Face aux séismes qui ont frappé le Maroc, les étudiants de Sciences Po se mobilisent

La réaction de SciencesPo et des associations étudiantes ne s’est pas faite attendre face aux séismes qui ont frappé le Maroc dans la nuit du vendredi au samedi 9 septembre. Dès le mercredi suivant, une centaine de personnes se sont rassemblées dans le jardin du 27 rue Saint-Guillaume pour assister à un hommage dédié aux victimes de ce drame. 

Mathias Vicherat, directeur de l’Institut, s’est d’abord exprimé pour rappeler le principe de solidarité justifiant ce moment de recueillement. Il ajoute que ce rassemblement s’adresse aussi aux 250 étudiants marocains étudiants à SciencesPo et aux étudiants en échange dans le pays, au nombre d’une vingtaine. Il assure d’ailleurs que ces derniers ont été contactés, et que l’institution se tenait à leur côté en cas de besoin. 

Monsieur Vicherat passe rapidement la parole à Sarah El Moatassim Billah, étudiante en deuxième année à SciencesPo et originaire de Marrakech. Le discours qu’elle prononce détonne par rapport au ton solennel de l’événement. 

C’est en effet sur un registre personnel que Sarah nous parle de ce drame et de l’écho qu’il trouve en elle. « Mon cœur s’est écroulé en même temps que tes murs ». C’est en ces termes qu’elle évoque Marrakech, ville dans laquelle elle a grandi. 

Néanmoins, loin d’être fataliste, son propos se veut porteur d’espoir. Marrakech est aussi décrite comme « ville du soleil, ville du sourire ». Elle conclut enfin en exhortant l’activité touristique à se poursuivre et en appelant à la solidarité : « C’est le moment plus que jamais de laisser les lettres de l’humanité parcourir les cordes de nos âmes afin de faire raisonner les plus beaux accords de solidarité »

Nous avons pu nous entretenir avec Sarah après l’hommage. Elle nous explique la dimension lyrique de sa prise de parole ainsi : « Je voulais tenir un discours un peu moins formel, un peu plus sensible qu’un énoncé des faits. Il y a beaucoup plus derrière ces chiffres. De la peine, de la douleur, mais aussi de l’espoir. »

Elle tenait également à faire passer un message : « Les élans de solidarité, c’est pas un mythe ! Ne sous-estimez pas l’impact que peut avoir une seule personne sur une crise. Je voudrais également remercier SciencesPo pour ce moment de commémoration. Cela m’a permis d’agir d’ici, de me sentir moins impuissante par rapport aux événements ». 

Les présidentes de Sciences Maroc Aya et Nada prennent ensuite le relais. Elles insistent sur le caractère résilient du peuple marocain qui s’exprime dans ce contexte difficile. C’est aussi l’occasion pour elles de rappeler les actions de leur association. En effet, toute la semaine suivant le séisme, Sciences Maroc a tablé en péniche pour récolter des dons. Une vente de mets traditionnels marocains dont les fonds ont été reversés à El Baraka Angels et à la Banque Alimentaire – associations qui œuvrent sur le terrain – a également été organisée. Elles n’ont pas manqué de dire un mot sur les inondations ayant frappé la Libye et d’exprimer leur compassion envers les familles des victimes. À la fin de leur propos, une minute de silence fut observée. 

Ce mercredi 20 septembre, le Maroc débloque un budget de 11 milliards d’euros destiné au relogement, à la reconstruction et à la revalorisation dans les régions touchées par le séisme. « Sois courageuse, tu t’en remettras » clame Sarah dans son discours s’adressant à sa ville. L’initiative du gouvernement marocain va dans le sens de ce souhait. 

Crédits photo : Sciences Maroc