Célébrer la sensation avec Georgia O’Keeffe
Libre, forte, sensuelle : la peintre nord-américaine Georgea O’Keeffe est à l’honneur au Centre Pompidou du 8 septembre au 6 décembre 2021.
Pionnière du modernisme aux États-Unis, figure féminine majeure fascinant le public comme la critique, Georgia O’Keeffe traverse le XXème siècle et demeure inclassable, insaisissable, en un mot : incomparable.
Pour la première fois en France, cette somptueuse rétrospective dévoile la pluralité de l’œuvre de Georgia O’Keeffe à travers un parcours chronologique où les tableaux se succèdent et s’entremêlent, se suivent et se répondent. Ce parti-pris scénographique révèle les liens qui se forment entre son histoire personnelle et sa peinture, de sa naissance dans une ferme du Wisconsin, à sa vie frénétique à New-York, jusqu’à sa retraite au Nouveau-Mexique après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Au fil de notre déambulation au sixième étage du Musée Pompidou, on se laisse envahir par l’immensité des plaines de cette Amérique profonde, mais aussi et surtout, par l’extrême délicatesse de la végétation qu’elle peint avec une subtilité saisissante. Ces plans rapprochés sur la flore et la faune, qui ont grandement participé à sa renommée, semblent nous happer sans vouloir nous quitter. Comme hypnotisé, on se surprend à oublier le monde tout autour et on plonge, irrésistiblement, vers cet univers de coquelicots orientaux, de roses blanches, d’hibiscus et d’orchidées.
En sortant de l’exposition, il apparaît que Georgia O’Keeffe nous fait ressentir plus que voir la nature des choses, et c’est là tout son génie. Ni vraiment abstraite ni tout à fait réaliste, ne dépendant d’aucune tradition ni d’aucune école, sa peinture est finalement une peinture de la sensation.
Crédit Image : ©Jeanne Brua