Semaine des Associations (1/8) : Opium Philosophie
Cette semaine, comme vous le savez si vous êtes déjà là depuis longtemps, ou comme vous le saurez par le brouhaha permanent et la pluie de tracts, c’est la traditionnelle Semaine des Associations à Sciences Po. Le dur labeur fourni par les membres de ces associations, qu’elles soient candidates sortantes ou qu’elles viennent de se créer, ne sera récompensé que par vos votes. Du jeudi 6 au lundi 10, vous disposez de deux voix. Alors au nom du bien collectif qu’elles procurent chacune chaque année depuis bien, ô bien longtemps, allez voter !
Sciences Po c’est plus de 70 associations temporaires, de la plus sérieuse à la plus funky. Parmi celles-ci, des célèbres, des acclamées, des conspuées. Et des nouvelles. Comme par exemple Opium Philosophie. Cette « association de philosophie des étudiants de Sciences Po » promeut déjà l’amour de la sagesse entre nos murs. Association évidente qui manquait à l’appel pour certains, pédanterie déplacée pour d’autres, il s’agit ici d’être objectif et concret pour vous aider à mieux comprendre le programme de cette nouvelle association.
Opium Philosophie est le fruit d’un long travail de concertation entre huit élèves du désormais fameux double-cursus en philosophie avec Paris IV et de trois élèves de cursus simple. Ils en sont arrivés à cette conclusion : la philosophie est la grande absente de nos cursus. En effet, même si l’on considère qu’elle est essentielle à la sociologie ou à la science politique, et c’est là n’enseigner qu’une partie de la philosophie à l’exclusion de beaucoup d’autres, elle n’est pas enseignée autrement qu’en cours électif, ce qui par définition ne concerne que quelques chanceux. Il n’est évidemment pas question de signer des pétitions pour réintroduire la philosophie dans nos cursus scolaires, même si à terme une association comme celle-ci peut entrainer l’administration dans cette voie. C’est d’une autre approche que l’on parle ici : démocratiser une discipline qui peut apparaître obscure à certains, ceux qui n’osent s’y attaquer par eux-mêmes sans l’aide d’un quelconque tuteur. Notre formation, hors notre intérêt, s’est arrêtée pour la plupart d’entre nous à la Terminale : on s’en détache au fur et à mesure. Or c’est considérer la philosophie comme une matière immuable qui ne nous concernerait que très peu en dehors des bancs d’école, opinion à laquelle l’équipe d’Opium s’oppose.
Opium philosophie s’est donc mis en tête d’essuyer l’affront et de nous éloigner des apéros pour des quarts d’heure de sagesse. Leur volonté : « démocratiser la philosophie », permettre aux étudiants d’en découvrir tous les aspects, des plus fondamentaux (une étude sur le cartésianisme) aux plus excentriques (une philosophie de l’électro), et ce toujours de la manière la plus fédératrice possible, c’est-à-dire la plus conviviale, loin des cours magistraux. Ample ambition. On pourrait penser que ces onze étudiants seraient bien en peine de nous éclairer par eux-mêmes. Or c’est tout le contraire : ils se proposent d’être des intermédiaires entre la Philosophie et les étudiants. Intermédiaire en invitant des philosophes et des penseurs à notre rencontre : Opium veut faire de la « philosophie ouverte » avec des intervenants et des thèmes divers. Intermédiaires en nous invitant à partager avec eux leur réflexion : Opium veut faire de la « philosophie ouverte » avec des événements à but participatif. Trois mots donc : « humilité, partage, médiation ».
Ce ne sera pas une « école dans l’école ». Il faut ici rappeler qu’il s’agit bien d’une association, et au même titre que les autres, elle est là pour promouvoir et faire découvrir un objet par le biais d’événements interactifs, donc complètement hors d’un cadre scolaire. Cet objet, la philosophie, contrairement aux thèmes de certaines autres associations, est déjà connu, intriguant : ce qui présente l’avantage de fédérer beaucoup d’étudiants qui s’y intéresse, mais le désavantage de provoquer une interrogation sur la nécessité d’une telle promotion. « Ce sont des réclamations étudiantes ! » m’assure-t-on, et je les crois volontiers : le mécontentement gronde face à l’exclusion quasi totale de la philosophie dans une grande école qui s’autoproclame pluridisciplinaire.
Mais tout cela pose le problème de la nature de cette philosophie et du cadre dans lequel elle est partagée : des thèmes touche-à-tout, des rencontres philosophiques et des colloques qui restent ultra-classiques. S’agit-il d’une indécision ? Elle risquerait de fâcher les puristes, qui n’y verraient que de la vulgarisation mal foutue, de la pop philosophie, ainsi que le néophytes, pour qui ce serait déjà trop et trop tard. Opium tente en fait de concilier une approche en puriste et une approche ludique de la discipline. Les projets fusent déjà : un site internet en préparation, qui hébergera une revue semestrielle en ligne à laquelle chaque étudiant peut participer, comprenant des articles de fond autour d’une thématique bien précise mais aussi des articles plus légers ; une émission bimensuelle sur RSP, qui commencera au mois d’octobre, également autour d’une thématique précise et en présence d’un invité de marque ; des conférences et des colloques ; des cafés-philo, lieu de discussion ouvert, dont le premier se tiendra le 7 octobre autour du thème « Le courage de philosopher en politique » et pour invités Cynthia Fleury et Alexandre Lacroix.
Une volonté d’ouverture, toujours en restant critique, en menant une réflexion simple mais toujours rigoureuse : « Tout à la portée de tous ». L’administration a très bien reçu le projet et son équipe, mais c’est surtout l’engagement des étudiants pour l’association qui fera sa réussite. La tentative avait échoué il y a dix ans, qu’on ne nous y reprenne plus : votons !
Merci à François Dorléans, Pauline Elie et Deborah Asseraf pour leurs précieux renseignements. Pour plus de renseignements, s’adresser au stand « Opium Philosophie » en Péniche.
8 Comments
Adririen Bouillot
Adrien Bouillot est un loser
Adrien Bouillot
D’accord avec l’anonyme ci-dessus, bien que je me serais jamais permis de rectifier l’ignorance grammaticale par le biais de la violence verbale. Et je dis ça en tant que futur Président de LaPéniche. Effectivement, l’année prochaine, je serai Président de l’Association LaPéniche.
MAIS Y EN A MARRE DES PROBLEMES DE PONCTUATION
MAIS C’EST PAS POSSIBLE, NOM DE NOM.
POURQUOI, delphine isenbart, ET TOUS LES AUTRES DUCONS QUI FONT PAREILS, S’OBSTINER A METTRE DES ESPACES APRES LES APOSTROPHES ET AVANT LES POINTS, QUAND C’EST PAS ENTRE LES PARANTHESES OU AVANT LES VIRGULES ? CA ME TUE, NOM DE NOM.
delphine isenbart
bonsoir monsieur » l’ enculeur de mouches »
je m’ excuse mais certes la philosophie ne fait pas parti de vos centres d’ intérêts mais tout comme toute autre volonté et action associative dans le processus de reconnaissance elle a le droit d’ être entendue… Il peut être facile je vous le convient de railler ce que l’ on aime pas mais au moins ayez l’ amabilité de respecter ceux qui essayent à juste titre de sortir des sentiers battus, car rares sont ceux qui en ont l’ audace merci à eux et bon courage à vous pour assumer de telles paroles .
Démaskeur
@maské : « à plat de couture » ? Élève de terminale, tu es repéré. Retourne bosser ton bac.
(sinon dans l’article, « beaucoup d’étudiants qui s’y intéresse » en dessous de la photo)
Enculeur de mouches.
Je crois que cette asso’ mérite sans conteste le titre d’ « association la plus caricaturalement germanopratine de l’année ». Sinon, trouver 120 personnes qui en ont quelque chose à branler de la philo? Good Luck.
Maître Gonzo
Bonsoir, y aura-t-il des distributions d’opium pendant les évènements ?
Merci
maské
vous pouvez remballer alexandre lacroix, en philo, n’importe quel élève de terminal le bat à plat de couture. Et même si son magazine prétend le contraire. inviter Enthoven, ça fera comme même moins sciences pipo.