Sur la route avec Stop & Go

Un certain nombre d’événements rythment le mois de mai. Le muguet, la fin des partiels… et le festival Hit the Road, qui revient pour la 3ème fois cette année. Organisé par l’association d’auto-stop Stop&Go, il se tiendra du 20 au 22 mai, et aura lieu dans une asinerie située au beau milieu de la Haute-Garonne. Mais comment rejoindre cette contrée si éloignée de Saint-Germain des Prés ? En faisant de l’auto-stop, conformément au principe de l’association qui vise à développer ce moyen de locomotion en France. Le 20 mai, ils seront donc des centaines à se précipiter sur les routes de France, brandissant leur pouce dans l’espoir d’être amenés jusqu’à Thil, où se trouve l’asinerie d’en Manaou. Celle-ci sera pendant trois jours le théâtre de concerts, conférences et autres événements en tout genre. Pour en savoir plus, nous sommes allés à la rencontre de deux des organisateurs du festival : Gauthier Foll, étudiant en M1 et président de l’association Stop&Go, et Marie-Astrid Guégan, élève de 1A et bénévole au pôle Activités.

Comment vous est venue l’idée d’organiser un festival ?

 Gauthier Foll : L’idée est venue du fondateur de l’association. Aujourd’hui, on arrive à réunir plein d’étudiants de Sciences Po autour de nos événements, mais l’idée était d’avoir un public plus large, comme notre ambition est de faire revivre l’auto-stop en 2017. Tous les gens nous disent qu’on ne voit plus d’auto-stoppeurs au bord de la route. Nous souhaitons donc le rendre plus accessible, et toucher un public étudiant dans toute la France et pas seulement ici.

Comment avez-vous organisé le festival ? Est-ce que vous avez rencontré des difficultés ?

 Gauthier Foll : Ça se passe plutôt bien, parce qu’on est bien organisés. En effet, on a 50 bénévoles qui travaillent dessus. Bien sûr, on a des challenges à relever chaque jour, et notamment à la fin de l’année. On est organisés en pôles, et tout le monde a un rôle bien défini. Le mien était de coordonner les différents pôles : le pôle musique, le pôle activités, le pôle gastronomie…

Marie-Astrid Guégan : Pour ma part, je suis dans le pôle activités. On est donc chargés d’organiser tous les événements en plus des concerts ! Il y aura de super conférences, mais aussi des jeux et un rallye, dont je m’occupe. Je gère aussi les départs en stop !

Quel message souhaitez-vous faire passer à travers Hit the Road ?

 G.F : On veut montrer que le stop, c’est quelque chose qui n’est pas dangereux, qui est accessible à tous et qui permet de voyager autrement. Mais la vocation du festival est aussi de promouvoir une manière différente de consommer, en proposant des repas bios ou locaux. Il est possible de voyager tout en respectant l’environnement !

M-A.G : L’ambition est aussi de s’ouvrir, en ne restant pas uniquement centré sur Sciences Po mais en faisant venir des étudiants de toute la France. C’est pour cela qu’il y a des départs organisés un peu partout en France.

Le stop, pour vous, ça représente quoi ?

 M-A.G : J’ai découvert un autre moyen de voyager ! Il ne faut vraiment pas en avoir peur. On se rend compte qu’on peut vraiment rencontrer des gens sympas. Comme c’est de l’auto-stop, on demande à un conducteur s’il peut nous amener jusqu’à un certain point, et ça se fait de façon très simple, sans la moindre gêne.

G.F : Pour moi, le plus important, c’est vraiment le partage que l’on peut avoir avec des conducteurs que l’on n’aurait jamais eu l’occasion de rencontrer autrement. De plus, c’est un moyen de transport écologique et économique. Notre ambition étant de rendre l’auto-stop accessible à des gens qui n’ont pas forcément l’occasion de voyager, on propose des voyages qui sont beaucoup moins chers que ce qui peut être fait ailleurs.

L’idée, c’est donc d’y aller en stop. Qu’est-ce que vous diriez aux parents d’un jeune qui seraient inquiets à l’idée de le voir faire du stop ?

 M-A.G : Déjà, je dirais que c’est très bien organisé. On sait qu’il y aura beaucoup de novices en stop qui se rendront au festival, et c’est pour cela qu’il y aura un départ organisé. Chacun aura un kit avec un petit carnet contenant toutes les infos essentielles. On va les suivre, et s’ils sont bloqués, on pourra les amener au festival grâce à des voitures-balai.

G.F : Ma famille avait ce genre de craintes au début, quand j’étais en 1ère année ! Résultat : au cours du voyage en Laponie, Stop&Go va passer le cap du million de kilomètres parcourus en stop par les membres de l’asso, et il n’y a jamais eu de problème.

Vous vous voyez poursuivre le stop ?

 G.F : J’espère pouvoir poursuivre pendant quelques années, parce que c’est vraiment mes plus belles expériences de voyage. J’espère aussi que lorsque je serai adulte et que je n’aurai plus forcément le temps de faire du stop, je prendrai des auto-stoppeurs pour rendre ce qui nous a été donné. C’est la moindre des choses !

M-A.G : Je vais partir en Laponie cet été et je suis sûre que ça va être génial ! J’espère donc continuer à faire des voyages en stop le plus longtemps possible !

Est-ce qu’il y a une histoire qui vous a marquée au cours de vos voyages ?

 G.F : On s’était retrouvés perdus au milieu d’un tout petit village au milieu de la Slovaquie. Tout était fermé et personne ne pouvait nous recevoir, on ne savait donc pas quoi faire. Finalement, un mec qui était dans un bar nous a dit « Venez chez moi ! ». On va donc chez lui, et apparaît alors une dame qui était probablement sa mère. Et elle se met à crier de toutes ses forces en sortant de sa chambre ! On se dit qu’on va être virés, mais elle finit par rentrer en claquant la porte et lui nous dit qu’il n’y a pas de souci. Le lendemain on se réveille seuls chez lui – il était déjà parti – et on essaie de communiquer avec cette dame grâce à Google Translate. Et en fait, elle nous avait préparé un super petit-déjeuner ! Elle n’était pas du tout énervée contre nous, mais juste énervée contre lui pour un autre truc. C’était assez incroyable, par rapport à la situation de départ ! Avec Stop&Go, on a souvent des galères qui finissent en happy ending.

M-A.G : J’ai stoppé pour la première fois lors du weekend à Rennes. Entre Rennes et Saint-Malo, quelqu’un nous a pris au bord de la route. Il s’est avéré qu’il était lui aussi un grand voyageur, et qu’il avait fait du stop partout, surtout en Asie. Il s’était même retrouvé coincé en Birmanie il y a trente ans ! C’était super cool pour une première expérience en stop.

Le festival Hit the Road aura lieu du 20 au 22 mai dans l’asinerie d’En Manaou, à Thil ( Haute-Garonne ). La billetterie est ouverte jusqu’au jeudi 12 mai. Lien de la billetterie : http://stopandgosp.wixsite.com/stopandgo/hit-the-road-2017