Dans le placard à archives de la procédure de reconnaissance des associations : top 10

Le vote pour la procédure de reconnaissance des associations étant en cours actuellement, La Péniche s’est penchée sur ce moment phare de la vie étudiante à Sciences Po. Le processus est assez simple : un dépôt des candidatures jusqu’au 27 septembre puis un scrutin sur internet de quatre jours au cours duquel les associations doivent recueillir 120 voix pour obtenir le graal de la reconnaissance.

Bien que certains aient tendance à railler la faible participation des élèves au vote (qui connaît toutefois une forte augmentation au fil des ans en dépassant la barre des 50% pour la première fois l’an passé d’après les chiffres de Julien Palomo), il serait caricatural d’affirmer que la procédure de reconnaissance des associations est à Sciences Po ce que les élections cantonales sont à la Vème République. En effet, le nombre d’associations candidates connaît chaque année une croissance exponentielle et témoigne de la vitalité de la vie associative science-piste : près de 81 associations étaient candidates l’an passé, soit 49% de plus qu’il y a dix ans.

En parallèle des associations solidement implantées pour qui la procédure n’est qu’une formalité, d’autres projets un peu plus iconoclastes sortent du lot et contribuent grandement à l’étonnante richesse de la vie associative. Julien Palomo nous a donné accès à la liste des plus de 585 candidatures depuis 2006 : l’occasion de se replonger avec un regard amusé dans ce véritable placard à archives, qui regorge d’initiatives plus ou moins surprenantes, insolites et qui ont surtout comme dénominateur commun le mérite d’animer la vie de l’institut en sortant de l’ordinaire !

1)      La Galinette Cendrée, l’amicale des Chasseurs de Sciences Po (2011).

Comme son nom le laisse suggérer, cette amicale des chasseurs avait l’ambition de promouvoir « cet art de vivre pastoral et insouciant » que constitue la chasse.  Sous ses airs trompeurs de faux fan-club des Inconnus, La Galinette Cendrée restera dans les mémoires comme une vaine tentative de créer une section « Chasse Pêche Nature et Traditions » en plein 7ème arrondissement. N’ayant pas réussi à recueillir suffisamment de soutiens pour s’implanter durablement au 27, les adeptes de cette coutume si douce et poétique qu’est l’hallali auraient d’après les rumeurs fini par s’inscrire aux cours d’œnologie du BDA.

2)      Super Moustache Géant (2012).

Après un an de disparition, ce journal satirique particulièrement poilant n’a pas réussi à reprendre du poil de la bête pour obtenir les 120 soutiens : çela s’est malheureusement joué à un cheveu. Le Radeau a fini par s’imposer comme une meilleure référence sciencepiste en matière de publication satirique, au nez et à la barbe du regretté Super Moustache Géant.

3)      Amphis D’Ailleurs (2010).

Destinée à maintenir le lien entre les 3A et la Rue Saint-Guillaume, Amphis d’Ailleurs avait créé un magazine participatif censé recueillir les témoignages des jeunes étudiants partis à l’autre bout du monde (ou en stage à l’Assemblée à l’autre bout de l’arrondissement) mais aussi des étrangers arrivés en échange à Paris.

Cette formidable tribune offerte à l’étudiant français, râleur invétéré et éternel insatisfait,  lui permettait d’exprimer toute sa rancœur  contre les desserts infâmes des restos U boliviens, l’insonorisation murale lamentable des cités universitaires polonaises et l’état désastreux du métropolitain d’Oulan Bator. Ils peuvent désormais se plaindre dans la rubrique «3A en Péniche» de…La Péniche.

4)      Amicale Julien Lepers (2008).

Non, il ne s’agit pas d’un fan club de Julien Lepers mais d’une association visant à entraîner les futurs candidats à l’édition «Grandes Ecoles» de Questions pour un Champion, qui voit régulièrement SciencesPo Paris se faire battre à plat de couture par le CELSA, l’ESCP ou plus honteux, Sciences Po Lille.

D’ailleurs, l’ignorance crasse des sciencepistes ne va faire qu’augmenter avec la suppression de l’épreuve de culture générale au concours d’entrée et l’adoption de critères d’entrée fumeux inspirés par la doxa bien-pensante et gauchiste de ces salops de bobos soixante huitards prédit l’UNI : raison de plus de refaire surface pour l’Amicale Julien Lepers !

5)      Sciences Po Raid (2008).

L’association avait pour mission de promouvoir au sein de SciencesPo une large palette de sports extrêmes, à l’image du saut à l’élastique, du karting et de la chute libre au cours de week ends organisés hors de Paris. L’objectif était également de former des étudiants en vue de participer à des raids multisports extrêmes. Seule association connue à ce jour dont l’objectif était de former les nouveaux 1A aux Inscriptions Pédagogiques.

6)      In Vino Veritas (depuis plus de 18 ans).

Près de deux décennies après sa création, In Vino Veritas est l’une des associations de Sciences Po qui a le plus de bouteille ! Une fois n’est pas coutume, pour cette cuvée 2013 de la procédure de reconnaissance, In Vino Veritas ne devrait pas manquer d’obtenir les 120 soutiens. 

Ayant récemment franchi le cap de la majorité, In Vino Veritas peut donc légalement consommer de l’alcool… ce que l’association fait depuis sa naissance. L’association organise en effet des dégustations de vins en présence de producteurs mais aussi des évènements comme des routes des vins et autres concours. Les dégustations organisées par l’association ont lieu à Sciences Po le soir entre 19h15 et 21h00. Association sciencepiste à l’origine du concept de before.

7)      Amateurs des Ballets de l’Opéra de Paris – ABOP (2006).

Vaine tentative de concurrencer le BDA en matière artistique : a sans doute également souffert du choix d’un domaine un brin trop restrictif et n’a donc pas fait long feu en Péniche, au même titre que l’association des amateurs des bardes du golfe du Morbihan du 13ème siècle et celle des amateurs des icônes orthodoxes du Haut Moyen-Âge en bois d’acajou.

8)      Sciences Po à table ! (2009).

Officiellement présentée dans sa profession de foi comme étant destinée à transmettre la passion de la cuisine aux étudiants au travers de divers cours et  dégustations, l’association Sciences Po à table !  apparaît surtout comme un collectif d’opposants farouches au resto U et aux sandwichs de Barbara.  Sciences Po à table ! «est une association fondée autour de la gastronomie, univers bien mal représenté à Sciences Po» affirme la profession de foi dans une phrase pleine de sous-entendus. Malheureusement, quatre ans après, force est d’avouer que Sciences Po à table! n’a pas réussi à faire de la Rue Saint Guillaume un repère de gastronomes: on bouffera toujours aussi mal du côté des sciencepistes tant que SciencesPo Environnement n’installera pas un potager bio sur les toits du 13U.

9)      Grand Nord (2007).

Destinée à renforcer les liens et contacts entre Sciences Po et les étudiants des pays nordiques au travers de conférences et autres soirées sympathiques, l’association Grand Nord expliquait dans sa profession de foi avoir pour principale mission de «réchauffer les liens entre la France et ses voisins du Nord»Elle constitue donc l’unique (ou presque) tentative de création d’une association de jeux de mots douteux à Sciences Po. Par ailleurs, l’association n’est étrangement plus très active à Sciences Po depuis un voyage organisé à Utøya en juillet 2011 : l’association Franco-Nordique de Sciences Po va tenter cette année d’obtenir les 120 soutiens pour prendre le relais.

10)   Club des analphabètes cons mais attachants (1984) :

Le Caca’s Club appartient à un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, à une époque où l’on pouvait côtoyer Frédéric Beidgbeider décuvant sur les bancs de Boutmy le vendredi matin. Ce club de jeunes dorés avides de soirées mondaines branchées réunissait entre autres Edouard Baer et Jean-François Copé. Oui, oui, J-F Copé.

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