Dans les coulisses de l’animation Blue Sky : Exposition au musée de l’Art Ludique
Entre deux stages ou exposés de droit, vous avez gardé votre âme d’enfant ? Accourez à l’exposition « L’art du Studio Blue Sky » au musée de l’Art Ludique. Ouverte au public le 25 mars et prolongée jusqu’au 25 septembre, elle donne un véritable panorama du monde du film d’animation et de sa conception. L’exposition nous donne accès à plus de 800 œuvres issues de célèbres films d’animation comme « L’Âge de glace », « Robots », « Epic », « Rio », ou bien « Horton », en reprenant aussi le personnage de Snoopy. Au travers de ces œuvres et animations, on découvre les artistes derrière les personnages, leur sensibilité et le foisonnement de leurs idées. L’art de l’animation est loin d’être un jeu d’enfant.
Un travail de recherche en amont pour un rendu émouvant
L’exposition guide le visiteur en alternant œuvres, entretiens et films explicatifs. Les artistes commentent les différentes étapes de leurs recherches, menées pour atteindre au plus près leurs idées, en gardant un cadre réaliste.
Leurs films doivent être universels et porteurs de messages éducatifs. Par exemple, « Rio » incite à la préservation de la nature tandis que « l’Âge de glace » souligne la force des liens amicaux et familiaux. Lors de la conception de « Rio », l’équipe du film avait pour but de faire rêver le public les yeux ouverts. Les décors de carte postale sont conçus grâce à des repérages sur les lieux mis en scène. L’inattendu et l’enchantement font la magie de ces œuvres numériques, destinées à un public hétéroclite. Les recherches sont donc très centrées sur les décors, leur complexité et leurs couleurs. Un de leurs objectifs est aussi de les rendre plus vrais que nature. Les artistes partent à la recherche de la réalité. Par exemple, ils utilisent l’image précise d’icebergs pour reproduire leur couleur bleue, lisse et usée qui a servi de modèle dans le monde de « l’Âge de Glace ».
Le travail de ces producteurs d’animés ne se résume pas seulement aux décors, ils s’intéressent aussi aux personnages et à leur complexité. Cette exposition nous fait par exemple accéder aux croquis de recherche parfois les plus brouillons et précoces de Peter de Sève, créateur de l’intégralité des personnages de « l’Âge de glace ».
Pour faire vivre au mieux leurs personnages, les artistes de Blue Sky empruntent à tous les arts, et passent ainsi de l’aquarelle à la sculpture, du croquis à la peinture numérique. Les maquettes et les sculptures en 3D à la minutie bluffante facilitent la mise en mouvement des personnages, et permettent aux artistes de croquer chacun de leurs angles. Ils n’hésitent pas à aller jusqu’au bout de leurs mondes animés. Avec un peu d’attention, on peut croiser entre deux peintures un squelette d’Homme-Feuille peint sur une pierre de manière à imiter la matière d’un fossile.
Les personnages : des reflets des personnalités les plus perchées
Les artistes accompagnent les personnages dans leurs évolutions, leur changement de caractère et au fil de leurs aventures. Chaque personnage a en effet une personnalité qui lui est propre. Ce n’est cependant pas le seul objectif de leurs créateurs : il faut que les spectateurs voient s’effacer le mammouth qu’est Manny pour reconnaître une personne de leur entourage, ou soi-même dans le caractère du personnage. Scrat, l’écureuil de l’époque glaciaire, semble le seul personnage à jamais condamné à poursuivre sa noisette.
Une exposition au parcours varié et ludique
Entre les grandes peintures colorées rétroéclairées et l’explication du travail de studio, on peut venir s’asseoir dans l’obscurité de salles de cinéma informelles pour découvrir deux court-métrages. C’est ainsi que sont projetés « Bunny », Oscar du meilleur court métrage d’animation en 1999 et « Il était une noix », mettant en scène Scrat lancé à la poursuite de sa noisette dans les méandres du temps.
L’exposition amène à découvrir dans la fraîcheur des salles, de belles installations, une quantité impressionnante d’œuvres, plongées dans différentes ambiances pour chacun des films. Elle nous donne un outil de lecture et un point de vue reculé sur les films d’animation. C’est ainsi que l’on peut se rendre compte que les différents films L’Âge de glace sont réalisés avec des couleurs de base bien choisies : le premier opus fait vivre ses personnages dans un décor de nuances bleues, tandis que le cinquième et dernier emprunte majoritairement aux violets.
Le musée de l’Art Ludique nous fait bien comprendre au travers de cette exposition des coulisses du studio Blue Sky que l’art de l’animation n’est pas un art simple. On entrevoit les différentes facettes du travail fourni derrière ces films animés qui lient réalité, sciences et art. En ces temps de chaleur, la glace offerte en fin de visite couronne le plaisir des yeux.
Pour approfondir : http://artludique.com