La semaine cinéphile du Mag’ #2

Cette semaine s’annonce riche en sensations et en émotions dans les salles de ciné ! Au programme, Insidious : Chapitre 2, un film d’horreur bien dérangeant comme on les aime… Un peu comme le biopic controversé sur la vie – tout aussi controversée – de celle que l’on appelait autrefois Lady Diana. Et si vous êtes encore sous le choc, Machete vous redonnera le sourire… façon Joker, à grand coups de couteau dans les joues !

 

Source : Allociné
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Retour des vieux démons.

Insidious : Chapitre 2, de James Wan

Suite (mais pas encore fin) de l’histoire laissée en suspens par Insidious, qui avait reçu un accueil étonnamment favorable pour un film d’horreur. Pour ceux qui ne l’auraient pas encore vu, un passage par la case vidéo-club s’impose, histoire de faire connaissance avec la famille Lambert et de s’habituer à leur hospitalité hors du commun à l’égard des poltergeist et autres démons voleurs de corps et kidnappeurs d’âmes.

Alors que les phénomènes surnaturels reprennent de plus belle, c’est sur Josh (Patrick Wilson) que se focalise l’intrigue : le père de famille irréprochable devient suspect n°1 dans le meurtre inexpliqué d’Elise, la medium qui avait fait triompher le Bien dans le premier opus. Tandis que sa mère Lorraine (Barbara Hershley) mène une enquête macabre avec une équipe de chasseurs de fantômes, l’attitude de Josh se fait de plus en plus étrange… au point de plonger dans l’angoisse sa femme Renai (Rose Byrne) ainsi que le public, qui trempe dès le début dans une complicité dérangeante et assiste, impuissant, au lever de ce voile noir qui cache un funeste secret.

La barre était haute, mais Insidious 2 relève le défi posé par le chapitre 1. Encore une fois, le réalisateur ne cède pas à la tentation d’accumuler les screamers – mais on ne va pas se mentir, vous allez hurler – ce à quoi il a préféré construire une ambiance suffocante, servi par la bande originale cauchemardesque de Joseph Bishara qui contribue à immerger les spectateurs dans des univers choisis pour maximiser leur sécrétion d’adrénaline (un hôpital désaffecté, une maison jadis occupée par un serial killer…). On alterne ainsi entre découvertes morbides et interactions malsaines entre les personnages… mais également des passages franchement drôles qui déclenchent des rires jaunes dans la salle.

On regrette en revanche une fin un peu bâclée, dans un monde astral qui ne fait plus aussi peur que dans le premier film : au lieu de nous faire atteindre le paroxysme de l’horreur, le dénouement ne parvient qu’à laisser un goût de déjà-vu flagrant. Le cliffhanger final, même s’il ressemble à une caricature, nous laisse malgré tout présager un n°3 encore plus malsain, avec des méchants toujours plus méchants. En attendant, un dernier conseil : n’y allez pas seul… Par contre, c’est un très bon plan si vous connaissez une jolie jeune fille susceptible de crier plus fort que vous. On dit merci qui ?

Jean-Christophe Spiliotis

 

 

L’ombre d’un mythe.

Diana, de Oliver Hirschbiegel

En relevant le défi de retracer l’histoire d’une Lady dont la popularité, mais aussi les polémiques, ont traversé les frontières, le réalisateur Oliver Hirschbiegel a pris le parti de ne pas faire l’apologie de celle qu’on appelait  la « Reine des Cœurs ». De ce fait, il a effectué une rentrée au box-office assez remarquée, confronté à des réaction hostiles de la part de la presse britannique (« Une seconde mort », titrait ainsi le quotidien The Guardian).

Et pour cause, Diana suit la princesse au cours des dernières années de sa vie, et plus particulièrement son histoire d’amour avec le docteur Hasnat Khan : on retrouve ainsi une Diana égoïste et parfois manipulatrice, dont la relation avec les paparazzis est très ambigüe.

Source : Allociné
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Et c’est là que repose la force du film. Pendant deux heures, nous suivons réellement ce personnage, nous sommes à ses côtés et nous nous rendons compte de ses défauts et de ses faiblesses. L’ouverture et la fermeture du film reflètent de cette force, car elle montre les derniers instants d’une princesse perdue, brisée et dont le seul espoir repose sur l’idée de trouver l’amour et de se remarier. Naomi Watts interprète avec aisance cette icône, qui semble se diriger vers sa fin. Son dernier regard vers la caméra est bouleversant de vérité.

Ponctué de moments forts, le film reste pourtant affaibli par cette impression de parodie de la femme amoureuse, pieuse, forte dans ses faiblesses, et tombant parfois dans le caricatural. Le spectateur devient un voyeur, impuissant face à un personnage obsédé par le remariage, qui écoute « Ne me quitte pas » de Brel, et qui court à sa perte en complotant avec les médias. Ainsi, le réalisateur crée un parallèle avec le peuple anglais, qui comme nous, est à la fois fasciné et inquiété par ce personnage : à sa manière, Oliver Hirschbiegel nous expose une critique du sentimentalisme à outrance qui suivit la mort de la princesse. Et c’est ainsi qu’il fait état, non seulement de la vie d’une femme, mais aussi de celle d’un peuple.

Maëva Saint-Albin

 

 

« Machete, go kick some ass. »

Machete Kills, de Robert Rodriguez

Inspirez un bon coup et préparez-vous à rentrer dans l’univers décalé de Robert Rodriguez. Si vous n’avez pas adoré Une nuit en enfer ou tout simplement Machete, le premier du nom, passez votre chemin : le 1000° degré n’est pas fait pour vous, et les films Z encore moins. S’élevant tout de même au-dessus d’un quelconque Sharknado ou Nazis at the Center of the Earth, Machete Kills permet à notre mexicain préféré de revenir botter des culs en affutant sa machette.

Source : Allociné
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En effet, Machete est de retour et Machete n’est pas content. Ex-Federal mexicain incarné par Danny Trejo, il n’est autre qu’un immense badass, plein de bons sentiments et de testostérone. Le président des USA, amateur de marijuana et de parties à 4, lui ordonne d’arrêter un dangereux seigneur de guerre mexicain, qui pointe un missile géant sur Washington depuis la jungle mexicaine. Certains appelleraient ça une mission suicide, Machete appelle ça une promenade en plein air. A travers son périple, Machete va rencontrer des tueurs rusés, mais surtout complètement tarés, à l’instar de Sofia Vergara, mère maquerelle dotée de soutiens gorge à canons rotatifs. Machete Kills, c’est aussi un casting hallucinant : Amber Heard, Lady Gaga, Mel Gibson, Demian Bichir mais aussi Antonio Banderas ! Rien que pour la palette délirante de personnages que nous propose le réalisateur, ce film vaut le détour. Ce cocktail explosif réunit avec brio les trois ingrédients préférés de Rodriguez : des hommes virils, des armes, BEAUCOUP d’armes et des femmes fatales (qui a pu oublier la danse de Salma Hayek dans Une nuit en enfer ?).

Machete Kills se pose finalement comme un vrai-faux film Z, une parodie de nanard qui en adopte tous les codes pour mieux les détourner : c’est une bouffonnerie où tout est permis ! Ce film ne se prend pas au sérieux, n’y allez donc qu’avec vos amis les plus déjantés pour vous détendre, vous risqueriez sinon de passer totalement à côté.

Après vos galops, regarder ce film vous donnera un immense sentiment de supériorité intellectuelle : ne vous gênez pas.

Alexandre Larroque-Suchorzewski