United colors à Sciences Po Reims
Lors de sa dernière escale à Reims, La Péniche s’est faufilée dans l’enceinte du campus de Sciences Po. Glissant l’oreille entre deux mots d’américain, coupe de champagne en main, nous avons rencontré nos confrères sciences pistes ainsi que Benoit, le cafetier du coin. Nous n’avons pas été déçus.
Une vie étudiante trépidante
Zachary Pascaud, président du Bureau Des Elèves en deuxième année, dénombre une trentaine d’associations sur le campus. Au regard d’un effectif étudiant en plein essor, il y a fort à parier que d’autres voient le jour rapidement.
Bénéficiant d’une aide annuelle de 2000€ de la part de l’administration, le BDE rémois organise notamment une semaine aussi festive que sportive, les « Purple Olympics », une soirée tous les mois, un WEI… « Nous sommes tous socieux de faire coexister des événements à la française, à la rémoise et à l’américaine », précise Zachary.
Symbole de ce melting pot, l’association phare Champagne Tasting. « En organisant des dégustations de grands crus sur le campus, nous proposons de faire découvrir la tradition et la culture locale. Les étudiants américains sont de joyeux participants », explique Thibault Genouville, membre actif de l’association – et colocataire du président, pull de promo violet aux épaules.
Du côté du BDA, une « librairie tournante » est victime de son succès. Dans un autre registre, Gwendoline Houette, responsable du pôle théâtre, « organise régulièrement des sorties dans l’un des cinq théâtres de la ville ». Toujours sur les planches, l’association Dram on Campus monte chaque année six pièces, dont une comédie musicale, avec les Collégiades comme objectif.
Reims, l’esprit de famille
« Nous sommes un campus extrêmement soudé », note Zachary Pascaud. « Le mois dernier, nous avons vendu les 159 places du week-end d’intégration en cinquante minutes environ. » « Lorsque nous partons pour les Spirits, des rencontres inter universitaires, nous voulons que chacun soit fier de son programme, en termes d’ambiance, de niveau académique », poursuit-il.
À ce titre, le collectif des Ultra Violets, qui veille à la formation d’un « esprit communautaire » sur le campus, revêt une importance toute particulière. « Nous organisons régulièrement des séances de chants et de construction de drapeaux » se réjouit Vincent Viers, son président.
Le principal objectif de l’association a de quoi faire sourire : « réaliser une vague violette au Minicrit ». Il n’en demeure pas moins révélateur de l’enthousiasme des sciences pistes rémois pour l’identité de leur programme et de leur campus. C’est, en effet, ce même collectif des UV qui, l’an dernier, a lancé un crowdfunding de 3000€ pour acheter un totem de castor, l’emblème du campus. Un véritable fait de gloire qui n’a pas manqué d’amuser Frédéric Mion lors de l’inauguration du campus en mai dernier.
L’arrivée des eurafs s’est pleinement insérée dans la vie édudiante. Sur « le modèle du Sénat américain », l’administration a veillé à ce que les bureaux des associations permanentes soient paritaires, c’est à dire « moitié euram, moitité euraf ». Même le logo du Bureau Des Elèves s’est prêté au jeu. Il mélange désormais un éléphant et un castor.
Benoit Lecouturier, le patron de la brasserie Saint Maurice (située en face du campus, NDLR), s’amuse de cette proximité qu’il entretient avec ses propres clients, – et amis. « Il m’arrive de recevoir des cartes postales d’étudiants de Washington, quand ils rentrent chez eux. Et quand ils reviennent, on se fait la bise », nous confie-t-il. Il arrive parfois même que son café serve de « Western Union » ou encore de consigne, pour dépanner les étudiants étrangers.
Des commerçants enthousiastes
Benoit Lecouturier a senti l’affaire venir. « J’ai racheté le café en janvier 2014. Les jeunes ne me faisaient pas peur, au contraire ! », s’exclame-t-il, ballon de rosé en main.
La brasserie est aujourd’hui un point de passage obligé de la vie sciences piste rémoise. Avec environ une soirée tous les mois, ce « Basile rémois » pense à se doter de wifi, d’écrans pour retransmettre les matchs ou encore, et nous lui souhaitons, d’un karaoké.
Pour ce cafétier jovial et bon vivant, « c’est le bonheur. Je n’ai jamais eu de problème de bagarre, d’ivresse ou de drogue. Quand on leur dit qu’on ferme dans un quart d’heure, la salle est vide quinze minutes plus tard. »
Nous avons retrouvé le même son de cloche du côté de la boulangerie du coin, qui se réjouit de voir affluer régulièrement des « étudiants ouverts et très sympathiques ».
Reste le meilleur souvenir. Celui d’un étudiant se servant un verre au comptoir du Saint Maurice, sous l’oeil pédagogue bienveillant du patron : « Tu veux une bière ? Mais sers toi ! Là, troisième étagère, en partant de la droite. Redresse. Attention à la mousse, mais redresse ! Mouais, c’est pas mal. C’est comme à l’école, de bonnes capacités, mais peut mieux faire. »
Nous ne pouvons qu’espérer ce microcosme garde tout son charme quand il acceuillera deux fois plus d’étudiants.
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