Les diplômés de Sciences Po Paris sont-ils encore « bankable » ?
On le sait bien, Sciences Po ouvre la voie à de nombreux secteurs d’activités plus différents les uns que les autres, exception faite de la médecine et de l’architecture… Mais par ces temps de crises, de doutes, de toutes ces choses qui nous montent un peu à la tête, certains s’interrogent quant à l’insertion professionnelle des diplômés de Sciences Po. « Quel avenir après Sciences Po Paris ? », c’est un article qu’a récemment publié le magazine en ligne letudiant.fr. « Sciences Po, et après ?» ne pouvait laisser passer cette petite réflexion sans vous en faire part, alors bankable or not bankable ?
Very bankable! En 2007, Richard Descoings, en partenariat avec TNS-Sofres, lance une étude sur les conditions d’insertion des jeunes diplômés de Sciences Po Paris dans le monde du travail. Les résultats indiquent qu’un peu plus d’un an après l’obtention du diplôme, 88% des élèves qui ont terminé leurs études en 2006 ont trouvé un emploi et 75% d’entre eux ont une situation dite stable : contrat à durée indéterminée CDI, ou emploi dans la fonction publique. Tous masters confondus, la rémunération moyenne s’élève tout de même à 34 700 euros bruts par an, soit 2 890 euros bruts par mois.
Cependant, les débouchés sont variables selon le master et la rémunération dépend largement des secteurs d’activités. Les trois secteurs qui recrutent le plus les anciens étudiants de la rue Saint-Guillaume sont, sans grande surprise, la banque, le conseil et l’administration publique. Si les diplômés des masters Finance et stratégie et Droit économique trouvent rapidement un emploi bien rémunéré (45 000 euros brut par an en moyenne, soit 3 750 euros brut par mois), la situation est bien différente pour d’autres masters, comme les diplômés des masters recherche par exemple. En effet , les quatorze masters professionnalisant et les six masters recherche présentent des conditions d’insertion très hétérogènes sur le marché du travail.
On paie généralement mieux dans la banque que dans la culture…
Rassurez vous chers amis, en vérité « le label compte plus que la mention du master ». Selon certains recruteurs, la marque « Sciences Po » compte bien plus que le master choisi par l’étudiant. De plus, les étudiants profitent aussi énormément du réseau de l’école, c’est souvent grâce au soutien d’un professeur ou d’un ancien Sciences Po qu’un jeune diplômé obtient son premier poste. Le service des stages, de l’orientation professionnelle et du premier emploi, Sciences Po Avenir, organise également de nombreuses rencontres avec des entreprises (présentations corporate, forum des entreprises) qui permettent à celles-ci de se faire connaître mais surtout de recruter des futurs diplômés de Sciences Po.
Mais un problème non négligeable se pose aujourd’hui : la multiplication des formations au sein de Sciences Po déstabilise les employeurs, certains y voient même une certaine dévalorisation du diplôme. La Direction des études de Sciences Po réfléchit actuellement à une réorganisation des masters de manière à s’adapter aux exigences du marché du travail. Ainsi, après l’abandon du master Management de la culture et des médias, les masters pourraient bientôt être tous transformés en écoles, à l’image de l’Ecole de Journalisme ou la nouvelle Ecole de la Communication, ce qui, selon la Direction des études, permettrait « l’intégration progressive de la formation à des métiers ».
Les étudiants se préparant aux concours (ENA, concours de la magistrature agrégation) ne sont plus les seuls à poursuivre leurs études, concours auxquels l’IEP de Paris obtient d’ailleurs des taux de réussite très élevés… Il faut dire que les diplômés de Sciences Po Paris constituent tout de même 90% des candidats qui réussissent le concours externe de l’Ecole nationale d’administration. Désormais, le manque de professionnalisation actuel conduit les diplômés de Sciences Po Paris à poursuivre leurs études dans une autre école, à la recherche d’une formation plus professionnalisante…
Photo : Antoine Genel
5 Comments
philipp
le label « Sciences Po’ plus important que le Master? C’est peut-etre le cas en France et donc pour ceux qui compter rester en France apres Sciences Po…a l’etranger (je suis Allemand) Sciences Po n’est pas si connu, en Allemagne en particulier les sciences politiques en general ont une mauvaise reputation, donc la, le Master est beaucoup plus important que le label!
john
lol
Cela dit Antoine tu vois très bien où je veux en venir…
Antoine G.
On me souffle dans l’oreillette que Nicolas Sarkozy n’est pas diplômé de SciencesPo.
john
Un article très superficiel. Sciences Po n’est pas une grande école comme les autres et ne le sera jamais.
Les formations de Sciences Po trop diverses ? N’est-ce pas justement une des caractéristiques fondamentales de l’institution ? Sinon comment expliquer que ses diplômés vont de Nicolas Sarkozy à Christian Dior ?
Antoine G.
Je me permets de préciser que
« Pour la promotion 2007, le taux de réponse s’est établi à 75%. Pour la promotion 2006, 618 diplômés ont répondu, soit une participation de 63%, malgré une moindre sensibilisation, le dispositif ayant été lancé après leur départ de l’école » (http://richard-descoings.net/index….);
ce qui permet de se faire une idée du niveau de fiabilité de ces études.