LE MAG – La chronique ciné #5
Chaque semaine, La Péniche vous livre ses watch or skip des sorties ciné du mercredi.
Vidéo sponsorisée par Diaphana aujourd’hui, avec la vénération unanime de Mommy par nos critiques Elise Levy, Eva Eskinazi et Pierrick Baudouin.
Par écrit, Alexandra Saviana analyse Gone Girl, le nouveau Fincher, et Gabriel Malek avoue avoir sursauté devant Annabelle, sans toutefois être vraiment convaincu par le film.
Mommy par Elise Lévy, Eva Eskinazi et Pierrick Baudouin
Note : 5/5
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Gone Girl par Alexandra Saviana
Note : 3,5/5
Un nouveau Fincher, c’est un cadeau que l’on ouvre avec circonspection ; on déballe le brillant et bien ajusté emballage promotionnel pour découvrir au choix, soit une petite merveille, soit un grand moment d’ennui.
Après Millénium, le réalisateur s’attaque donc à une nouvelle adaptation : celle du best-seller Gone Girl (Les Apparences en français), avec, dans le rôle titre, le meilleur retour en grâce hollywoodien de ces trois dernières années : Ben Affleck, étonnamment parfait en mari aussi charmant que glaçant. La très délicate Rosamund Pike, divine, magnétise la caméra, troublante comme une héroïne d’un film d’Hitchcock. La mise en scène est clinique, efficace comme une série nordique : chaque scène est d’une rare sobriété, travaillée spécialement pour mettre mal-à-l’aise le spectateur.
Réflexion sur le couple, sur le mariage, sur ses conséquences surtout, Gone Girl nous offre aussi une surprenante réflexion sur la manipulation de l’opinion publique dans un monde de plus en plus filmé, fliqué, policé.
« What have we done to each other ? » catchphrase susurrée à l’envie dans les bandes-annonces, sneak-peeks et autres affiches, est terriblement efficace : elle est rapide, facile à retenir, et, surtout, elle emprisonne complètement la trame du film ; de quoi vous donner des frissons et de refuser d’aller devant l’autel.
Film de David Fincher, avec Ben Affleck, Rosamund Pike, Neil Patrick Harris.
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Annabelle par Gabriel Malek
Note : 2,75/5
Annabelle, petit frère de Conjuring, a fait son entrée sur grand écran ce mercredi. L’intrigue se déroule avant le premier opus, se centrant sur Annabelle, poupée possédée qui cette fois joue les premiers rôles.
Celle-ci est achetée par un couple dont la femme, enceinte, collectionne les poupées rares. Mais Mia va vite passer du ravissement à l’horreur, après que les membres d’une secte sataniste aient donné vie à une créature monstrueuse qui s’incarne dans Annabelle.
La trame, classique, tourne sans surprise au stéréotype. Entre la mère au foyer vulnérable, le père médecin en voyage et le prêtre conseiller à la Exorciste, on ne peut que déplorer ce manque cruel de prise de risque. Au demeurant, Annabelle n’usurpe pas sa qualité de film d’horreur en proposant une ambiance oppressante ponctuée de jump scare efficaces. La bande son, angoissante, y est pour beaucoup en jouant avec les émotions du public. Ainsi, Leonetti fait reposer son film sur une palette de figures horrifiques très large, peut être trop. En effet, si les sursauts sont au rendez vous, le scénario s’avère plat, lent et prévisible. La chute, surtout, est courue d’avance et met un terme à un synopsis qui manque indéniablement de rythme.
Si Annabelle ne tient pas la comparaison avec Conjuring, il n’en est pas moins un film honnête doté d’une mise en scène sans nul doute démonstrative. Pour ma part j’ai bien sûr été déçu après le mérite de son ainé, mais je ne peux me cacher d’avoir eu du mal à réprimer quelques convulsions à la faveur d’un claquement de porte soudain.
Film de John R. Leonetti, avec Annabelle Wallis, Ward Harton, Alfre Woodard.