Le Louvre en Marche

Le 26 août 2014, Libération et Le Figaro titrent tous les deux « Crise de régime » et, dans l’ascenseur du siège de Libération, c’est l’étonnement. La veille, le premier gouvernement Valls démissionne après les provocations d’Arnaud Montebourg et Benoît Hamon à Frangy-en-Bresse.

Toute la journée, la rédaction attend que la liste du nouveau gouvernement soit livrée depuis le perron de l’Elysée par Jean-Pierre Jouyet, son Secrétaire général. Les articles sont préparés en avance pour les futurs ministres envisagés. A l’étage du service politique, quelques écrans diffusent les chaînes d’info en continu. Chaque journaliste est avec son calepin, des listes sont prêtes avec des cases à cocher.

À 18h47, Jean-Pierre Jouyet commence à égrener la liste des ministres. On note Najat Vallaud-Belkacem à l’Education nationale. La liste continue, les journalistes grattent et grattent encore les noms, les yeux fixés sur l’écran, sur un côté de l’open-space. Emmanuel Macron est alors nommé ministre de l’économie, la rumeur enfle dans la rédaction, tout le monde est étonné, et moi le premier. Ce jeune et fringuant énarque, qui a quitté l’Elysée semaines plus tôt où il était Secrétaire général adjoint, jamais élu, devient propriétaire d’un ministère régalien.

Quelques étages en dessous, à l’édition, les rédacteurs en chefs commencent à réfléchir à la Une autour d’une grande table en bois. Grégoire Biseau, grand frisé chargé de l’Elysée, accourt : « J’ai des notes d’une discussion avec Macron quand il est parti de l’Elysée, je les utilise ? – Oui ! » Et repart en courant vers le service politique. Les rédacteurs en chefs discutent la Une, qu’est-ce qu’il faut mettre en avant ? Fleur Pellerin à la Culture, « Najat » – ils l’appellent ainsi – à l’Education et Macron à Bercy.

Ce sera « La jeune garde », Fleur Pellerin à gauche, Najat Vallaud-Belkacem au centre, Emmanuel Macron à droite, dans un sombre costume rayé.

md0.libe.com

Deux ans et quatre jours plus tard, il quitte Bercy en bateau. Le 7 mai 2017, “La jeune garde”, ce n’est plus que lui, seul, marchant dans la cour du Louvre. Retour de La Péniche sur cette soirée présidentielle.

 

Photographie: Ulysse Bellier
Photographie: Ulysse Bellier

 

Photographie: Ulysse Bellier
Photographie: Ulysse Bellier

 

Photographie: Ulysse Bellier
Photographie: Ulysse Bellier

 

Photographie: Ulysse Bellier
Photographie: Ulysse Bellier

 

Photographie: Ulysse Bellier
Photographie: Ulysse Bellier

 

Photographie: Ulysse Bellier
Photographie: Ulysse Bellier

 

Photographie: Ulysse Bellier
Photographie: Ulysse Bellier

 

Photographie: Ulysse Bellier
Photographie: Ulysse Bellier

 

Photographie: Ulysse Bellier
Photographie: Ulysse Bellier

 

Photographie: Ulysse Bellier
Photographie: Ulysse Bellier

 

Photographie: Ulysse Bellier
Photographie: Ulysse Bellier