-
Le Procès Goldman, autopsier l’insubordination
Amiens, Cour d’Assises de la Somme. Le tumulte qui s’élève de la salle d’audience voit s’affronter les « Goldman, assassin ! » aux « Police assassin, justice complice ! ». Nous sommes en 1976, année où se déroule le deuxième procès du militant d’extrême gauche Pierre Goldman. Deux ans auparavant, ce dernier fût condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée et pour homicide volontaire des deux pharmaciennes du 6 Boulevard Richard Lenoir. Or, si Goldman reconnaît sa responsabilité dans les cambriolages, il nie farouchement être le meurtrier des deux femmes : « gangster », oui, mais « assassin, certainement pas ». C’est ainsi…
-
Le procès de Claude Muhayimana : juger les génocidaires, vingt-sept ans après
Le 16 décembre 2021, Claude Muhayimana a été condamné à quatorze ans de réclusion criminelle par la chambre dédiée aux crimes contre l’humanité et génocide de la cour d’assises de Paris, au terme d’un procès ouvert le 22 novembre, et de longs délibérés au vu des enjeux en présence. Cet homme âgé d’une soixantaine d’années, qui comparaissait libre aux côtés de ses avocats, a été reconnu coupable de « complicité de génocide » pour avoir transporté dans la région de Kibuye, à l’ouest du Rwanda, des miliciens Interahamwe, lesquels ont commis de nombreux massacres de Tutsi, au cours du génocide de 1994. Au Rwanda, un petit pays d’Afrique…
-
Quelle approche juridique du consentement ? Les choses humaines
« Il y a deux façons d’enculer les mouches : avec ou sans leur consentement. » Boris Vian, Cantilènes en gelée. Jeudi 2 décembre, le cinéma L’Arlequin, 76 rue de Rennes. Projection du film « Les choses humaines », réalisé par Yvan Attal, adaptation du roman éponyme de Karine Tuil (2019). « La zone grise, c’est une zone inventée par les hommes pour se justifier, dire : les choses n’étaient pas claires, j’ai pensé qu’elle voulait, je me suis trompé, et passer à autre chose sans avoir à se sentir coupable ni rendre des comptes pour le mal qu’ils ont faits. Moi j’étais claire ; je ne voulais pas.…
-
Le procès de OSS 117 : Sciences Po ne répond plus
12 ans d’existence, 2 films, 4,3 millions d’entrées. Mardi soir, 6 témoins, 4 avocats, 1 accusé. Le plus célèbre espion français passait à la casserole juridique pour tenter de justifier les siennes, de casseroles. Parce qu’attention, ce n’était pas le OSS 117 des romans d’espionnage qui était jugé en Cour de Boutmy ; c’était le OSS 117 de Jean Dujardin que Révolte-toi Sciences Po présentait. Il avait déjà sauvé le monde deux fois ; ce soir, c’est sa peau qu’il devait sauver. Lucien, Noël et Hubert C’est ainsi que l’accusé du soir se présente, tour à tour, alors que la présidente et le…
-
Procès Clément Méric : faut-il mourir pour ses idées ?
Le 10 septembre 2018 s’ouvrait le procès Clément Méric à la cour d’Assises de Paris. Une semaine plus tard, le verdict est rendu : Esteban Morillo et Samuel Dufour, les deux principaux accusés membres du groupuscule d’extrême droite désormais dissout « Troisième voix », sont respectivement condamnés à 11 et 7 ans de prison pour coups ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Des idées radicalement opposées, et, des deux côtés, des vies détruites. L’occasion de s’interroger sur la signification de l’engagement politique, de sa force, de sa nécessité, et de ses risques. « Un assassinat politique ». C’est ainsi que les proches…