Fête de l’huma : LaPéniche y était !

« Use pas tes fringues, ici c’est en mode WEI » aura été la recommandation pré-fête de l’Huma envoyée par un ami bienfaisant. C’est donc en short-boots que votre reporter a traversé tout Paris pour se rendre au Parc de la Courneuve, prête à affronter l’étouffante chaleur et la foule rouge en délire.

fete-humanite-2010-1729.jpgUn système de navettes gratuites a été mis en place par les organisateurs pour conduire les fêtards sur le site, mais le monde en décourage plus d’un, qui préfèrent marcher une vingtaine de minutes depuis le RER. Arrivés devant les guichets, ce sont de souriants vigils qui scannent nos places en nous gratifiant d’un chaleureux « Bonne fête ! ». Dans le parc, se succèdent des dizaines de stands différents allant des « communistes d’Alsace » au mouvement indépendantiste irlandais « Finn Sein ».

L’ambiance est bon-enfant, chaleureuse et peut répondre à une idée assez naïve que l’on se fait du communisme : un mouvement fraternel, amical, où chacun est le bienvenu. Les tenants des stands sont accueillants, drôles, « à-la-cool » et servent des mojitos à deux euros dans des gobelets en plastique. Parce que la fête de l’Huma c’est aussi ça, les prix sont dérisoires pour que coule à flot la bière et pour que les festivaliers puissent se sustenter à moindres frais. Aux cotés des stands bon-enfant, d’autres plus sérieux, débattent sur les retraites ou derniers propos sécuritaires en lice du gouvernement. Seul bémol : les élus débattant sont souvent du même bord politique, ce qui n’aide pas franchement à la confrontation des idées.

Beaucoup de festivaliers ne sont pas tant présent pour l’engagement politique et la discussion que pour les concerts prévus ces trois jours : the Prodigy, Alain Souchon, Madness, Volo ou encore Jacques Dutronc (entre autres) se sont succédés sur scène offrant un spectacle très varié. En bonne bobo qui se respecte (et surtout par manque d’organisation), votre reporter n’a assisté qu’aux concerts d’Alain Souchon, samedi 11, et de Jacques Dutronc, dimanche 12. Des deux, c’est Jacques le séducteur qui emporte de loin la palme du meilleur concert, chantant ses plus grands tubes avec un angle politique (On nous cache tout, on nous dit rien ; L’Opportuniste) et entonnant avec un sourire charmeur son « J’aime les filles, de la fête de l’huma » ou encore « Le petit jardin ». Entre une imitation (très réussie d’ailleurs) du président Sarkozy et un hommage à Gainsbourg, Dutronc a su mobiliser l’immense foule présente, sans doute bien plus que tous les stands réunis.

Dans le public, c’est entre un jeune retraité et un couple bohème que nous sommes, autrement dit, l’audience est éclectique : le front des petites minettes est autant représenté que celui des rockeurs du troisième âge.

C’est après son concert que se clôt la fête, nous laissant des étoiles plein les yeux. Ce que l’on retiendra de cet événement est qu’il apparait de moins en moins comme un rassemblement politique mais davantage comme une occasion de faire des rencontres, de prendre un apéro avec quelques amis et de voir des pointures en concert, le tout pour une vingtaine d’euros. Parcourant une dernière fois le site, tous rangent et démontent les stands, lançant à la cantonade des « à l’année prochaine ! ». Trois jours sous le soleil et avec le sourire, trois jours, en somme, pleins d’humanité.

2 Comments

  • Sarah

    Je suis à peu près d’accord avec tout ce que tu dis.
    Mais c’est marrant, j’avais quand même l’impression que Dutronc était un VRAI artiste. Ne renions pas : il y a de la bonne chanson française, et il en fait partie.

  • Chach

    La fête de l’huma, « de moins en moins un rassemblement politique » ?? « L’occasion de voir des pointures en concert » ????
    Non non non, autant l’an dernier la programmation donnait envie, autant cette année, brrr, tu l’as dit toi même : Souchon, Dutronc… dans le genre franchouillard et saucisson bon marché je ne sais pas si la fête de l’huma peut faire pire. Heureusement pour s’occuper pendant que la crème de la variété française (ahah) se déchaine à faire des imitations faciles sur scène, on peut toujours aller voir les débats politiques à mono-opinion gaucho-formatée… Heureusement que Prodigy était là pour remonter le niveau…
    Conclusion : le seul intéret de la fête de l’huma c’est que c’est vraiment cheap. Mais il faut se rappeler que si tous les autres festivals de France sont plus chers, c’est pas parce qu’ils sont plus à droite mais simplement parce que de VRAIS artistes y jouent.