Bonus : Stagiaires sans frontières, « Les mains dans le cambouis »

Il arrive, lentement mais sûrement, le stage de terrain de première année. De son côté, la réputation de la troisième année la précède si bien qu’elle n’est plus à présenter. Mais qu’est-ce qui peut unir ce stage d’un mois auprès d’une entreprise et une année passée à l’étranger le plus souvent dans le milieu universitaire ?

Stagiaires sans frontièresLa réponse se trouve être une association, dirigée par Félix de Monts et nommée Stagiaires sans frontières. Elle s’adresse aussi bien aux premières années qu’aux troisièmes années. Son concept est finalement assez original : envoyer un étudiant à l’étranger, dans un pays en voie de développement, où il travaille cinq heures auprès d’entreprises puis cinq autres heures pour une association locale.

« Il faut bien le reconnaître, le stage de première année est une purge, il vaut donc mieux l’utiliser à quelque chose d’utile » confie Félix. « Avec cette association, nous cherchons à lier stage en entreprise et engagement associatif humanitaire ce qui permet de développer les liens associations/entreprises sur place. » Travailler dans un fast-food 100% camerounais ou dans un grand journal d’opposition à Paul Biya, voilà des exemples d’opportunités offertes par Stagiaires sans frontières.

 

Mais tout d’abord, revenons à la naissance de ce concept « un peu fou » comme le qualifie Félix. Par l’intermédiaire d’une proche de sa famille, il s’engagea pour une association du nom d’Educ’actions pour l’Afrique militant pour une plus grande scolarisation des enfants dans les pays les moins développés du continent africain. Il put grâce à cette organisation se rendre sur place et  découvrir une grande misère. Il prit donc l’initiative de lancer ce concept de stage professionnel et en même temps humanitaire à Sciences Po.

L’année dernière, ce sont neuf personnes qui expérimentèrent ce projet en « partant un peu à l’inconnu, il faut le dire, à Yaoundé au Cameroun » avoue Félix. Pendant cinq semaines, ils développèrent un lien très fort avec les enfants camerounais et les entreprises partenaires parmi lesquelles deux restaurants, des entreprises dans les télécommunications et dans l’agroalimentaire ou encore un journal d’opposition camerounais.

Le bilan fut assez positif pour que huit des neuf étudiants ayant bénéficié de cette expérience l’aient rejoint pour fonder cette association. Félix voit l’avenir relativement sereinement : multiplier les partenariats avec plus d’entreprises et d’associations locales – pour l’instant, six entreprises et deux associations sont partenaires – s’étendre à davantage de pays en fonction des besoins associatifs locaux et structurer l’association en trois pôles.

5 heures en entreprise et 5 heures de soutien aux enfants (ici à Yaoundé au Cameroun)
5 heures en entreprise et 5 heures de soutien aux enfants (ici à Yaoundé au Cameroun)

Le premier se chargerait de trouver des partenariats avec l’étudiant souhaitant partir pour cet engagement à la fois professionnel et humanitaire. Le second coordonnerait la levée de fonds s’étant élevée à 3.000 euros l’an dernier et de matériel tel que des cartables, des stylos, des feuilles et autres biens de première nécessité afin de permettre un « suivi réellement individualisé des enfants » insiste le dirigeant de l’association. Enfin, le dernier pôle s’occuperait du suivi des projets. Ainsi, l’objectif est de constituer une « plate-forme au service des associations tout en garantissant aux étudiants une vraie expérience d’immersion, une expérience professionnelle certes éprouvante mais aux multiples aspects et éminemment enrichissante ».

Soutenue par Sciences Po Avenir, Stagiaires sans frontières est sûre de pouvoir faire profiter quinze étudiants de cette aventure originale et même davantage en fonction de la demande et des associations et entreprises locales généralement enthousiastes face à de tels projets, et des étudiants de Sciences Po.

Vous risquerez-vous à une telle expérience, partir à l’inconnu à des milliers de kilomètres du 27 rue Saint-Guillaume ? Stagiaires sans frontières est prêt à le parier.

One Comment

  • Félix de Monts

    Merci beaucoup pour cet article la Péniche. Je tenais juste à préciser que ce projet est véritablement une oeuvre collective et que le pari est entrain de réussir grâce à l’engagement de 8 des étudiants partis cet été à Yaoundé pour leur stage de terrain: Charlotte Burrier (Europe-Afrique), Arnaud Gilles (Scube), Paulin Roussel, Anna Schuhl (Scube), Mélina Enoh (Europe Afrique), Miléna Poncin (Scube), Jérémie Ziemendorf (Nancy) et Amynata Kutcher (Europe Afrique).
    Nous lançons d’ailleurs un appel à tous les étudiants qui sont intéressés par le projet à nous rejoindre. Et surtout nous invitons ceux qui connaissent des associations humanitaires et entreprises dans les pays en voie de développement qui seraient prêtes à accueillir des étudiants de Sciences Po à nous faire signe!

    Merci d’avance et n’oubliez pas de voter Stagiaires Sans Frontières!