Une Pause dans les révisions ? Les expos du mois

Bravant le froid et l’épée de Damoclès des rendus de mémoire toujours plus proches, vous sentez le besoin de souffler un coup, tout en tâchant de ne pas négliger votre culture qui fait fureur dans les apéros dinatoires, Les rédacteurs de La Péniche vous donnent leurs coup de coeur du mois.

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Van Gogh, rêves de Japon

Ce devait être un des évènements culturels de la rentrée : voilà près de dix ans qu’une exposition n’avait pas réuni à Paris un aussi grand nombre de toiles de Vincent Van Gogh. Pourtant, le résultat n’est pas toujours à la hauteur des attentes que l’on nourrit.

Autant le dire tout de suite, Van Gogh rêves de Japon déçoit. En effet, cette exposition, consacrée à l’influence du pays du Soleil Levant, et en particulier du dessinateur Hiroshige dans l’œuvre du peintre hollandais, présente plusieurs imperfections qui, si elles ne lui enlèvent pas tout son charme, ne font pas de celle-ci l’exposition exceptionnelle que la Pinacothèque annonçait pourtant.

Le début de l’exposition nous offre déjà une mauvaise surprise dés le début, puisque, si on a effectivement la chance de pouvoir admirer les tableaux de Van Gogh, ceux de Hiroshige sont exposés comme collection à part. Il aurait ainsi semblé plus cohérent de former une seule exposition, quitte à devoir payer un prix plus élevé afin de pouvoir distinguer par nous-mêmes les fines références et inspirations que Hiroshige a pu susciter chez le célèbre peintre hollandais.

Au lieu de cela, des images des toiles du maitre japonais sur de faux parchemins sont mis à coté sans explication écrite et un extrait parfois creux de la correspondance de Van Gogh pour enjoliver. En plus d’être insipides, ces « aides » s’avèrent souvent d’une utilité douteuse.

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Malgré tout, on éprouve toujours le même plaisir à la vue du coup de pinceau caractéristique du peintre et certaines toiles ne cessent de nous toucher même après avoir quitté l’exposition, à l’instar par exemple de l’Oliveraie ou encore de la Botte sous un ciel nuageux. Les couleurs plus ou moins sombres que Van Gogh utilise pour peindre ses ciels d’une profondeur infinie sont rehaussées très souvent par des couleurs plus vives comme le jaune et ce mélange contribue à une harmonie au sein du tableau, dont les paysages, désertés par les hommes mais dont des indices nous rappellent sans cesse l’invisible présence, contribuent encore un peu plus à accentuer le charme énigmatique.

Si l’on reste en effet captivé par certaines toiles comme le Paysage aux gerbes de blé sous la lune ou encore, en toute fin de parcours, la sublime Route de campagne en Provence la nuit, on éprouve néanmoins un sentiment d’inachevé à la fin de la visite qui peut aussi bien venir du manque de légendes utiles que de comparaisons qui peuvent nous apparaître des plus douteuses ou exagérées et qui, de toute façon, ne trouvent pas d’explications claires au cours de la visite. On peut donc dire que cette rétrospective, qui avait pour but de nous montrer l’influence de l’art japonais chez Van Gogh, rate en partie sa cible.

Une exposition annoncée à tambour battant mais qui déçoit donc, d’autant plus que l’on avait fait tant d’histoire autour.

Pinacothèque 2 8, rue Vignon 75009 Paris Du 3 octobre 2012 au 17 mars 2013

« La Petite Veste Noire: Un classique de Chanel revisité » par Karl Lagerfeld et Carine Roitfeld

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« Ce n’est pas un hommage, je n’aime pas ce mot », déclare Karl Lagerfield, « C’est étonnant qu’un vêtement (comme la petite veste) puisse devenir l’équivalent d’un jean ou d’un tee-shirt ». En effet, la fameuse « petite veste noire », classique intemporel, fut crée dans les fifties par Gabrielle Chanel, et n’a pas perdu un gramme de son insolence d’origine. Cette petite veste droite en tweed noir, aux poches plaquées, se voulait en rupture avec le style plutôt contraignant de l’époque. Elle traverse les décennies et leurs tendances, et se fait la star d’une exposition inédite actuellement au Grand Palais.

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En plein mois de la photo, on se presse en ces lieux bien connus de la maison Chanel, pour découvrir cette magnifique exposition itinérante. Après New York, Tokyo, Hong Kong et Londres, « la petite veste noire » rentre chez elle et se dévoile à travers de nombreuses photographies en noir et blanc, prises par K.Lagerfield, puis stylisées par Carine Roitfield. Des stars de tous univers sont épinglées par l’œil noir de l’appareil photo : Yoko Ono, Vanessa paradis, Lilly Allen, Jane Birkin, etc… Avec une robe fendue, un jean, ou encore une brassière en dentelle, l’esprit unique de cette pièce donne un style à qui la porte.

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Une création revisitée à ne pas manquer, et pour les plus occupés d’entres nous- entre mémoires, papers et autres fiches de relecture-, pas d’excuses, le livre de l’exposition est aussi disponible. « La mode se démode, le style jamais » disait Chanel, de quoi faire un petit détour artistique par le Grand Palais.

Galerie sud-est du Grand Palais (accès par la rotonde Alexandre III : à l’angle de l’avenue Winston Churchill et Cours la Reine) 10 au 25 novembre 2012 de 10h à 20h.  Entrée gratuite