Apaache, l’expérience musicale

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Apaache est un groupe de funk/hip-hop créé il y a un an. L’équipe actuelle et définitive s’est formée il y a deux mois. Elle est composée d’une chanteuse – Louise Collard, d’une bassiste – Camille Frillex, d’un guitariste et chanteur – Pablo Piette, d’un batteur – Charles Thiriez, d’un pianiste électrique- Lucas Piette, d’un saxophoniste -Pablo Livigni, d’un trompettiste – Grégoire Mathez, et d’un scratcheur – Martin Habasque. Ce dernier est mon ami. Je sais avec quel engouement il a travaillé dans ce groupe depuis qu’il l’a rejoint cette année, à la demande de Pablo Piette, mais je n’avais jamais encore assisté à l’un de leurs concerts.

Un jeudi midi, alors qu’il me racontait les avancées de leur travail, je lui avais fait part d’un constat qui me semblait affligeant :

«  – Je ne suis pas calée en musique, et pire encore, je n’ai même pas la curiosité de chercher.
Il n’est pas question de connaissance ou d’ignorance, la musique est une expérience, on la vit tous différemment » me répondit-il.

Merci Apaache, tu nous as offert la semaine dernière avec chaleur et générosité ton expérience musicale. En effet, cet après-midi là, le groupe s’est produit pendant cinquante minutes à côté du petit hall de la bibliothèque du 27 rue Saint-Guillaume.

Comme je l’ai déjà spécifié, je suis loin de connaître les techniques musicales, les styles différents, les nouvelles vagues. Mais cet après-midi, j’ai été émue et c’est le cœur vibrant, à chaud, que je vous livre mon ressenti.

Je ne saurais expliquer l’émotion qui m’a submergée ; la musique était entraînante, ce n’était donc pas de la nostalgie. C’était plus fort que cela. Certes, j’étais attendrie de voir mon ami s’épanouir, mais surtout je fus transportée par le dialogue établi entre Apaache et le public très divers. Ici réside la force du groupe : l’engagement, l’entrain et la foi animée de ses membres se traduisent par une qualité de production musicale appréciable aussi bien pour les oreilles d’un spécialiste que celles d’un novice.

Apaache a réveillé l’imagination des élèves agglutinés dans le petit hall, affalés sur les poufs : dans le public, une vingtaine d’étudiants se sont levés pour articuler des mouvements instinctifs, tableau illustrant la réception corporelle de la musique et sa sublimation (autrement dit, ils ont dansé !). Pour ma part, je me suis précipitée sur mon clavier pour écrire et décrire très vite les sensations qui m’ont habitée.

Apaache, fruit d’un projet réfléchi, a donc su insuffler l’envie. L’envie de se lever pour danser, l’envie d’écrire, l’envie de prendre une photo, l’envie de s’approprier ce que l’on écoute et de produire à notre tour à partir d’un brin de culture hip-hop. Le groupe a invité tous les sciences pistes à goûter à son aventure musicale et ces derniers s’en sont emparés. Étonnamment jazzy, hip-hop et joyeux, le groupe s’apparente ainsi à l’embryon d’un mouvement créateur stimulant.

J’ai déjà discuté de la culture hip-hop et de la philosophie de vie qu’elle exalte avec Martin Habasque. Cette dernière peut être illustrée par les propos d’Afrika Bambaataa, l’un des fondateurs du mouvement hip-hop : « Peace, Unity, Love and Having fun». Cet après-midi, j’ai reçu en pleine figure l’expression musicale de ces convictions humaines – et j’ai eu envie d’exister et de les faire exister !

Le pied tapant au rythme de la batterie, donner une cadence à l’espoir, avec l’envie d’accomplir – et d’avoir le même balancé de hanches que Louise Collard !

Alors que j’entends toujours le public scander les mots « PEACE, UNITY, LOVE, HAVING FUN » en chœur avec les chanteurs, j’imagine la scène : rats de la bibliothèque, hipsters affirmés, pin-up… les membres du groupe qui ne sont autre que des étudiants comme nous ayant, juste, trouvé leur moyen d’expression ! L’ensemble dans une fusion étrange qui ferait sourire un passant.

D’ailleurs, mon texte aussi fait sourire : un groupe de jeunes musiciens révolutionnerait la musique ? Serait l’allégorie de la différence et de la tolérance ? Motiverait les aspirations, susciterait l’envie d’essayer en démontrant qu’il est possible de réaliser nos projets ? Non, je vous assure, je n’ai pas consommé de stupéfiants entre deux chansons funk et je ne suis pas encore une groupie. Blague à part, je ne souhaite pas que la sensibilité avec laquelle j’ai vécu l’expérience musicale Apaache soit néfaste au groupe car il mérite d’être jugé avec le plus d’objectivité possible – paradoxal en soi, puisque nous parlons de production artistique, mais disons qu’il mérite d’être jugé par le plus d’avis possibles. Ce texte est un éloge personnel, fondé sur un ressenti brûlant, qui ne cherche pas à s’ériger en universel. C’est une claque que j’ai reçue entre deux révisions de conférences d’Histoire et que je souhaite partager. Puisque la musique se donne à vivre, je vous encourage à découvrir par vous-mêmes Apaache. Laisse-toi toucher et entre !

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Ci-dessous leur page facebook pour se tenir informer de leurs prochaines représentations.