Amnesty International et la crise des réfugiés
« Champagne en Boutmy » regroupe les articles de notre partenariat avec The Sundial, le journal étudiant du campus de Reims.
By Eliott Kalfon
Au début des années 1960, l’avocat britannique Peter Berenson publie l’appel The Forgotten Prisoners pour défendre la cause de deux étudiants portugais incarcérés pour avoir osé porter un toast à la liberté. C’est de cette première campagne de pression et d’opinion publique qu’est née Amnesty international. Amnesty International se veut depuis sa création être une organisation indépendante et impartiale, ayant pour objectif principal la protection internationale des droits de l’homme. Après cinquante ans d’existence, Amnesty International regroupe près de 3 millions de membres et peut compter sur des sections dans 72 pays.
A la lumière de ce bref aperçu de la création et des valeurs que défend Amnesty International, il est plus facile d’appréhender l’engagement de cette organisation dans la protection des droits des réfugiés. Un réfugié est d’après la Convention Relative au Statut des Réfugiés et des Apatrides (CRSRA) est une personne qui se trouve hors du pays dont elle a la nationalité qui craint avec raison d’être persécutée. Ce sont des individus particulièrement vulnérables et dont les droits ne sont que très rarement respectés et protégés. Amnesty International est au centre des débats concernant la question des réfugiés depuis les années 1990. Du Myanmar à la Bosnie-Herzégovine, en passant par l’Afghanistan, Amnesty International n’a jamais fait de distinction géographique. Le rôle d’Amnesty International est d’autant plus important aujourd’hui, alors que le sort des réfugiés se fraie un chemin au devant de la scène médiatique internationale.
La crise des réfugiés que l’Europe connaît actuellement est la plus grave depuis 70 ans. D’après une étude d’Amnesty International, depuis le début de l’année, 350 000 personnes ont atteint l’Europe. 90 % de ces réfugiés viennent de Syrie, d’Afghanistan et d’Irak. Ce qu’essaie de montrer Amnesty aujourd’hui, c’est toute la souffrance à laquelle sont exposés les réfugiés qui franchissent les frontières au risque de leur vie. On notera que depuis janvier 2015, plus de 2800 réfugiés auront trouvé la mort en tentant de rejoindre l’Europe.
Les mesures proposées par Amnesty International pour résoudre cette crise se concentrent sur quatre axes. Renforcer l’assistance aux pays frontières de l’Union Européenne tels que la Hongrie et la Grèce afin d’assurer un accueil le plus humain possible et d’accélérer le traitement des demandes de procédure d’asile, répartir l’accueil et la protection des réfugiés afin de partager les pays aux portes de l’Union Européenne, garantir l’accès des réfugiés au territoire européen et ouvrir des voies légales et sécurisées pour que les réfugiés atteignent l’UE sans traverser de routes dangereuses ou être à la merci des trafiquants.
Les méthodes d’Amnesty International reposent avant tout sur des enquêtes de ses agents et de la recherche afin de repérer les différentes violations des droits humains et d’établir des rapports détaillés de la situation afin de mieux informer et sensibiliser les populations et les dirigeants politiques. Ces recherches sont ensuite utilisées pour influencer les différents gouvernements et organisations. Cette pression est renforcée par des pétitions, des courriers, des manifestations, campagnes de presse… Qu’a-t-il été fait pour la crise des réfugiés en Europe ? Amnesty International a entrepris un gros travail de recherche, d’information et de sensibilisation en réalisant notamment de courtes vidéos. Amnesty International France a déjà fait circuler une pétition #RefugeesWelcome à destination des responsables des partis politiques français représentés au Parlement. Ces opérations ne sont que de simples exemples du travail fait par Amnesty International au quotidien pour améliorer la situation des réfugiés du monde entier.
Le but d’Amnesty International est avant tout de défendre les droits humains, de sensibiliser les populations du monde entier aux différentes violations de ces droits individuels. Notre défi en tant qu’antenne jeune tout juste recréée va être d’organiser divers événements pour relayer ces campagnes internationales, nationales et les actions locales. Nous avons déjà organisé un concours photo pour la journée de la paix le 21 septembre. Notre objectif principal cette année est de faire participer les étudiants un maximum. En bref, nous voulons faire vivre Amnesty International au sein de notre campus. Il y reste énormément de travail à effectuer, mais nous pouvons compter sur une équipe dynamique et motivée ; nous avons de beaux projets pour l’année à venir.