France – Espagne : le match de la semaine

écrit par Constance Daire et Maxime Vincent.

Cette semaine, deux listes BDE se sont affrontées dans leur quête survoltée du local. Deux listes face auxquelles 10 000 étudiants ont retenu leur souffle, ébahis devant les prouesses de ces compétiteurs surentrainés. Deux listes préparant depuis sept mois une campagne au programme révolutionnaire. Deux listes, comme jamais Sciences-Po n’en avait connues.

Cet article ne raconte pas leur histoire.

Car un match d’une importance capitale se déroulait mardi, décidant du sort de la Nation ; ce match, c’est celui qui opposait la France vêtue du bleu turquoise Jean Paul Gaultier et l’Espagne dans le jaune de l’imposant Juan Carlos.

Première mi-temps

Lorsque les joueurs arrivent sur le terrain, la tension est palpable jusque dans l’échauffement de leurs jambes fermes et galbées. Chacun se prépare pour un affrontement qui ne verra qu’un seul vainqueur. Puis c’est le coup d’envoi : les sportifs courent vers leur position. Leur sang bouillonne, les spectateurs ont faim de sensations.

Dans cette première partie du match, les supporters ont les yeux rivés sur le coté bleu dont le style plus calme contraste avec l’agitation espagnole. Ceux-ci ont misé sur un style aérien, une technique impressionnante et riche en rebondissements, mais qui peine à faire ses preuves, surtout lorsque des maillots bleus sont lancés dans une foule prête à se battre pour obtenir son ticket avec un joueur. Dans les gradins, c’est du côté des supporters espagnols que la nourriture s’arrache, laissant les Français sur leur faim, malgré des infrastructures plus développées. Sur le terrain, la lutte se poursuit et les deux équipes rivalisent d’adresse et d’ingéniosité. C’est finalement avec un but de Le Ruisseau que s’achève cette première mi-temps, offrant un point aux bleus.

L’arbitre siffle la mi-temps et les deux sélectionneurs Grosjean et Koala rapatrient leur équipe et commencent à ripailler avec les spectateurs dans les vestiaires. A chaque team son style. Les Bleus dans une ambiance collée serrée où la sueur des jeunes supporters se mêle à la bière et aux musiques des années 50. Les Jaunes plus calmes mais animés par leur mascotte, favoris des habitués du stade. Pendant ce temps, les téléspectateurs voient défiler les sponsors devant leur écran à coup d’offres promotionnelles et de publicités. Mais il est bientôt l’heure de repartir sur le stade, et l’on se dirige des deux côtés vers le couloir, déterminés à conclure ce match par la victoire.

Deuxième mi-temps

Un nouveau coup de sifflet signale la reprise de la lutte entre une équipe révoltée et une autre plus attachée à ses fidèles valeurs. Les joueurs français, fiers de leur victoire à la dernière mi-temps, semblent perdre quelque peu de leur entrain initial, tandis que l’équipe espagnole cherche à reprendre le contrôle du match en prenant exemple sur le style groupé des bleus. Malgré quelques chutes et événements imprévus, c’est à force de surprises acidulées, de déplacements accélérés, et de muscles entraînés, que les deux équipes parviennent à réjouir leurs supporters dans les tribunes, qui posent éhontés aux côtés d’une mascotte ovationnée. La danse sportive des Français, qui surfent sur le terrain, attire les clameurs des tribunes, mais la motivation des Espagnols se voit récompensée d’un but de Del Perra alors que le chronomètre épuise ses dernières secondes.

Prolongations

La deuxième mi-temps n’ayant pas réussi à départager les équipes, c’est donc dans les prolongations que se décidera l’issue du match. Les Bleus et les Jaunes ont changé de côté, à l’avantage des Bleus car le mauvais temps menace le terrain découvert. Malgré cela, les Espagnols renouent avec leur tactique de mouvement et leur gardien Vidal enfile ses gants pour arrêter les ballons tel un boxeur frénétique, un mur de fer. Les Français encaissent le coup et rétorquent par l’arrivée fulgurante de leur mascotte rose, l’emblème épique du stade. Néanmoins, les deux équipes, au style différent certes, mais au niveau assez égal, se voient contraintes de régler leur affaire au tir au but…
La foule est survoltée, les vigiles contiennent les supporters qui tentent désormais de pénétrer le terrain en dansant frénétiquement. Sans se laisser distraire par cette agitation, les deux équipes enchainent les buts. Les uns, le visage décoré de peintures de guerre ; les autres, pistolets à la main, prêts à en découdre. Epuisés, éreintés, chacun sait qu’il s’agit de la dernière ligne droite vers la victoire. Mais bientôt, les spectateurs surexcités ont raison des vigiles et s’élancent sur le terrain, interrompant le match, provoquant la fureur des pontes de la FIFA et reportant l’issue du match.

C’est un match époustouflant qui nous a été donné à voir ce mardi. Deux équipes motivées et méritantes se sont livrées un combat acharné, rivalisant toutes les deux de talent et d’adresse. Plus qu’un match, ce fut une véritable lutte. Que dis-je une lutte, ce fut une bataille, une guerre auquel chacune et chacun d’entre nous a pu participer, offrant sa voix à la clameur qui semblait le plus porter ses intérêts. Car, finalement, le véritable gagnant de ce match ce fut nous, public.

Nous tenons à vous rappeler que les situations et les personnages de cet article sont purement fictifs, toute ressemblance avec des événements ou des personnalités existantes ou ayant existé serait purement fortuite et involontaire.

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