• La Ligne de Courtoisie – Nicolas Fargues

    Que reste-t-il de l’écrivain quand il cesse d’écrire ? C’est la question qui hante Nicolas Fargues dans son neuvième roman, La Ligne de Courtoisie. L’écrivain parisien de 38 ans dresse un état des lieux qu’on pourrait qualifier de « sans concession » si l’on ne souhaitait pas joncher cet article de poncifs. Sans concession, donc, ce récit d’un romancier en panne, tant dans ses livres que dans sa vie. A partir de cette trame mince et presque banale, Nicolas Fargues parvient à surprendre, style précis et cynisme bien placé faisant mouche. « J’ai préféré discrètement m’éclipser en direction de la cuisine où j’ai…

  • Don DeLillo feat. Douglas Gordon : voyeurs esthètes

    Si le nom de Norman Bates est peut-être passé de mode, tout le monde connait Psychose. Ce n’est pas que tout le monde l’ait vu, ce n’est pas que tout le monde aurait du le voir. Il nous est tous arrivé de se retrouver seul chez soi, une fin de journée pluvieuse, de se défaire de ses habits aux quatre coins de l’appartement avant de rejoindre la chaleur d’une douche méritée. Ce que je dis, c’est que nous avons tous partagé un jour une même angoisse. Une peur irrationnelle dans laquelle on imagine un étranger derrière le rideau de la…

  • Un coup de maître : L’art français de la guerre

    Après la fougue de Marien Defalvard, L’art français de la guerre, d’Alexis Jenni, est le second premier roman de la rentrée littéraire auquel La Péniche consacre un compte-rendu. Un premier roman remarqué, toutefois, puisque qu’il vient de recevoir depuis les tables du Drouant la consécration que de nombreux chefs-d’œuvre n’ont pas connu, à savoir le Prix Goncourt. L’art français de la guerre, avec son énigmatique titre-référence à l’ouvrage philosophico-tactique de Sun Tzu, attise donc les curiosités. Il est rare en effet qu’un professeur de biologie de 48 ans, qui se déclare « écrivain du dimanche », décroche à sa première tentative…

  • Légende noire et Bohème : John Fante, enfant infernal des Etats-Unis.

    Vous êtes dans une bibliothèque à la recherche d’un bon livre, de quoi vous distraire durant vos longues soirées car votre box internet vous a lâché. Après avoir feuilleté quelques grands classiques, rien ne vous emballe vraiment. Alors vous discutez avec le bibliothécaire : crâne rasé, teint cireux, la voie rauque d’ancien fumeur émergeant d’une dentition lacérée. Limite junkie façon Trainspotting. Clairement son truc c’est la littérature américaine ; la beat génération, Burroughs, Ginsberg, Bukowski, tout ça il connait par cœur. Mais lorsqu’il vous conseille John Fante, ce coup-ci le doute n’est plus permis. Vous êtes en face de l’escroc première génération,…