Les Animaux fantastiques : magique !

 

Période chargée pour les fans d’Harry Potter : après la sortie de l’Enfant maudit, tome huit de la saga, place au nouveau film de l’univers de J.K Rowling. La Péniche vous dit tout sur les Animaux Fantastiques.

Un film innovant et trépidant

Dès les premières secondes du film réalisé par David Yates, les notes familières du générique nous rassurent : c’est bien d’Harry Potter dont il est question. Les connaisseurs ne seront pas dépaysés, le film reprend les codes de l’univers de J.K Rowling : duels de sorciers, transplanage et patronymes familiers. Mais que les néophytes se rassurent, ils apprécieront tout autant. Non content d’utiliser l’univers d’Harry Potter, le film parvient à l’enrichir, à le renouveler, et se tire bien de l’exercice périlleux qu’est la poursuite d’une saga culte. Là où Star Wars, en décembre 2015, plaçait son histoire dans le futur, les Animaux Fantastiques fait le choix du passé et prend pour point de départ un personnage à peine évoqué dans les sept tomes d’Harry Potter : Norbert Dragonneau – Newt Scamander en version originale.

Sorcier zoologiste, il débarque à New York, avec une mystérieuse valise remplie de créatures magiques. Ces animaux forment le coeur du film : ils sont des personnages à part entière avec leurs prénoms et caractères, et guident l’action, faisait du film une frénétique course-poursuite dans les rues new-yorkaises, époustouflante de créativité. Jacob Kowalski, homme ordinaire brusquement embarqué dans ce monde magique, résume bien le sentiment du spectateur lorsqu’il en conclut qu’il ne rêve pas, face à la féérie et à l’inventivité de cet univers: « je n’ai pas assez d’imagination », dit-il. Créativité qui fait des Animaux Fantastiques un film dont on ressort émerveillé.

Une histoire complexe et fascinante

La prouesse du film repose cependant dans son récit, plus complexe qu’il n’y paraît. Il ne s’agit pas ici d’un conte pour enfants, comme en témoigne la délocalisation de l’action outre-Atlantique. Adieu Ministère londonien et pensionnat écossais, place aux sorciers d’Amérique. A peine évoqués dans l’oeuvre originelle, ils sont ici au coeur du film, mais appréhendés par le regard du héros anglais, animé par la même curiosité que le spectateur jusqu’ici habité aux aventures britanniques d’Harry Potter.

C’est justement une vision originale de New York que le film propose : tout d’abord ancrée dans l’époque du film -la fin des années 1920- : les toutes premières scènes ont lieu à Ellis Island puis dans une immense banque. Mais très vite, New York devient une ville chaotique et étrange : créatures rampant sous la glace de Central Park, immeubles de brique qui s’effondrent sous l’action de mystérieux monstres… La ville devient un personnage à part entière, une créature fantastique qui échappe à ses habitants, suscite l’effroi et l’incompréhension, où la modernité et l’archaïsme se mêlent. Sentiment amplifié par l’usage de la 3D, plutôt bienvenu.

Car le sujet principal du film est ce monde sorcier qui semble s’effondrer. Comme dans l’Ordre du Phénix, tome cinq d’Harry Potter, les héros sont ceux qui osent désobéir et se dresser contre une administration qui refuse d’affronter la réalité. Le propos de Norbert Dragonneau, fervent défenseur des animaux magiques, est d’ailleurs frappant : il soutient que la créature la plus dangeureuse, c’est l’homme. Troublants aussi les « Madame la Présidente » qui ponctuent le film : chez les sorciers américains, le président est une femme.

Ce sous-texte politique se double du message qui parcourt les sept tomes d’Harry Potter : la promotion de la tolérance, comme en témoignent le motif de la chasse aux sorcières qui parcourt le film, mais aussi le personnage principal qui se définit comme marginal.

Un casting impeccable

Au-delà de cette interprétation politique et sombre, les Animaux Fantastiques est aussi un grand moment de rire : comique burlesque avec Kowalski, incarné à merveille par Dan Fogler, humour pince-sans-rire de Tina (Katherine Waterston)… et surtout les scènes hilarantes du Niffleur, qui vous feront regretter qu’il n’existe pas d’Oscar de la créature fantastique ! Enfin, Eddie Redmayne, dans le rôle principal, est parfait : mèche rousse, regard espiègle, tour à tour maternel avec les animaux et embarrassé avec les humains.

Au total, trois films sont prévus pour explorer l’univers de Norbert Dragonneau, personnage attachant qui renouvelle l’univers magique d’Harry Potter.

Affiche du film "les Animaux Fantastiques"
Affiche du film « les Animaux Fantastiques »