La Cé, le syndicat anti-système ?
La Cé se présente comme un syndicat original, éloigné des partis politiques et du militantisme syndical. Créé par un ancien membre du syndicat étudiant l’Unef, il trouve sa raison d’être entre autres dans sa défense d’un « autre syndicalisme ».
« On ne fait pas dans le militantisme », me confie un des membres de la Cé. Les sciences-pistes peuvent sans doute leur reconnaître cette qualité, l’absence physique de la Cé tout au long de l’année ne faisant en effet aucun doute. La Cé ne milite pas, à tel point que personne ou presque ne sait vraiment ce que c’est. La réponse du sciences-palien moyen lorsqu’on l’interroge sur ce qu’est la Cé est au mieux « une branche de l’Unef », au pire une lettre de l’alphabet.
Or, bande de marsouins, c’est assez de penser que la Cé a quelque chose à voir avec l’Unef, qui abrite « des radicaux, quand nous sommes plutôt des progressistes ». Pas de militantisme donc, et pas de soutien officiel à un quelconque parti pris politique pour la Cé. Si une grande majorité des membres de la Confédération étudiante sont tout de même plutôt orientés à gauche, pas question sur la Cé de taper sur chaque réforme de Nicolas Sarkozy ou d’appeler à voter pour François Hollande ou pour Jean-Luc Mélanchon. « Du moins, pas pour le premier tour », glisse un militant.
Indépendance donc, qui, si elle a des avantages, présente tout de même l’inconvénient de faire de la Cé un syndicat bien pauvre financièrement. Mais pas question, pour la Cé de se vendre au plus offrant, d’autant plus qu’ils ne semblent pas tellement souffrir de ne pas être présent dans la vie quotidienne des étudiants : « La partie accueil, de toute façon, ce n’est pas très important de notre point de vue. Pour la vie étudiante, Sciences Po a un BDE, ce n’est pas le rôle premier d’un syndicat. » La mission syndicale principale, pour la Cé, consiste à défendre ses valeurs au nom des étudiants dans les organes décisionnels de Sciences Po, à savoir le Conseil de Direction et la Commission Paritaire. Au sein de ces derniers, oui, elle défend les intérêts des étudiants, mais pas la peine d’en faire une publicité excessive. L’image que souhaite se donner la Cé en cette période d’élection, est celle d’un syndicat actif et consciencieux, qui limite les effets d’annonce et pour qui seuls comptent les actes : la pétition nationale contre la circulaire Guéant, qui a réuni plus de 1.000 signatures au sein de Sciences Po, par exemple, a été « un succès », déclare fièrement un militant.
Quels seront les enjeux de ces élections ? L’affaire des primes, inévitablement, pèseront dans le débat. La Cé entend demander à ce que les étudiants puissent y voir plus clair sur les personnes qui siègent à la commission des rémunérations et les critères d’évaluation pour l’attribution des primes, qui sont d’un montant qui de toute façon, est « choquant » pour les militants.
Mais l’enjeu principal est ailleurs pour la Cé. La Confédération étudiante veut faciliter l’insertion professionnelle des étudiants, et spécialement celle des étudiants sortant des masters Affaires Européennes, Affaires Internationales, et des masters de recherche, qui reste difficile d’après le syndicat étudiant. Les masters de recherche et les doctorants, sont notamment peu intégrés aux forums organisés par Sciences Po Avenir, restant des sortes d’OVNI lorsqu’ils se présentent aux forums de recherche d’emplois. Ces problèmes viennent, pour la Cé, du cloisonnement de ces masters et de l’école doctorale. « Il faudrait, selon nous, ouvrir ces masters, en faire des masters plus larges, avec des cours en commun entre les affaires européennes, les affaires internationales, la science politique et la sociologie. Cela permettrait aux master de recherche de voir autre chose que la bibliothèque, et d’élargir les domaines de compétence de tous ». La Cé dépose par ailleurs cette année pour la première fois une liste à l’école doctorale, faisant ainsi concurrence pour la première fois à l’Unef, jusqu’ici seul syndicat sur ce terrain. Un enjeu qui ne sera probablement pas traité : les frais de scolarité non-progressifs des étudiants étrangers du cursus normal, qui doivent payer ces frais plein pot en une seule fois. « C’est injuste, mais on ne sait pas comment faire ».
L’enjeu qui n’en est pas un en revanche, pour la Cé, est la réforme du concours, qui n’est, pour le syndicat, qu’un « camouflet » instrumentalisée par l’Unef comme par le Met. « Ça ne va pas changer grand-chose. Les prépas continueront d’exister et seront simplement repoussées ; l’épreuve de culture générale a été remplacée par un oral de langue, tout aussi discriminant. Tout ce qu’il y a à retenir de cette mesure est que les étudiants n’ont pas été consultés à son propos ».
Les 21% des étudiants qui ont voté aux élections syndicales l’année dernières doivent être mortifiés.
11 Comments
une sympathisante du syndicalisme de lutte
Ahaha. Cet article est rigolo. Ca vous arrive d’aller chercher d’autres sources que celles primaires pour écrire vos « articles ».
Non parce que là, d’une la Cé est lié par contrat à la CFDT, c’était même marqué sur leur site il y a encore un an. de deux, dire qu’ils penchent à gauche alors que leurs leaders (2 d’entre eux) viennent du Modem (dont le président) est tout simplement un mensonge.
Enfin, concernant l’école doctorale, vous feriez mieux de lire les attributions de ce « conseil scientifique » et les personnes habilitées à se présenter. Vous comprendriez alors qu’aucun des 3 syndicats en présence ne possèdent de militant-e-s à l’école doctorale (master ou doctorat) à part l’unef et ses seulement 2 militant-e-s. Vous comprendriez aussi qu’être étudiant-e en 5eme année suffit à pouvoir être sur la liste du CS, et enfin que tou-te-s les 5eme année peuvent voter pour ce conseil.
Je terminerai par corriger les militant-e-s de l’unef qui interviennent dans la discussion, et démentir leurs propos. Oui l’Unef a une convention avec la CGT, signée après le mouvement anti-CPE/CNE/Loi d’égalité des chances en 2006. Ce texte nommé déclaration d’engagement est consultable ici par exemple : http://www.udcgt13.fr/spip.php?brev…
Julien
Une allocation d’autonomie qui dépendra de la situation propre de l’étudiant, donc notamment modulée en fonction de son logement et de la pension alimentaire que lui verse ses parents. Donc qui ne sera pas la même pour tous les étudiants.
La justice sociale, elle est AU COEUR de projet de l’UNEF. Mais la confédération étudiante qui a voté le projet sciences po objectifs 2013 qui a porté les frais d’inscription à 13.000 € pour les étudiants étrangers en master ne doit pas trop maitriser le concept.
Julien2
Une allocation qui est fonction du revenu des étudiants et pas des parents et qui sera donc la même quelque soit le revenu du père et de la mère de l’étudiant. Mais ou est la justice sociale à l’UNEF?
julien
où l’on remarque que la cé ne sait rien faire d’autr que d’attaquer l’unef…
Simon, l’UNEF n’a aucune convention ni aucun lien organisationnel avec la CGT (qui est soit dit en passant, indépendante également), ni ne revendique une aide de 1000 euro pour tous les etudiants. elle est indépendante de tout parti et tout syndicat et revendique une aide sociale suffisante, universelle et adaptée à la situation sociale propre de l’étudiant. En revanche, elle conçoit l’étudiant comme un jeune travailleur intellectuel, en effet.
pour que tu puisses enfin arrêter de raconter n’import quoi et pour tous ceux qui veulent une VRAIE information, lisez les prises de position sur unef.fr
julien
où l’on remarque que la cé ne sait rien faire d’autr que d’attaquer l’unef…
Simon, l’UNEF n’a aucune convention ni aucun lien organisationnel avec la CGT (qui est soit dit en passant, indépendante également), ni ne revendique une aide de 1000 euro pour tous les etudiants. elle est indépendante de tout parti et tout syndicat et revendique une aide sociale suffisante, universelle et adaptée à la situation sociale propre de l’étudiant. En revanche, elle conçoit l’étudiant comme un jeune travailleur intellectuel, en effet.
pour que tu puisses enfin arrêter de raconter n’import quoi et pour tous ceux qui veulent une VRAIE information, lisez les prises de position sur unef.fr
Benjamin
Pas un mot sur la FEDER ?
simon
La Cé est indépendante des partis politiques tout comme la CFDT, premier syndicat français de salariés, avec laquelle elle travaille depuis longtemps, exactement ce que l’unef n’arrivera jamais à faire avec la CGT puisque expliquer à un ouvrier ou à un retraité pauvre qu’un étudiant est un travailleur intellectuel qui doit toucher 1000 euros indépendamment de son foyer d’origine ça ne marche que en théorie dans les réunions d’AGE et plus trop dès qu’on dépasse le seuil du 27, ce qui pour l’unef sciences po n’est pas trop envisageable.
Nicolas
Il manque quelques details a cet article qui auraient ete facilement trouvables si l’auteur avait approfondi un peu en dehors de l’interview. En ce qui concerne l’independance de la Ce, je pense bien qu’on peut dire que ce syndicat est le MOINS independant de Sciences Po, puisqu’ils ont une convention d’affiliation avec la CFDT, contrairement aux autres syndicats qui se revendiquent independants… D’ailleurs c’est la seule chose qui leur permet encore d’exister, puisque ils ne risquent pas de se financer par des cotisations etant donne le nombre d’adherents…
L’autre probleme de la Ce, qui veut incarner la credibilite, c’est que non seulement ils ne militent pas, mais en plus, en ne consacrant aucun temps a l’activite syndicale, ils sont completement largues sur la plupart des dossiers de Sciences Po… Il suffit de lire les proces-verbaux de conseils sur le site de Sciences Po pour s’en rendre compte.
Et j’attends encore un militant de la Ce qui me parle de Sciences Po, et pas des mechancetes que lui fait l’UNEF !
Pardonnez-moi les accents, le qwerty de 3A rend les choses difficiles
kikoo
« La Cé milite ». Probablement le commentaire le plus drôle de l’année.
blublu
Vous savez, la Cé milite, mais ne considère pas se montrer aux étudiants comme militantisme. Montrer des idées non plus d’ailleurs.
Un vrai candidat indépendant et anti-système financé par la CFDT en somme.
blabla
On dirait que vous avez voulu faire de cet article une enquête under-cover… vraiment méciodre. Et la Cé milite, mais ne considère pas montrer aux étudiants où se trouvent les toilettes comme militantisme.