L’école de management: au-delà de la politique

« Et où étudiez-vous exactement ? »

« A Sciences Po, Paris ! »

« Ahhh ! Je me tiens donc face à un futur Président ! »

Qui n’a jamais eu ce type d’échange avec un ami/un grand-oncle/un chauffeur de Heetch ?

La réputation de l’Ecole n’est plus à faire en ce qui concerne les carrières politiques.  Quatre des sept présidents de la Ve République sont passés par ses portes ; neuf premiers ministres ont foulé ses bancs ; plus d’une centaine de hauts fonctionnaires en ont apprécié le café dans le jardin du 27.

Et si pourtant, Sciences Po, ce n’était pas que ça ?

La multiplication des filières pour une multiplication des défis

L’Ecole libre des Sciences Politiques a été fondée dans le but de former des Hommes capables de répondre aux enjeux de demain. C’était le cas en 1870 ; c’est encore le cas aujourd’hui.

L’objectif de l’Ecole reste donc le même : seuls ces enjeux ont changé. Ou plutôt, ils se sont multipliés. Il est toujours nécessaire de former des Hommes d’Etat compétents – peut être même plus que jamais – mais il aussi nécessaire de former ceux qui font bouger les lignes.

On ne peut négliger le contexte économique et social dans lequel le pays se trouve embourbé depuis plusieurs années : les politiques, chacun à leur tour, ont fait preuve de leur échec à remédier à cette situation.

Chômage de masse, croissance inerte, précarité de l’emploi : qui d’autre que les innovateurs et les chefs d’entreprise peuvent remédier à cette situation économique ?

C’est en effet ce à quoi l’Ecole du Management et de l’Innovation ambitionne : former les acteurs et les entrepreneurs du changement.

Une redistribution des cartes

En effet, les acteurs politiques ne sont plus les seuls acteurs à détenir le pouvoir au sein de la société. Marie-Laure Djelic et Benoît Thieulin, doyens de cette nouveau Ecole, s’accordent tout deux sur ce point : le pouvoir est un jeu à acteurs multiples aujourd’hui.

Il faut donc s’assurer de former des leaders capables d’être à la hauteur des mutations sociétales ; qui passent certes par la révolution numérique – et le co-doyen Benoît Thieulin, président du Conseil national du numérique, sait de quoi il parle –  mais surtout à son impact sur la société :  il faut, comme le précise Marie-Laure Djelic, être capable de les imbriquer au champ économique et politique.

La formation proposée par cette Ecole est tout simplement en adéquation avec les enjeux actuels. Les enjeux sont pluriels, aussi l’est la formation.  Transmission des clefs de compréhension de la mondialisation, incitation à l’innovation ; apprentissage des techniques ; sensibilisation à la responsabilité sociale des entreprises : tous ces enseignements s’imbriquent afin de dispenser une formation riche capable de répondre aux défis du monde de demain.

Cela relève en effet de notre responsabilité selon Marie-Laure Djelic. Responsabilité qui doit s’ancrer d’une profonde dimension sociale selon la Doyenne, auparavant Directrice du Centre de Recherche sur le Capitalisme, la Mondialisation et la Gouvernance : il faut apprendre aux leaders de demain à prendre en compte la problématique du bien commun pour assurer un développement viable, vivable, et équitable.

« Entrepreneurs du changement »

L’objectif est donc de former des entrepreneurs créatifs & responsables : mais l’entreprenariat n’est pas un métier, c’est un état d’esprit. Il s’agit de transmettre aux futurs leaders la détermination nécessaire à l’accomplissement de projets, à l’investissement responsable, à l’innovation – et ce aussi bien dans le monde de la finance que celui de la communication.

Une formation sciencepiste qui risque de subir les indéfectibles critiques de formatage des élites ? Que nenni : c’est justement en « déformatant » les étudiants et en les faisant sortir de leur zone de confort que l’Ecole du Management et de l’Innovation entend former les leaders de demain.

Crédit photo : Camille Stromboni pour L’Etudiant