-
Le Mag’ : Binge-watching et questions existentielles
Un article traduit de l’anglais par Capucine Delattre « C’est une comédie de situation : personne ne regarde cette série pour ressentir des émotions », déclare la série télé que vous regardez compulsivement et désespérément depuis trois heures, les yeux débordants de larmes et le souffle coupé. Les millions de fans dévoués qui ont suivi le personnage de Netflix BoJack Horseman au cours des différents et douloureux stades de sa dépression se permettront de ne pas être tout à fait d’accord… Tout comme les innombrables autres fans qui ont accompagné Rick, génie alcoolique et scientifique fou, et son naïf petit-fils qu’est Morty dans leurs aventures…
-
Le Mag’ : le triomphe du « cinéma moyen »
Vous l’avez sans doute déjà dit vous-même en ressortant d’une salle de cinéma. C’était « pas mal ». Cela n’a l’air de rien. Après tout, pas mal, c’est inoffensif. On ne regrette pas d’avoir vu un film « pas mal ». Et pourtant si, il faut le regretter, il faut s’en indigner. Pas mal, ce n’est pas bien non plus. Parce que la raison d’être du cinéma ne sera jamais d’éviter la catastrophe et de décevoir le moins possible son spectateur. La raison d’être du cinéma, c’est bien d’oser, de prendre les plus grands risques imaginables pour parvenir à créer de véritables chefs-d’œuvre. C’est…
-
Le Mag’ : Bernanos, un « homme qui n’est pas à vendre »
Il serait tentant d’enterrer Georges Bernanos au Panthéon des écrivains salauds, en sa qualité d’auteur catholique, royaliste et antidémocrate. Cependant, la ligne directrice de l’œuvre de Bernanos, qu’elle soit romanesque ou philosophique, c’est son amour inconditionnel de la liberté. Voilà comment les vieux de la vieille garde maoïste, néo-maurrassiens, hussards et orwelliens, se retrouvent chez cet auteur. Antidémocrate, antitotalitaire, Bernanos dénonce et combat tous régimes qui, selon lui met à mal son idéal romantique et proprement français de la Liberté. Bernanos et la démocratie Lors de son exil brésilien, Bernanos espère créer une « Petite France ». Celle-ci est celle des français…
-
Le Mag’ : Dunkerque et l’intenable tension de la guerre
Alors que des centaines de nouveaux étudiants déferlent à Paris pour leur rentrée annuelle, la toute dernière merveille de Christopher Nolan, « Dunkirk » – ou Dunkerque, si vous tenez vraiment à être CE genre de francophone – s’empare des salles de cinéma, avec le récit épique d’un épisode sombre et parfois oublié de la Seconde Guerre mondiale. Nous sommes au printemps 1940, et la guerre en Europe continentale semble perdue pour les troupes alliées. Tandis que lesdites troupes cherchent désespérément une échappatoire avant qu’il ne soit trop tard, des tracts menaçants tombent du ciel. Y figure une glaçante injonction : « NOUS VOUS…
-
120 B.P.M, comme un coeur qui bat trop vite
Si vous n’avez pas encore entendu parler de 120 battements par minute, il est temps que ce rythme palpitant vous rentre dans la tête. 120 battements par minute, comme un cœur qui bat trop vite. Est-ce parce qu’il est impatient, excité ? Fatigué ? Malade ? En tout cas, c’est un cœur qui ne tiendra pas longtemps à cette allure. 120 battements, comme les pulsations de cette house music dans laquelle s’étourdit une jeunesse qui cherche à retrouver l’insouciance dont l’épidémie l’a privée. Un virus invisible qui s’en prend particulièrement aux plus fragiles, les gays, les prostituées, les toxicomanes, les étrangers : le VIH.…