Les soirées à Sciences Po
« Mégabeuveries » et « orgies avec vomissements à répétition » : tels sont les termes peu élogieux qui qualifient souvent les soirées étudiantes, ainsi qu’on peut le voir dans un article du Figaro paru début octobre.
Mais qu´en est-il à Sciences Po ? Ce phénomène touche-t-il aussi notre vénérable institution ? Nous sommes allés enquêter sur le terrain (oui, la vie de rédacteur à LaPeniche.net a parfois du bon) et tentons ici de dresser, sobrement, un tableau de la situation.
C´est sans doute ce qui s´appelle « boire sous la pression ». Suite à certaines « dérives » enregistrées les années précédentes, le BDE et l´AS auraient reçu des consignes de la part de l´administration afin d´éviter tout débordement. En particulier, cette dernière aurait émis de grandes réserves sur le principe de l´open bar. Par ailleurs, les responsables soirées nous ont confié que les boîtes elles-mêmes sont également soucieuses de prévenir tout excès. On l´imagine, de malencontreux comas éthyliques risquent fort d´entacher l´image d´une prestigieuse enseigne. Sans compter que les tâches de vin, c´est dur à faire partir !
Dès lors, plusieurs mesures ont été mises en place à Sciences Po à la rentrée : Le BDE annonce ainsi ne plus vouloir organiser d´open bars. L´AS a choisi de conserver le concept, le réservant au tout début de soirée pendant une durée limitée; par ailleurs, une équipe de la Croix Rouge est désormais présente à chaque grosse soirée, prête à intervenir en cas de problème. Dans le même ordre d’idée, des étudiants du premier cycle ont rapporté que les fameux WEI, à la réputation si sulfureuse, avaient été cette année particulièrement encadrés. Par exemple, un ingénieux système de bracelet a été mis en place pour limiter la consommation des mineurs à 4cl d´alcool.
Ces changements ont, semble-t-il, été remarqués par certains étudiants. Un certain sentiment de déception a même parfois flotté chez ceux dont l´imaginaire avait été activement stimulé par les récits de leurs aînés. Des esprits caustiques sont allés jusqu´à laisser entendre que « le WEI s´est presque transformé en séminaire de cadres de Conforama à la foire du Trône ». Une comparaison tout de même peu flatteuse, mais dont nous n’avons pu vérifier la pertinence, les girafes ayant refusé de nous accorder une interview ! A défaut, et pour en avoir malgré tout le cur net, nous nous sommes rendus en Péniche interroger quelques étudiants. Ont-ils eux aussi l´impression que les fêtards de Sciences Po font preuve de davantage de modération que les années précédentes ? Pour Gaëtan, ancien membre du Bureau de l´AS, la réponse est claire : oui ! Il le déplore fortement et souligne en particulier ce qu´il voit comme une dilution du côté un peu brut (d´aucuns diront brutal) qui faisait l´esprit des soirées de l´AS. Il n´hésite pas à critiquer l´avènement d´un côté « soirée pépère, sans agissements trash », mais précise que les soirées AS « banales » sont « clairement incomparables avec les soirées post-critérium et Eurocritérium ». C’est selon lui lors de ces deux événements phares de l´année sportive à Sciences Po que se révèle un esprit de fête caractéristique. Dans le même temps, un rugbyman, Balthazar – à Sciences-Po depuis plusieurs années – ajoute que le renouvellement des générations a lui aussi contribué à assagir les soirées.
Interrogée à ce sujet, Emilie, la responsable soirées de l´AS, réaffirme l´existence d´un esprit qui lui est propre. « Nous ne sommes pas sectaires, mais il est vrai que ces soirées s´adressent plus particulièrement aux sportifs. Mais, rappelle-t-elle, ces derniers ne constituent pas une catégorie homogène. Il faut, par exemple, distinguer les sports collectifs des sports individuels ! ». De fait, une jeune pongiste ne fera pas forcément la fête comme une équipe de rugbymen et la difficulté est bien de parvenir à satisfaire tout le monde…
Les étudiants du premier cycle que nous croisons se montrent dans l´ensemble très satisfaits de l´ambiance des soirées auxquelles ils ont participé cette année. Marie-Jeanne quant à elle n´oublie pas le rôle fondamental que l´alcool joue aujourd´hui pour de nombreuses personnes. « A terme, ce n´est rien moins que la sauvegarde de l´espèce qui pourrait être menacée si l´on impose trop de restrictions à la consommation d´alcool ». Que nos lecteurs se rassurent toutefois : nous avons appris qu´une solution existe grâce à laquelle il sera toujours possible de boire à la santé de l´Homme.
En conclusion, il semblerait donc que la tendance soit à la baisse du nombre de débordements éthyliques et à un certain adoucissement de nos murs festives. Reste à voir s´il s´agit d´un phénomène éphémère ou bien si c’est le signe d´une évolution durable des mentalités. Pour l´instant, en tout cas, les organisateurs de soirées voient résolument la vie en rose !
8 Comments
farida
et qui n aime pas vivre avec!!!!
boubou
rien a dire toujours le meilleur du web!
barade
Ohhh ! c pas vrai!!
Gwenolé
"Sans compter que les tâches de vin, c’est dur à faire partir !"
Tu m´étonnes, Manu : encore désolé pour la table de ton salon, mais organiser une soirée wine tasting chez toi, c´est de la provoc´…
Via
C’est ça, un peu d’alcool pour qu’en plus de ne pas savoir écrire ("faites pas chiez"),les étudiants de Sciences Po ne sachent plus tenir leur stylo!
Val
Petite correction, histoire de pinailler: pas 4cL par mineur, mais 5 x 4cL par verre. On est pas des monstres… Et puis ils demandaient à leurs potes d’aller en chercher pour eux.
En dehors de ça je suis d’accord avec Yelle 🙂
yelle
de l’ALCOOOOOL!!
et faites pas chiez.
caustique
idiot