• « Une fille facile » – la classe et le genre

    Nous étions lassées du « male gaze », de ce regard hypersexualisant et réducteur que les hommes réalisateurs posent parfois sur leurs personnages féminins.Nous les réclamions donc depuis longtemps, et nous commençons à en avoir : des femmes cinéastes qui posent leur propre regard sur le désir et la sexualité féminine. Voir une « une fille facile » de Rebecca Zlotowski, c’est donc se plonger dans 92 minutes de sensualité zahienne, mais c’est surtout assister à la naissance d’une nouvelle génération de femmes cinéastes prêtes à livrer leur propre regard sur la condition des femmes, avec subtilité et ambivalence. Ambivalence, car à la question…

  • Le Mag’ : Paris est à nous, une œuvre capitale ?

    C’est l’histoire d’un rêve devenu réalité. Mieux : l’histoire d’un rêve devenu révolution. Un film né de la volonté d’une bande de copains de mettre en pratique ce conseil du sage philosophe Orelsan : « Si tu veux faire des films, t’as juste besoin d’un truc qui filme ». Ici, le « truc qui filme » est une caméra Black Magic Pocket, à peine plus volumineuse qu’un appareil photo. Les acteurs se comptent sur les doigts d’une seule main, et le budget est aussi minimaliste que le casting : 4000 euros initiaux auxquels il faut ajouter les 90 000 euros récoltés sur la plateforme de financement…

  • Le Mag’ : Netflix contre les studios, 1 partout

    Si vous vous intéressez au milieu cruel et multiforme qu’est celui du cinéma, vous n’aurez pas pu y échapper : c’est désormais, et encore plus qu’autrefois, un monde torturé et profondément divisé par une lutte intestine d’anthologie. D’un côté, le vainqueur historique, l’entité dominante qui impose son tempo et ses codes à la planète entière depuis des décennies. De l’autre, l’outsider, le petit nouveau – même si on a tendance à oublier qu’il n’est plus si nouveau que ça, avec plus de vingt ans d’existence au compteur –, qui les menace avec son grand sourire noir et rouge. Vous les aurez…

  • Le Mag’ : Mektoub, my Love, jeunesse envoûtante et ensoleillée

    La bande-annonce du nouveau film d’Abdellatif Kechiche est riche en promesses. Mêlant musique disco, plans ensoleillés et visages juvéniles, elle semble dessiner les contours d’un film situé entre photos de vacances postées sur Instagram et hymne à la jeunesse, ce qui peut potentiellement aller de pair. Sous le charme, on se laisse donc tenter par les trois heures de (longue) parenthèse procurée par « Mektoub, my love : canto uno » dans un cinéma obscur du Boulevard Montparnasse. À l’issue de ces trois heures, la fascination prévaut. Le film est passé lentement et simplement, offrant aux yeux fatigués de la dizaine de spectateurs…

  • Le Mag’ : Three Billboards Outside Ebbing, MO

    Dimanche soir se tenait la 90ème cérémonie des Oscars. À cette occasion, Three Billboards Outside Ebbing, Missouri, film du réalisateur irlandais Martin McDonagh, a remporté deux statuettes. La prestation de Frances McDormand, héroïne de l’oeuvre, lui a notamment valu l’Oscar de la meilleure actrice. La Péniche est allée voir ce film des plus atypiques.  Three Billboards Outside Ebbing, Missouri, de son titre français Three Billboards : Les Panneaux de la vengeance, a triomphé il y a quelques jours à la cérémonie des Bafta, l’équivalent britannique des Oscars. Le film a raflé cinq prix dont celui de « meilleur film » et « meilleur scénario ». Le…