UDI Sciences Po : « Pourquoi le FN a tort sur l’immigration »
La Péniche donne la parole aux syndicats étudiants, aux sections des partis politiques et aux étudiants souhaitant publier un texte ou une tribune. Nos colonnes leur sont ouvertes pour publier tribunes et droits de réponse dans notre rubrique « Tribunes ». La position des auteurs de ces tribunes n’engage pas la rédaction de La Péniche. Aujourd’hui, l’UDI s’attaque à l’argumentaire du Front National sur l’immigration.
« L’immigration ? Monseigneur Ebola peut régler ça en trois mois. » (Jean-Marie Le Pen, mai 2014). Des fracassantes déclarations du père aux argumentaires hasardeux de la fille, la famille Le Pen considère depuis toujours l’immigration comme l’enjeu crucial auquel le pays doit faire face. L’afflux exceptionnel observé ces derniers temps replace ce thème au centre du débat. Le FN, qui a fait de cette question sa spécialité, a encore l’occasion de rappeler ses positions. L’UDI Sciences Po passe la ligne du parti au crible et démontre quelques unes de ses faiblesses.
Selon le Front National, l’immigration légale soulève deux problèmes principaux. D’un point de vue économique, il s’agirait d’une « arme au service du grand capital ». Les salaires bas pour les travailleurs étrangers entraîneraient un abaissement généralisé des revenus et des droits sociaux. Les immigrés représenteraient un coût pour les Français en raison des aides qu’ils perçoivent. D’un point de vue identitaire ensuite, l’immigration serait source de tensions, favorisant l’islamisation de la société, mettant à mal notre identité et notre cohésion.
La position du FN sur l’apport économique négatif des immigrés se heurte très rapidement à plusieurs évidences. Force est de constater que les immigrés ne travaillent pas dans les domaines de prédilection des Français. L’immigration comble bien souvent des postes vacants que les Français sont peu enclins à vouloir occuper. Par conséquent, ils ne leur sont pas « piqués ». La polarisation des travailleurs immigrés se révèle parfois telle qu’on imagine mal comment certains secteurs pourraient ne pas s’écrouler sans leur présence : ils représentent ainsi 42% du personnel des entreprises de nettoyage et 24% de ceux du textile et du BTP.
On entend souvent dire que les immigrés « viennent en France pour profiter du système ». Outre le sentiment dérangeant que ce refrain procure quand on se renseigne sur le périple que certains traverseraient juste « pour profiter du système », on se rend compte que l’Etat perçoit un solde positif de 12,4 milliards d’euros en moyenne chaque année vis-à-vis de l’immigration (selon une étude datant de 2009 du Ministère des Affaires sociales). En effet, si les immigrés, plus pauvres et plus souvent au chômage reçoivent par conséquent plus d’aides, ils rapportent surtout plus aux pouvoirs publics qu’ils ne leur coûtent. Plus jeunes, avec des familles plus nombreuses, ils dépensent plus et versent selon cette même étude de 2009, 18,4 milliards d’euros d’impôts et de taxes à la consommation. Ils n’abusent pas de la CMU et des soins gratuits qu’on leur accorde comme le prétend le FN puisqu’ils consultent autant que les Français (plus souvent à l’hôpital car 13% y vont dans l’année contre 11% pour les Français ; mais moins régulièrement chez le dentiste (57% contre 62%) ou un spécialiste (48% contre 57%)). Cette même CMU nous protège tous puisqu’elle évite que les plus pauvres contaminent la population.
Enfin pour la supposée baisse généralisée des salaires, elle serait très difficile à démontrer puisqu’ils continuent de progresser bien que moins rapidement qu’avant (selon l’INSEE de +1,4% en 2014 pour les salaires mensuels bruts de base). En outre, on peut imaginer que la présence de salaires plus bas maintienne le niveau des prix également plus bas et empêchent certaines délocalisations.
La réduction proposée par le FN du nombre d’immigrés légaux de 200 000 à 10 000 par an aurait donc des effets néfastes sur l’économie française. La France perdrait une force de travail qui alimente notamment un système de retraites déjà déficitaire. De plus, l’immigration compense la faible démographie et les départs de Français vers l’étranger.
Concernant les thèses FN reliées aux conséquences identitaires de l’immigration, il s’agit bien évidemment d’un paradoxe. Le droit du sol, que le FN désire supprimer, est issu de la conception française de la nation défendue par Ernest Renan. Les vagues d’immigration vers la France ne forment pas un phénomène nouveau et elles ont contribué à façonner l’identité française.
La volonté du FN d’inscrire dans la Constitution que « la République ne reconnait aucune communauté » pour lutter contre le communautarisme n’a aucun sens. D’une part, les communautés peuvent coexister sans pour autant verser dans le communautarisme (Marion Maréchal-Le Pen s’invite bien aux colloques de la communauté chrétienne). D’autre part, l’extrême majorité des immigrés ne cherche pas à vivre dans un repli communautaire. Ils sont parfois liés à la population, puisque 6,5 millions de Français comptent au moins un immigré dans leur famille, et si certains vivent entre eux c’est aussi à la République et à l’école de faire le pas pour les intégrer. Enfin, il faut noter que près d’un immigré sur deux entré en France en 2012 est né dans un pays européen.
La France ne ploie pas sous l’immigration. Elle accueille chaque année 0,3% de sa population contre 0,6% en moyenne dans l’OCDE. Elle a reçu environ 60 000 demandes d’asile en 2014 contre 200 000 pour l’Allemagne.
Le FN propose encore tout un arsenal de fausses solutions parmi lesquelles figure la remise à plat de l’espace Schengen. La fin de la libre-circulation des personnes aurait des effets regrettables pour les citoyens européens. Il vaudrait mieux inciter les immigrés à rester dans leur pays d’accueil dès lors qu’ils bénéficient d’une situation et d’un emploi stable.
Face au contexte particulier des vagues de migrants, la France ne doit pas oublier les valeurs humanistes qui la caractérisent. Les réfugiés fuyant des contextes de guerre doivent trouver un accueil au sein de l’Union européenne et c’est à l’Europe de se coordonner pour gérer au mieux cette période exceptionnelle. Jean-Christophe Lagarde a dans ce cadre proposé de « créer des comptoirs dans les pays voisins des pays en crise pour y gérer sur place les demandes d’asile ». L’immigration économique peut être régulée selon les besoins des pays. L’UE a besoin d’un contrôle fédéral des frontières pour agir efficacement.
Et s’il en fallait plus encore pour casser l’argumentaire du FN, quelques petits rappels :
– Il y avait en 2012 5,9 % d’étrangers en France. Une proportion plus faible qu’en… 1931 ou 1926 par exemple.
– Le chiffre de 200 000 entrants par an de Marine Le Pen est destiné à faire peur. Il y a 100 000 sortants directs aussi.
– Il faut résider en France depuis 5 ans pour le RSA.
– Aucune aide n’existe à part l’AME tant que le droit de séjour pour un étranger n’est pas validé. Il faut pour obtenir ce titre de séjour, hors asile, justifier de ressources stables…
– Il est nécessaire de vivre en France au moins 10 ans avant de toucher le minimum vieillesse.
– La promesse des 10 000 étrangers par an est intenable : étudiants en échange, receveurs d’asile, regroupements par mariage totalisent déjà un nombre bien plus élevé.
Lundi 26 octobre, le Front National Sciences Po a souhaité réagir à cette tribune de l’UDI. La position des auteurs de ce droit de réponse n’engage pas la rédaction de La Péniche.
Non, l’immigration n’est pas une chance, c’est un fardeau.
« Il faut, autant qu’on peut, obliger tout le monde : On a souvent besoin d’un plus petit que soi. »
« Sans immigrés, lance crânement l’UDI Sciences Po, nous n’aurions plus personne pour balayer les rues » ! Le voilà le sort que vous réservez à ces masses souffrantes au nom de l’humanisme ? Les Syriens sont les bienvenus parce qu’au moins on ne manquera pas de main-d’œuvre à trois sous pour étaler du goudron sur les routes des vacances.
Non seulement l’argument laisse songeur dans un pays à trois millions de chômeurs, mais surtout « les Français, estime M. Allais, sont prêts à faire n’importe quel travail, mais pas à n’importe quel prix ». Anthony Edo et Farid Toubal, économistes au CEPII, indiquent « qu’une hausse de 10% de la part des immigrés dans une classe de compétence dégrade d’environ 3% le taux d’emploi des natifs ayant des caractéristiques individuelles similaires ». Cet impact s’explique pour la France en partie par une relative rigidité du marché de l’emploi. Pour autant, la flexibilité accrue demandée par l’UMP-UDI et mise en oeuvre par François Hollande n’améliorerait en rien la situation. De récents travaux ont ainsi mis en évidence la corrélation négative qui existe entre immigration et salaires des natifs : les économistes Peri et Ottaviano montrent que les salaires des moins qualifiés diminuent de 5% sur le court terme et de 2% sur le long terme, même après prise en compte des complémentarités entre travailleurs natifs et travailleurs immigrés.
Dans sa lutte obstinée, l’UDI enfourche un second cheval de bataille en accusant le Front National de se replier sur une acception étriquée de la nationalité. « Le droit du sol ne peut être révoqué, parce que nos pères l’ont connu, et leurs pères avant eux », invoquent-ils. Il convient de préciser que le droit du sol n’est pas consubstantiel à la République. Pour preuve, il n’en est d’ailleurs pas fait mention dans la première constitution révolutionnaire (1791) puisque le droit du sol évoque les liens seigneuriaux et le pouvoir absolu : est sujet du seigneur, celui qui naît sur ses terres. En d’autres termes, la Révolution française et le code napoléonien consacrent le droit du sang et l’acquisition de la nationalité pour les étrangers qui résident en France, s’assimilent et qui en font la demande.
Un fardeau, oui, l’immigration l’est assurément. Non qu’il n’y ait des étrangers qui n’enrichissent la France de leur culture. Loin de nous l’idée que la nation ne se gorge pas des influences les plus diverses. Le théâtre de Corneille où résonne la clameur démesurée du baroque espagnol, le roman noir français qui aime tant à pasticher Chandler ou Hammett, la Nouvelle vague, chargée de toute l’impertinence décontractée d’Hollywood, nous ont appris qu’un regard neuf peut être cherché au-delà des monts et des mers.
Mais tout ceci nécessite un immense effort, que l’artiste mieux que quiconque comprend puisqu’il doit intégrer une norme culturelle pour pouvoir se définir ensuite par rapport à elle. Ce « fardeau » désigné par Marine Le Pen, n’est pas une insulte, ni un signe de mépris, mais la reconnaissance du prix à payer pour maintenir l’équilibre harmonieux de notre société. Qui peut encore douter des difficultés énormes que suscite dans notre pays l’arrivée massive de populations extra-européennes ? Si la France a pu s’ouvrir, parfois non sans frilosité, aux Italiens, aux Espagnols, c’est qu’un même socle culturel était partagé avant même qu’une frontière ne soit franchie. Par ailleurs, « dans le passé, pour les Polonais, les Italiens et les autres, cela n’a pas été une partie de plaisir non plus, rappelle M. Garson, chef de la migration des divisions internationales à l’OCDE. Mais, à l’époque, la France les absorbait dans l’industrie et le secteur public, leur garantissant une forte mobilité professionnelle et résidentielle ».
Or, la droite promet de sacrifier la fonction publique une fois revenue aux affaires, l’industrie embauche désormais surtout un personnel hautement qualifié, qu’il faut un quart de siècle au moins pour former. Les mains vides, que leur offririons-nous ? Alors qu’une certaine gauche projette sur eux sa mauvaise conscience, les supplie de se souvenir de Sartre et Fanon, de rester coûte que coûte eux-mêmes, qu’avons-nous à rétorquer ? Quel écho pourrait rencontrer en eux la laïcité, eux pour qui toute organisation sociale, familiale, étatique, est structurée par la religion ?
Le système, prompt à flairer un « parfum d’Années Trente » quand nous appelons à une extrême vigilance à l’égard des vagues de migrants, fait mine d’ignorer que l’antisémitisme mûrit dans les cités. Vincent Tiberj, chercheur en sociologie de l’intégration à Sciences Po, affirme ainsi dans une enquête de 2005 que l’antisémitisme, comme l’homophobie, y est deux fois plus répandu que dans le reste de la France. La majorité de nos compatriotes musulmans ont fait le choix de la France et subissent eux aussi la violence islamiste. Gardons-nous de désigner des boucs émissaires. Mais refuser d’admettre la réalité à l’œuvre dans nos banlieues, au nom de la bien-pensance, c’est se condamner à la voir prospérer.
Que répond le système à cet argumentaire ? L’immigration rapporterait quelques sous et éloignerait le spectre du dépeuplement, ce qui justifierait toutes les contorsions idéologiques, tous les renoncements.
L’argument purement mercantile ne tient pas : signalons que Jean-Paul Gourévitch de l’UNESCO estime à près de 9 milliards d’euros le surcoût représenté par l’immigration, légale et illégale. Quant à la peur d’un déclin démographique – qui à l’UDI se traduit en risque de ne plus voir augmenter indéfiniment le nombre de consommateurs, elle relève du pur fantasme. Les dernières projections d’EUROPOP mettent clairement en évidence que si le solde naturel européen devrait entraîner d’ici 2080 la perte de 120 millions d’habitants (par rapport à un scénario où l’arrivée de population étrangère se maintient sur sa dynamique), la France, au contraire, resterait un des rares pays du vieux continent à voir sa population augmenter sans nécessité de faire appel à l’immigration.
L’assimilation, « l’immigration sans douleur »
Emerge une ligne de rupture nette entre le Front National et le système : à ceux qui, rongés par la culpabilité, abandonnent le modèle jacobin au risque de voir croître un communautarisme condamnant à l’obsolescence le « vivre-ensemble », Marine Le Pen répond par un programme d’assimilation, « immigration sans douleur » commente F. Braudel. Les migrants, expose Michèle Tribalat dans Assimilation, la fin d’un modèle français, ont fait le choix d’abandonner derrière eux un modèle qu’ils estimaient déficient : de quelle légitimité pourraient-ils se prévaloir pour implanter ici un modèle social qui a motivé leur départ ?
Les esprits chagrins nous reprochent également notre souverainisme cocardier. Bien sûr que nous sommes patriotes, que nous agissons en prosélytes. Mais le patriotisme relève d’une stratégie réfléchie qui promeut la politique d’assimilation : ne faut-il pas donner à l’autre envie d’adhérer à nos valeurs, de partager nos références, de s’imprégner de notre culture, afin que l’immigration n’aboutisse pas au multiculturalisme qui fragilise un pilier essentiel notre République, la stricte égalité de traitement entre les individus ? Christophe Guilluy analyse dans Fractures françaises les effets désastreux du multiculturalisme sur le lien social : plus la diversité culturelle au sein d’un groupe grandit, plus la confiance s’étiole.
Contre Nicolas Sarkozy qui promeut la discrimination positive, contre les socialistes qui, déplore Michèle Tribalat, professent « l’abandon volontaire de toute prééminence culturelle de la société d’accueil », et sont à rebours de la volonté générale puisque les sondages annuels de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme attestent avec une belle régularité que plus de 90% des personnes interrogées estiment que ce sont aux étrangers de se plier aux principes de la société d’accueil, le Front National parie sur l’assimilation. Elle seule permet aux immigrés de trouver une place digne dans la collectivité nationale, de considérer ces nouveaux venus en individus libres et non en membres d’une communauté exogène. Marine Le Pen met ses pas dans ceux des Lumières et porte haut l’impérieuse nécessité de défendre un modèle d’assimilation exigeant et ambitieux, à même de rendre toute sa dignité d’homme à l’immigré qui trouvera dans notre nation le motif de sa fierté et la force de son engagement.
One Comment
Designland
Jeune homme, ces chiffres,
aussi justes soient-ils (je ne doute pas qu’il le soient) ne peuvent se
substituer à l’expérimentation de la vie en société. Comme vous, je ne partage
aucune des convictions revendiquées par le FN. Mon expérience de la vie en banlieue
depuis plusieurs dizaines d’années m’a conduit à penser que le bel argumentaire
que vous déployez à nouveau (désolé de vous préciser qu’il n’est pas original)
ne peut convaincre ceux qui vivent (ou ont vécus) dans nos banlieues rouges
(elles le sont de moins en moins, heureusement). Ce qui cloche, c’est la
granularité de votre vision : votre perception n’est pas celle de la rue, et
c’est bien naturel, puisque vous ne la connaissez sans doute pas. Les
statistiques ne racontent pas la vie des gens. Pourtant, l’actualité récente
devrait vous donnez des indices. Sachez que ceux qui rentre dans une rédaction
et mitraillent à tout va, se comportent comme ceux qui, lorsque j’étais
collégien, entrait en toute impunité dans l’établissement pour menacer, tabasser,
pour des prétextes tout aussi futiles. Les conséquences étaient moins graves,
mais la pratique bien établie déjà. Les pions, à peine plus vieux que nous,
étaient complaisant souvent, envers ces rebelles qui dans leur imaginaire
représentait sans doute le prolétariat en lutte. Je préfère ne pas mentionner
les enseignants qui avaient très souvent une vision plus faussée encore. Un
rappel à l’ordre n’eût pourtant pas été difficile à exprimer, tout était encore
possible à ce moment. La lâcheté, l’hypocrisie, la bêtise, de ceux qui nous
encadraient ne l’a pas permis. Il était plus facile et moins dangereux de
traiter de fachos les fils d’ouvrier bien élevé (et de dénigrer sur la religion
de leurs grands-parents). Les fachos, nous les croisions tous les jours, ils
nous insultaient, percevant que le processus de victimisation en marche
tournait à leur avantage. Provocation, délinquance d’une partie d’entre eux
s’alimentait déjà de référents religieux : à cela, la gauche opposa un déni de
réalité. Nier ce vécu, c’est nier ceux qui l’on vécu. C’est aussi s’exposer à
ce que l’on voit se déployer aujourd’hui : un FN qui « tape » 25% à
chaque scrutin. Je ne généralise en aucun cas les comportements évoqués
précédemment à l’immigration en général. Vous ne le comprendriez d’ailleurs
pas, vous qui croisez sans doute aussi cette immigration dans les couloirs, et
qui vous dit poliment « Bonjour, merci, au revoir, comment allez-vous
? ». Je sais qu’il y a dans ses rangs des gens qui ont fait un choix clair
: celui d’intégrer notre communauté nationale et de partager nos valeurs. J’ai
du respect pour eux. Très clairement également, il apparaît que la
« génération 68 » qui nous a encadré et a encadré cette immigration a
failli dans cette tâche comme dans tant d’autres. Vos belles statistiques ne
peuvent, je le redoute, changer les résultats du prochain scrutin, ni de ceux
qui suivront. Il faudra plus. Le choix même de vos arguments ne peuvent que
vous conduire à vous adresser à vos semblables. Je fais partie des gens qui
sont convaincus qu’il n’y a rien à attendre de nos dirigeants et de ce pays, et
conseillent à leur enfants de foutre le camp.