ELECTIONS SYNDICALES – Qui sont les leaders syndicaux ?
Alors que le scrutin électronique vient d’ouvrir, dernier article sur les étudiants en tête des listes syndicales. Portraits.
Anastasia Steinlen, tête de liste UNEF pour le conseil de la vie étudiante et de la formation
Peux-tu te présenter en quelques mots aux étudiants ?
J’ai grandi en Allemagne, à Berlin, puis après ma Terminale je suis partie à l’Université de Pékin pour un an avant d’intégrer Sciences Po en 2014. C’est la comparaison entre les systèmes d’éducation étrangers et le fonctionnement de Sciences Po qui m’a poussée à m’engager. C’est avec une volonté de défendre une politique d’ouverture à l’internationale mais aussi d’ouverture sociale que je me suis engagée à l’UNEF et que j’ai été élue en Commission Paritaire l’année dernière.
Quel sens donnerais tu à ton engagement à l’UNEF ?
Je suis responsable au sein de l’UNEF de la défense individuelle. J’aide les étudiant-e-s s’adressant à nous, souhaitant par exemple changer de Master ou rencontrant des problèmes pour payer leur frais d’inscription. C’est dans cette activité que se révèle tout le sens que je donne à mon engagement syndical : aider les étudiant-e-s au quotidien. De plus, j’ai défendu une politique d’ouverture sociale, l’UNEF étant le seul syndicat à soutenir la procédure CEP au sein des conseils.
Peux tu nous faire un bilan des action de ton organisation dans l’année écoulée ?
Nous avons défendu une réforme de la Commission de Suivi Social. Cette commission est chargée d’apporter une aide financière aux étudiants qui, à la suite d’un divorce des parents par exemple, se retrouvent face à l’incapacité de payer leur frais d’inscription. Face à la hausse des saisies de cette commission, nous avons demandé une augmentation du budget de 60 000 euros que nous avons obtenue par la suite, ainsi que l’augmentation du nombre d’aides pour les étudiant-e-s internationaux-ales.
Pourquoi voter UNEF ?
Notre bilan de l’année dernière montre que nous pouvons apporter des améliorations concrètes, comme en témoignent la défense des associations ou les nettes avancées sur la question de la LV3. Nous souhaitons poursuivre notre projet en aboutissant à une réelle réforme des frais d’inscription ou en obtenant la gratuité du Welcom Program.
Pour sortir du cadre de Sciences Po, un avis sur le débat au sujet de la loi travail ?
La loi travail risque de toucher particulièrement les étudiant-e-s. Pour financer leurs études ils travaillent souvent en horaires de nuit (mieux payées) et la loi prévoit que le travail ne soit considéré comme “de nuit” qu’à partir de 22h. De plus le plafonnement des indemnités prud’homales peut conduire à la précarité des jeunes qui seront les premiers licenciés du fait de leur manque d’ancienneté.
Carla Sasiela, tête de liste UNI-MET pour le Conseil de l’institut
Peux-tu te présenter en quelques mots aux étudiants ?
Première année à Sciences Po Paris je suis originaire de Nice. J’ai été responsable UNI lycée dans les Alpes-Maritimes en terminale et depuis le début du second semestre responsable UNI-MET Sciences Po.
Quel sens donnerais tu à ton engagement à l’UNI-MET ?
Le sens que je donne à mon engagement : Nous sommes le mouvement de la droite et du centre à Sciences Po et nous avons à cœur de rassembler de façon large pour porter un projet fort pour notre école. Nous rassemblons des étudiants de toutes les années et sur les campus délocalisés afin de représenter au mieux des étudiants de Sciences Po. Nous assumons notre caractère politique alors que nous voulons défendre les valeurs du mérite, de l’excellence, de la responsabilité et de la liberté au travers d’un projet étudiant.
Peux tu nous faire un bilan des action de ton organisation dans l’année écoulée ?
Nous sommes actuellement présents dans le Conseil d’ Institut et dans le Conseil vie étudiante et de la formation avec deux élus dans chacun d’entre eux. Sur le long terme notre travail a permis chaque année d’élargir davantage les horaires d’ouverture de la bibliothèque, de numériser un grand nombre de démarches administratives ou encore de permettre de ne passer qu’une seule fois l’IELTS sans frais. Nous nous sommes également mobilisés pour la remise en place des bourses au mérite.
Pourquoi voter UNI-MET ?
Nous restons profondément attachés à notre modèle de Grande Ecole. Celui-ci se caractérise par le maintien du caractère sélectif de Sciences Po mais également par une amélioration de nos conditions d’étude au quotidien : amélioration de l’apprentissage des langues (LV3, ouverture à plus l’électifs), réforme des frais de scolarité, revalorisation des engagements parallèles à notre cursus, revalorisation de l’enseignement en master (mise en place d’un IEJ par exemple).
Pour sortir du cadre de Sciences Po, un avis sur le débat au sujet de la loi travail ?
Cette loi ne concerne absolument pas les étudiants car elle ne répond pas au problème du chômage des jeunes. Les entreprises ont besoin de flexibilité, de liberté et de confiance, nous avons besoin de créer des liens entre monde universitaire et monde professionnel. Il n’y a rien de tout cela dans ce que nous savons de ce projet.
William Judd, tête de liste The Alliance pour le Conseil de l’institut
Peux-tu te présenter en quelques mots aux étudiants ?
I’m William, on the International Energy Programme within PSIA. I came to SciencesPo last year having completed my undergraduate degree at King’s College London.
Quel sens donnerais tu à ton engagement à The Alliance ?
The Alliance is a brand new way of doing student politics at SciencesPo. Regardless of our entry procedure or our bachelor campus, many of us students are tired with the old politics of SciencesPo. A politics too focused on the national agendas which sponsor it.
Peux tu nous faire un bilan des action de ton organisation dans l’année écoulée ?
The Alliance is the first ever non-aligned movement to run in elections in our institution. We are an alliance of SciencesPo students, working to improve all our lives at SciencesPo.
Pourquoi voter The Alliance ?
We’re running for the two governing councils of SciencePo. What we offer is a new perspective and method of doing student politics. A method which places us the students at its heart. For example, we plan to implement an online petition facility so that any student can start the change they want, and after it has a given number of signature our governing boards have to debate it. The Alliance is an alternative to work towards directly improving our student and academic lives right here, right now.
Pour sortir du cadre de Sciences Po, un avis sur le débat au sujet de la loi travail ?
As for an opinion on a national hot topic! This week we obviously had la grève générale, which is indeed an important topic; similar issues affect many of our countries. I’d be the first to join anyone for a pint in le Basile and talk about this, however, this is should not be the principle topic of discussion for these elections. Such questions on national issues are symbolic of the old student politics, dominated by national agendas promoted from people outside our institute.
This year we started a journey to make SciencesPo more inclusive, more transparent and more diverse across its student and academic life. This journey is going to make a new student politics of Sciences Po, and we’re hoping you’ll join us. Rejoignez le mouvement.
Laura Duquesne, tête de liste UNEF pour le Conseil de l’institut
Peux-tu te présenter en quelques mots aux étudiants ?
La première fois chose que j’ai faite quand je suis rentrée au 27, c’est m’asseoir à la table de l’UNEF et je leur ai dit : “Bonjour je veux prendre ma carte pour vous soutenir, mais je veux pas militer !”, j’ai rempli mon adhésion, et je suis partie. Top chrono-deux minutes. J’étais bien sûre de moi (mea culpa). Puis, je suis allée à une réunion, et j’ai découvert beaucoup de choses sur le syndicalisme étudiant, sur l’IEP, avancer sur des dossiers avec les étudiants est passionant. Et tout a commencé !
Quel sens donnerais tu à ton engagement à l’UNEF ?
Militant, on constate vite l’ampleur de l’action de l’UNEF. Informer, éplucher des budgets, négocier, aider les étudiants dans les démarches administratives et sociales, monter des campagnes offensives pour gagner des droits. Notre engagement, c’est faire vivre ce relais indispensable qu’est l’UNEF auprès des étudiants, partout en France. C’est faire en sorte que chacun d’entre nous accède aux meilleures conditions d’études et de vie et pouvoir les défendre ensemble.
Peux tu nous faire un bilan des action de ton organisation dans l’année écoulée ?
La campagne assos, le budget de la Commission de Suivi Social, la pédagogie sur les campus délocalisés et dans les masters, les boursiers Boutmy, la présence au quotidien… C’est un bilan très fort et qui s’inscrit dans une cohérence : notre démarche syndicale inclusive. Allez l’admirer sur sciencepistesfeatunef.tumblr.
Pourquoi voter UNEF ?
Voter UNEF, c’est faire confiance à des étudiants qui bataillent dans les conseils, en CVE, en Commission de Suivi Social, en péniche, en défense individuelle, et sont une réelle force de proposition. Pas besoin de revenir sur notre efficacité, le bilan parle de lui même. Aujourd’hui, les mandats sont de deux ans. Et les chantiers qui nous attendent sont énormes, de longue haleine : comme la réforme du collège universitaire, ou la nécessité de réformer le système des frais d’inscription, intenable. Nous sommes les plus à même d’y inclure la voix des étudiants.
Pour sortir du cadre de Sciences Po, un avis sur le débat au sujet de la loi travail ?
Sur la loi travail, au delà du projet en lui même, nous assistons à un enjeu particulièrement important. La mobilisation qui se construit est avant tout le signal du réveil de la jeunesse : alors qu’on nous cantonne souvent au rang d’acteurs manipulés et atones, les étudiants montrent qu’ils ne se résignent pas et deviennent acteurs de leur avenir. La jeunesse montre actuellement ce qu’elle a de plus beau : sa diversité et sa force politique.
Sebastian Enning, tête de liste The Alliance pour le Conseil de la vie étudiante et de la formation
Peux-tu te présenter en quelques mots aux étudiants ?
My name is Sebastian and I study International Economic Policy at PSIA. I come from Germany and in my undergrad I studied European Studies at Maastricht University in the Netherlands where I’ve been active in student politics before.
Quel sens donnerais tu à ton engagement à The Alliance ?
Because I believe that all students should be better represented in the administration, I am very happy to be part of The Alliance, a team of incredibly dedicated and motivated fellow students.
Peux tu nous faire un bilan des action de ton organisation dans l’année écoulée ?
The Alliance is the new kid on the block and we are non-partisan and not aligned to any higher organisation. We believe that it is time for a new kind of Sciences Po student politics that puts all of us students (French and International) in the centre of this institution. That is why we believe in a more realistic policy-focus approach about things we can actually improve, pooling our ideas from the diversity and wisdom of the student body.
Pourquoi voter The Alliance ?
The Alliance advocates for more transparency, a better representation of internationals and a greater involvement of all students here at Sciences Po. Let me give you an example: the cafeteria is being renovated this summer, how come so seemingly few students know about this or have been consulted in the process? We want to involve the student body to adapt facilities to our needs. With our OpenHouse sessions we are and have been open to many good propositions about for student life. The OpenHouse is a forum where students can talk to us about the challenges they have run into. And there seem to be so many: starting with the improvement of learning facilities, we demand transparency in grading as well as a petition mechanism for the administration to be more open to the students’ needs. We also believe that Sciences Po should abandon the two-absences rule for défaillance as well as harmonise tuition fees for EU and Non-EU nationals.
Pour sortir du cadre de Sciences Po, un avis sur le débat au sujet de la loi travail ?
Regarding la Loi Travail, it is arguably the biggest change to the French labour law and I personally understand why so many young people have been rallying against it – but I do not think it should be the focus in this election. The Alliance is SciencesPo-based collective, putting every student in the centre again and improve student life for the better. What sets us apart from other parties here is that we advocate for changes that have an actual impact on students’ everyday lives right here, right now!
Victor Renaudier, tête de liste UNI-MET pour le Conseil de la vie étudiante et de la formation
Peux-tu te présenter en quelques mots aux étudiants ?
Ayant passé le bac en 2013, je suis maintenant en 3A dans une école de droit en Allemagne. En 2A j’ai travaillé à mi-temps en tant qu’attaché parlementaire (non rémunéré) et à temps partiel dans un bar pour financer une summer school à Londres. J’ai été militant 3 ans à l’UMP, mais n’ai pas souhaité m’engager chez LR. Toujours intéressé par la chose politique, j’ai été déçu par le militantisme politique. J’ai envie de servir et d’agir pour Sciences Po, c’est pourquoi je me suis engagé à l’UNI-MET.
Quel sens donnerais tu à ton engagement à UNI-MET?
Depuis 2 ans et demi que je suis à Sciences Po, j’ai su apprécier énormément de bonne volonté de la part d’étudiants aux personnalités captivantes. Néanmoins, j’ai regretté que Sciences Po ne donne pas davantage de moyens aux étudiants pour réussir dans certaines de leurs aspirations.
Mon école de 3A (la Bucerius Law School) offre des conditions d’études exceptionnelles : bibliothèque ouverte 24/7, une place par personne en bibliothèque, une vingtaine de salles de réunion pour 800 élèves, une salle de sport, un nombre de propositions de stage de la part de partenaires supérieur au nombre de demandes de stages par les étudiants (ce qui permet de négocier les rémunérations !), et j’en passe. Je voudrais m’en inspirer à Sciences Po.
Peux tu nous faire un bilan des action de ton organisation dans l’année écoulée ?
L’UNI-MET s’est engagée pour l’extension des horaires d’ouverture de la bibliothèque (jusqu’à 23h désormais) et pour la défense des bourses au mérite. L’UNI-MET a aussi soutenu le remboursement de l’IELTS et la création des Ecoles de masters (Affaires Publiques, Urbaine, etc.).
Pourquoi voter UNI-MET ?
Sur les méthodes, je serai très engagé pour qu’il y ait un dialogue constructif entre les représentants des étudiants, afin que l’on cherche des solutions pour servir les intérêts de chacun, et non que l’on défende stérilement des positions sans rien bouger.
Quant aux idées défendues, nous défendrons ce qui fait de Sciences Po une école unique en son genre, et nous nous inspirerons des modèles concurrents ou partenaires qui réussissent, notamment sur la création d’un séminaire optionnel de « Leadership et d’esprit d’équipe » sur une semaine et la mise en place d’un accès gratuit à l’annuaire des Alumni pour les étudiants.
Pour sortir du cadre de Sciences Po, un avis sur le débat au sujet de la loi travail ?
Le projet de loi El Khomri n’est pas mon affaire en tant que membre de l’UNI-MET car je considère que ce projet ne vise pas l’insertion des étudiants sur le marché du travail.
C. Thomas, tête de liste Solidaires pour le Conseil de l’institut
Peux-tu te présenter en quelques mots aux étudiants ?
Je suis étudiante en première année de master de sciences politiques mention sociologie politique comparée.
Quel sens donnerais tu à ton engagement à Solidaires ?
Je me suis engagée à solidaires d’abord parce que c’est un syndicat qui correspond à l’idée que je me fais de la pratique militante : le fait de fonctionner en autogestion, sans structure hiérarchique, crée un environnement beaucoup plus agréable pour militer, et évite les dérives carriéristes de certains syndicats. Le fait d’être une structure syndicale indépendante d’un bureau national ou de partis politiques permet également une vraie gestion démocratique. L’attention portée aux questions féministes, pas seulement au niveau des principes, mais dans la mise en œuvre de pratiques au sein du syndicat qui tiennent compte des éventuels rapports de pouvoir a aussi été déterminant dans mon souhait de m’engager à Solidaires et de pouvoir militer dans un cadre vraiment inclusif. Ensuite, c’est bien sûr les idées portées par Solidaires qui m’ont plu. C’est un syndicat qui assume de dire que féministe, aussi bien qu’anticapitalisme ne sont pas des gros mots. Et que ces engagements font sens dans notre contexte politique marqué par l’urgence écologique qui nous pousse à revoir nos modes de productions et consommations par exemple. C’est le seul syndicat qui à sciences po assume de ne pas rentrer dans la stratégie de dédiabolisation des idées d’extrême droite, qui refuse de croire que le front national pose des bonnes questions auxquelles il faudrait répondre ou même accorder une audience.
Peux tu nous faire un bilan des action de ton organisation dans l’année écoulée ?
Par le passé nous nous sommes mobilisés contre la gestion opaque de l’IEP par la FNSP et pour la fin de ce modèle. Nous avons soutenu la lutte des enseignant.e.s vacataires contre la précarisation de leur statut. Nous souhaitons poursuivre tous ces combats à SciencesPo mais aussi faire le lien avec ce qui se passe dans l’ensemble de la société, nous projetons par exemple d’organiser une AG pour discuter des conséquences de l’Etat d’urgence .
Pourquoi voter Solidaires ?
Voter Solidaires étudiant.e.s c’est permettre de faire entrer dans les conseils de l’IEP une voix qui y est pour le moment absente. C’est s’assurer qu’il y aura dans les conseils un syndicat qui ne transigera pas sur la gestion démocratique de l’iep et c’est se battre pour une université émancipatrice et non élitiste afin de construire un projet de société égalitaire.
Pour sortir du cadre de Sciences Po, un avis sur le débat au sujet de la loi travail ?
Cette proposition de réforme du code du travail par un parti socialiste démontre la nécessité d’un engagement de gauche radical. Une telle remise en cause d’acquis sociaux dénote comment une partie de la gauche s’est accommodée pendant trop longtemps des logiques libérales et capitalistes et finit par y souscrire. Et ceci en oubliant des questions idéologiques de fond : quelle société voulons nous bâtir ? En tant qu’étudiant.e.s c’est aussi à nous de se saisir de ces questions.
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