La finale des triplétades d’art oratoire, une soirée sous le signe de l’unité

Ce lundi 16 octobre, entre 19h15 et 21h15, Boutmy s’enflammait à mesure que les mots des orateurs emplissaient la pièce pour la finale des triplétades d’art oratoire, organisée et animée par l’association Sciences Polémiques

Une foule d’étudiants s’est engouffrée dans l’amphithéâtre emblématique de Sciences Po pour célébrer l’intégration des premières années dans la vie associative. Si les mots des seize finalistes ont résonné hors des murs de l’amphithéâtre jusque dans les salles de cours de droit public, ils n’avaient qu’un seul objectif : épater les huit jurés que SPK a déniché. Des personnalités aussi éclectiques qu’intimidantes ont répondu présentes afin de représenter la diversité des enjeux du rap, thème de la finale. Rim’K, Narjes Bahhar en passant par l’ancien sciencepiste Jean Morel, plus tatillons que jamais, se sont prêtés au jeu des questions, la bête noire des candidats. 

Après trois semaines de sélections et une demie finale, les quatre triplettes sélectionnées pour la finale ont eu cinq jours pour composer un discours de quatre minutes, ni plus, ni moins. Le principe est simple : chaque triplette nomme deux discoureurs répondant à la positive ou à la négative à la citation de rap leur étant attribuée. Les deux autres participants doivent quant à eux répondre aux questions des jurés, qui provoquent bien souvent des sourires gênés et des rires nerveux. Samuel, étudiant de la triplette 20 affirme “ Il n’y a  pas ce stress de préparer un discours […] mais [la réponse aux questions] est un exercice qui reste compliqué et stimulant. On ne sait pas si ce que l’on dit va passer, ça se joue sur une réaction directe”. Contrecarrer les déstabilisations de jurés insatiables, telle était la mission des répondants lors de la finale. 

Une finale des triplétades se prépare. Pas question d’arriver à court d’idées ou d’avoir le souffle coupé par une question. Coachés par deux membres de Sciences Polémiques, les orateurs et leurs coachs ont anticipé, répété tous ensemble pour finalement déclamer et célébrer. Emie, de la triplette 7 affirme qu’“avant, on se regardait tous comme des inconnus […] maintenant, j’ai l’impression de mieux connaître tout le monde”.

Loin de n’être qu’une compétition, les  triplétades de SPK représentent avant tout une expérience de partage et de transmission de la passion de l’art oratoire. Elle est ponctuée par des instants de rencontre entre différents niveaux d’études mais aussi au sein même des premières années, dont la cohésion et la complicité en sortent renforcées. Paul, Emy et Samuel sont unanimes, “c’est un vecteur de stress mais ce que je retiens des triplétades de SPK, c’est que c’est magique de se sentir aussi intégrée” (Emy). Paul (triplette 7) complète ; “ça a développé une solidarité aussi bien entre participants qu’entre supporters”. Les spectateurs enflammés ont aussi bien encouragé leurs camarades de triplette que les adversaires pour saluer chacune des prestations. 

Les premières années ont brillé et ont émerveillé les membres de Sciences Polémiques qui n’ont pas chômé, en animant toute la soirée, notamment lors d’une reprise humoristique sur les discours et réponses entendus ainsi qu’un intermède imitant un journal satirique. L’issue fut sans débat, la triplette 15 remporte la bouteille de champagne après avoir discouru sur la volonté ou non de voler, malgré le poids inhumain de nos chaînes. 

Entre appréhension, excitation et félicitations, les finalistes sont rentrés ravis avec un sourire accroché à leurs lèvres. Une première expérience SPK en appelle une suivante… rendez-vous au prochain prix. 

Crédits photo : Victoria Bennardi