de la pièce à pleurer, ça m’a  profondément énervée. Puis j’ai lu le texte. Et j’ai adoré Sophia. Tout à coup, elle devenait tellement  sincère. L’immense amour qu’elle a pour Khnate, c’était tellement beau. De la même manière, j’avais  bien aimé Varka en assistant à la représentation de la pièce. A la lecture, je me suis rendue compte de  l’atrocité de ses actions. C’est l’une des raisons de pourquoi je me suis attachée à ce texte. Je voulais  faire sentir au spectateur ce que j’ai ressenti en lisant la pièce et faire découvrir cette Sophia gentille, douce et sincère. 

Et puis, dans l’histoire de cette pièce, qu’y a-t-il de différent avec ce qu’il se passe aujourd’hui, en  Ukraine, en 2024 et ailleurs ? Les gens ne s’écoutent pas, ne se comprennent pas, ne se regardent pas, refusent le dialogue et préfèrent se détruire les uns les autres. C’est ce que Madina Cozyr, a voulu  transmettre avec le graphisme de notre aeiche. Les trois personnages principaux sont comme les trois  singes de la sagesse, avec les yeux clos, la bouche fermée, les oreilles bouchées. Il y a Sophia, qui ne  voit pas ce qui se passe pourtant juste sous ses yeux. Il y a Varka qui ne veut rien dire. Il y a Khnate qui  n’écoute personne. Je souhaite que cela raisonne chez le spectateur, que chacun puisse y retrouver une partie de lui-même.  

Aimeriez-vous aller jouer Qui est coupable? en Ukraine ? 

M : Oui, j’aimerais beaucoup. Bon, d’abord pour raison un peu égoïste. Une histoire de revanche… En  Ukraine, il y a deux ans, au Théâtre Ivan Franko, se jouait la première de Qui est coupable?, mise en  scène par Ivan Ouryvski. J’avais passé le concours pour entrer dans la troupe de ce théâtre mais ils ne  m’avaient pas prise. J’aimerais donc leur montrer qu’à défaut d’avoir monté la pièce avec eux, je suis  allée jusqu’en en France pour la créer. Et maintenant, je la joue aujourd’hui chez eux.  

En réalité, j’aimerais bien jouer cette pièce en Ukraine, mais seulement quand la guerre sera finie.  Aujourd’hui, c’est dangereux d’y aller. Je ne vais pas risquer nos vies juste pour jouer un spectacle.  Lorsque cela se sera stabilisé, j’aimerais beaucoup.  

Dans quelle situation se trouve aujourd’hui le théâtre, en Ukraine ? 

M : Il y a plein de pièces qui sortent : c’est assez incroyable ce qu’il se passe en Ukraine au niveau du  théâtre. Je pense qu’au cours des trois, quatre dernières années, le niveau du théâtre ukrainien s’est  vraiment élevé. Il y a là-bas, un choix à faire, si on continue à jouer et créer. Est-ce qu’on fait du théâtre  sur la guerre ? Ou au contraire, est-ce qu’on choisit de s’en distancer ? J’ai personnellement préféré cette deuxième voie, parce que je n’ai pas la force, pas le courage, de monter un spectacle politique. Je veux surtout faire découvrir la culture, la littérature, la dramaturgie, la musique ukrainiennes. Peut-être,  j’ai aussi quand même la volonté de rappeler aux gens que la guerre n’est pas finie. Ce que je souhaite vraiment, c’est mettre en lumière ce théâtre de l’Europe de l’Est, qui reste un monde plutôt inconnu pour l’Europe de l’Ouest. C’est un peu dommage parce que nous avons des textes que, j’en suis sure, vous adoreriez. 

G : Dans la vision portée par Mariia, le refus de la récupération politique de la pièce m’a beaucoup  touché. Elle l’a conçue comme un pur acte de générosité. Elle a voulu montrer quelque chose de sa  culture au public français, non pas parce qu’il y a un contexte géopolitique particulier, mais dans le  seul but de retranscrire toute la vie, tout l’âme, tout le sang d’un peuple : pour moi, c’est ici que se trouve  le sens de la littérature. J’ai trouvé ça très beau. Et je suis fier d’avoir pu aider à construire ce pont entre  les cultures.


QUI EST COUPABLE ? 

D’après la pièce d’Ivan Karpenko-Kary. 

Avec : Kateryna Astratova, Nina Deflache, Elise Galiacy, Jeremy Gauchat, David Ge, Mariia Kyrychenko, Olha Melnykova, Edouard Perron, Louis Spay. 

Mise en scène : Mariia Kyrychenko. 

Assistant mise en scène : Garry Darancy. 

Traduction : Sabrina Mamouni et Mariia Kyrychenko. 

Scénographie : Capucine Magadou. 

Costumes : Zoé Gaillard. 

Musique : Daria Vorobiova, Eliott Vincent, Maxime Eglin. 

Chorégraphie : Olha Melnykova.

A retrouver du 20 au 23 novembre 2024 au Théâtre de la Jonquière. Lien pour réserver :

https://www.billetreduc.com/359650/evt.htm?fbclid=PAZXh0bgNhZW0CMTEAAaZhtnVapJj7I1uKQEX%20pvXWcp_3B4EGm6JzwrXnMcDuDp5ItoZ2ERCPG58k_aem_dbi3OOS5rz3HXI8sUO5bBg