Retour sur le Concours d’éloquence

Concours_d_eloquence.jpg Depuis longtemps déjà, le BDE organise chaque année un concours d’éloquence. Mais cette fois, l’événement a pris une toute autre forme, sur lequel nous revenons dans cet article.

C’est l’histoire d’une coopération entre le BDE et Sciences Polémiques, le jeune mais ambitieux club d’éloquence de Sciences Po. L’année dernière, deux concours avaient eu lieu, le premier organisé par Sciences Polémiques, le second par le BDE. Ce manque flagrant de coordination les a donc incité à travailler en duo pour ce projet commun. A cette volonté de célébrer l’éloquence, s’ajoute celle de rendre hommage à un orateur d’exception récemment décédé, Philippe Séguin. C’est avec l’approbation et même l’encouragement de la famille et des proches de Philippe Séguin que ce projet a vu le jour.

Un nouveau concours appelant un nouveau type d’éloquence, l’improvisation sur des sujets légers, clef de voûte du concours du BDE a laissé place à un exercice d’éloquence pure, sur des sujets différents préparés à l’avance autour d’un thème commun, ici « secrets et mensonges ».

Mais avant la finale du mercredi 21 avril, il a fallu départager plus de 65 étudiants de tous les cycles, qui se sont affrontés sur deux jours, devant quatre jurys différents. Le Président de Sciences Polémiques, Sinclair Besombes nous confie que seulement cinq candidats devaient normalement être retenus. Finalement, après d’interminables débats, les jurys se sont arrêtés sur six personnes : Justine Bourdais (2A), Yohann Marcon (2A), Margaux Leridon (2A), Antoine Vey (5A), Malcom Théoleyre (5A), Michaël Bendavid (4A).

Devant un amphi Boutmy plein à craquer et de prestigieux invités, Florent Barre du BDE et Simon Garcia de Sciences Polémiques se sont donnés la réplique. Le jury de la finale composé entre autre de l’ancien premier ministre Laurent Fabius, de l’avocate Gisèle Halimi ou du député Bernard Debré regroupait aussi bien des personnalités compétentes en matière d’éloquence que d’anciens proches de Philippes Séguin.

Les candidats se sont ensuite succédés à la tribune se démarquant par leur style : de la profondeur du discours de Malcom Théoleyre aux blagues en série de Michaël Bendavid sur la chevelure de M. Fabius en passant par les élans gaullistes de Yohann Marcon. Mais contre toute attente, c’est Margaux Leridon sur le sujet « on nous cache tout on nous dit rien » qui remporte le premier prix, grâce à un propos alternant humour et gravité qui a séduit le jury. Elle a elle-même parfaitement perçu ses atouts : « les gens riaient à mes blagues, mais ont aussi été touchés par la partie « sérieuse » de mon speech. » S’étant inscrite à la dernière minute, elle n’avait jamais participé à ce type d’événement, et n’était « absolument pas sûre de son coup »

Sinclair Besombes qui a assisté aux délibérations nous confirme qu’avec ce choix, le jury voulu privilégier une oratrice qui « a su transmettre plus d’émotion et de sincérité à la salle », au détriment d’Antoine Vey, arrivé deuxième, plus expérimenté et qui a surtout très bien su répondre aux questions des invités. Même pour la troisième position, qui a du départager Malcom Theoleyre et Yohann Marcon, finalement sélectionné, les discussions ont été animées et les échanges pleins de conviction entre les membres du jury.

A la joie de Margaux Leridon s’oppose la déception des autres candidats, mais compte surtout la satisfaction des deux associations organisatrices et des membres du jury. Le prix Philippe Séguin pour les arts oratoires, qui a été un grand succès cette année et a donc vocation à se pérenniser.

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