Liberté violette
L’ombre noire des figuiers sur les maisons crépies
Chantent l’après-midi les enfants du pays
Lassés des villas closes ils courent les ruelles
La jeunesse éperdue s’éparpille au soleil.
Petits guérilleros, enfants d’Athènes et Sparte,
De leurs pieds nus blessés les brides s’en écartent
La liberté violette colorie leurs mollets
La mer et les citrons, les cassis écrasés.
Sans pères et sans regrets, d’Hésiode ils sont nés
Leurs yeux, soleils noirs, s’imprègnent des beautés
D’Ulysse et des aèdes, des boucles et des quatrains;
Émerge, immarcescible, l’enfant baudelairien.
-Μυρτιά
Image : David Seymour, Magnum Photos