• « Ferme la fenêtre »

    C’est une des premières choses qu’on t’apprend à faire : marcher. Et même avant, même en rampant, c’est un réflexe inné de vouloir avancer. Alors pourquoi maintenant ? Pourquoi maintenant je veux plus. Pas un pas de plus. Aucune impulsion dans mon corps ne veut m’éloigner de ça. Pas de passage vers autre chose. Je n’avancerai plus qu’à reculons. Les yeux rivés vers toi. Quand ton visage deviendra trop flou, je continuerai les yeux fermés. Chaque action que j’entreprends est comme un pas en arrière. Et putain, ça devient tellement loin quand j’y pense. Mais ce n’est que temporaire. Je ne suis…

  • Souvenirs fuyants de journées oubliées

    Demain Je serais mort Sans amour ni regret Sans regret ni remord J’ai eu tort de tarder Sans main pour refermer Mes paupières immobiles A la croisée des routes Qui mènent toutes à jamais Demain je serais mort Sans l’amour convenu  Je serais l’inconnu  Dont on oublie le corps Pendant bien des années Je l’ai trop attendu  Cette illusion charnelle Ne m’est jamais venue Mes rêves m’ont menti Ils m’ont fait des promesses J’ai vécu d’espérances Je meurs avec tristesse Cent fois j’ai revécu  Nos belles retrouvailles Avec toi Mon amour Qui ne m’as jamais vu Demain Je serais mort…

  • Hors-saison Épisode 3 : printemps

    Épisode 3 : printemps  Que la lumière soit, et le printemps fut. Répondant au rappel mécanique d’une heure, le soleil ralentit sa course pour s’accrocher au ciel. L’hiver, celui de l’immensité homogène, du froid assassin, s’en est allé. Son glas est comme la chute d’une couverture grise qui enfin laisse les couleurs germer. Après une saison dont le pas semble souvent trop long, retardant avec douleur une impatiente renaissance, les fleurs nouvelles sont le signal tant attendu : il est temps. L’hiver est la scène de suspense, le couloir au bout duquel on cherche l’issue alors que la pression s’alourdit. Enfin, presque…

  • Introduction au projet « 7j/7 poèmes illustrés »

    Note éditeur. Pourquoi le poème ? Parce que pour moi le poème, Est la toile de FRIDA –  Toile suspendue surplombant corps-cellule. Âme emmurée –  Feu chancelant, mourant, braise ardente.  POÈME-PHÉNIX ! Au milieu des cendres source de vie.  Piégée dans la tour d’ivoire  J’hurle haut et fort, pour moi et moi seule –  Frénésie de papier –  Le poème comme exutoire.  Chasseur de mots-papillons : dans mon épuisette des mot-valise.  Mots-souffrance ; mots-censure ; mots-honte et mots-tristesse. Poème toile d’araignée,  La reine dévore, avale, digère et recrache  En petites boules –  Le magma incandescent devenu risible.   Piégée dans vents et marées –  Le poème-bouée fend…

  • Hors-saison

    Épisode 2 : hiver  Alors que la nuit continue de nous surprendre aussi tôt, ayant grignoté le jour à ses frontières, que le froid est de plus en plus glacial, l’hiver est proclamé sans même s’en apercevoir. Dans son impasse, l’automne a été incompris, au point de nous amener à croire en un hiver interminable, comme si celui-ci n’était que la simple prolongation de l’automne, mélange de saisons depuis octobre. Bien au contraire, l’hiver n’est plus la saison qui s’approche d’un pas fatigué vers la fin d’un cycle, mais la fin elle-même, la saison qui clôt la scène et la pièce…