Les 7 commandements oenophiles d’In Vino Veritas

La semaine de reconnaissance des associations arrivant à grand pas, nous vous invitons aujourd’hui à découvrir ou à re-découvrir, l’une des plus vieilles associations de SciencesPo, In Vino Veritas qui initie depuis 33 ans les sciences-pistes à l’art de la dégustation du vin.

Pour ce faire, Joseph et Adrien deux responsables de l’association, nous ont proposé de démystifier quelque peu cet incontournable de la gastronomie française ce qui est aussi l’un des objectifs de ce « club d’oenologie » à l’aide de sept commandements indispensables pour être un véritable oenophile.

Si tu ambitionnes de devenir expert viticole alors que ta connaissance du vin rouge se limite à un verre de Sangria au mois d’août, cet article est fait pour toi.

 

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La nouvelle équipe d’In Vino Veritas

 

1 – Tu devras oublier les vins aromatisés

Hérésie ! Sacrilège ! C’est l’erreur classique. Gare à toi si tu te surprends à sortir tes verres à moutardes et à déboucher (et souvent dévisser) une bonne bouteille de rosé pamplemousse ou de blanc pêche achetée une heure plus tôt 3,50€ chez Monoprix. Sache qu’il existe aussi des vins peu chers, sucrés et très parfumés naturellement, même pour les palais les moins aguerris d’entre nous.

Le vin qu’il te faut pour réveiller tes papilles : rouge Domaine la Suffrene 2012 vin de Bandol

 

2 – Tu te méfieras des étiquettes marquetées

Toi qui as l’habitude de collectionner les bouteilles les plus originales des éditions limitées de J&B ou de Smirnoff, en guise de maigre tentative de décoration de ta chambre étudiante, tu devras revenir à plus de sobriété quand il s’agit de choisir du vin.

Qu’on se le dise, pour faire la fête pas besoin de te transformer en rappeur américain bling bling et de t’asperger de champagne aux feuilles d’or qui n’a d’ailleurs de champagne que le nom. Les étiquetages tape-à-l’oeil sont souvent le marqueur d’une production industrialisée où les bouteilles défilent à la chaîne. Un conseil : en règle générale, privilégie les étiquettes plus classiques, gages d’une production plus raisonnable et d’un goût authentique.

Le vin de terroir qu’il vous faut : Irouleguy, domaine Henrri Mina

 

3 – Tu banniras le Beaujolais Nouveau

Le Beaujolais est un très bon vin qui sait même s’apprécier avec l’âge mais pour Joseph et Adrien, le Beaujolais nouveau qui avec la fin de la période des vendanges ne devrait plus tarder à arriver sur nos étalages est une arnaque totale. « Tous les ans les producteurs s’accorderaient sur un goût, une saveur particulière et n’hésiteraient pas ensuite à ajouter par kilos des arômes artificiels pour le prononcer d’avantage » nous apprend Joseph. De plus, on reconnaît volontiers qu’il est souvent peu subtil et de médiocre qualité et qu’il n’est avant tout  qu’un prétexte pour se saouler entre collègues à la pause déjeuner.

Le vrai bon beaujolais qu’il vous faut : Domaine Louis Jadot Beaujolais-Villages Combes aux JacquesRouge 2011

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Première dégustation de l’année pour In Vino Veritas avec La Cave du Sénat – Duval & Blanche

 

4- Tu sauras être conseillé

Pourtant présente bien avant l’ère Descoings à Sciences Po, In Vino Veritas n’est pas forcément une des associations les plus connues de notre école, notamment en premier cycle. Mais cette année pour ton plus grand bonheur petit novice tu n’auras plus aucune excuse car l’association sort de sa réserve et propose depuis la rentrée sur le groupe Facebook et sur son blog des Conseils&Achats sur une gamme de prix allant de 5€ à 15€ environ, ce qui reste très accessible.

« L’un des principaux reproches fait à l’asso c’est d’être non pas élitiste mais comme refermée sur elle-même avec un cercle restreint d’amateurs que l’on retrouve pratiquement à chaque cession de dégustation avec même parfois des anciens étudiants qui reviennent » confie Joseph. « Cette année nous avons décidé de nous ouvrir et d’être plus présent dans la vie étudiante de Sciences Po » ajoute Adrien.

Le vin à petit prix  qu’il vous faut : Domaine Saint Antonin Faugères

 

5- Tu sauras où t’approvisionner

Ah petit chenapan qui se ravitaille naïvement à l’épicerie du coin et son large choix de piquettes en tout genre dont le célèbre mais non moins très mauvais Vieux Pape. Sache petit padawan, que Nicolas n’est pas la seule enseigne spécialisée. Cette chaîne est d’ailleurs fortement déconseillée par nos deux amis car le vin proposé est souvent acheté en grande quantité (issu de grosses productions) et le rapport qualité/prix n’est pas très élevé. Mais réjouis toi !

L’association à mis en place depuis toutes ces années un réseau de cavistes indépendants qui offrent des vins peu connus de petits producteurs et donnent toujours de très bon conseils. Un autre bon moyen de partir à la découverte est d’essayer les nombreux bars à vin de Paris et Joseph conseille le WineTouch à Châtelet, peu cher et qui se distingue par une belle sélection.

Le petit caviste proche de Sciences Po qu’il vous faut : La Dernière Goutte près du métro Saint-Germain-Des-Prés

 

6 – Tu accompagneras le vin correctement

L’apéro étudiant (aussi communément appelé Before) se résume souvent à des mélanges de type vodka-orange agrémentés de tonnes de chips goût barbecue. Mais l’étudiant averti sait qu’un bon blanc, des bâtonnets Justin Bridoux, quelques olives et une multitude d’amuse-gueules font la différence. Imagine : fier de tes progrès en matière de vin, tu décides d’épater tes amis en les invitant dans ton petit 15 m2 pour déguster un petit rouge « aux embruns très fruités et avec un petit goût de noisette et de forêt d’épicéas scandinaves ».  La classe.

 

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Première dégustation de l’année pour Paule de la Poype et In Vino Veritas avec La Cave du Sénat – Duval & Blanche

 

7 – Tu apprendras à bien déguster le vin

Toute ta vie tu as voulu savoir le faire. Mais si, tu sais, le rituel que tes parents font au restaurant lorsqu’on leur amène le vin : pencher le verre et observer sa robe, puis l’agiter à proximité de ses narines pour respirer ses effluves et enfin y tremper ses lèvres et procéder à de drôles mouvements de mâchoires pour apprécier ses nuances. Enfant, tu avais beau essayer, tu ne percevais pas la différence entre un jus de raisin Paquito ou Tropicana.

Mais ce temps est désormais révolu, grâce aux séances de dégustation mises en place par In Vino Veritas chaque semaine pour une inscription à 5€ ou 10€. Ces séances mettent à l’honneur aussi bien des petits producteurs que de plus grands domaines et ne pratiquent pas la discrimination : blanc, rouge, rosé, champagne y sont dégustés. Officiellement, l’association vous encourage à pratiquer le « re-crachement » mais libre à vous d’envisager ces instants découverte comme un before des plus originaux. Quelques fois mais rarement, l’association propose au cours de ces dégustations, une séquence spiritueux, comme le cognac. In Vino Veritas organise également toute l’année des dîners, à l’occasion en partenariat avec les Alumnis Sciences Po qui sont sensiblement plus chers, aux alentours des 50€.

La découverte récente qu’il vous faut :  Comme à Cayenne 2011

 

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