L’Unef, «le militant confirmé»

unef.jpgUn bilan, un projet et une démarche, une fois réunis expliquant toute l’efficacité du syndicat actuellement majoritaire. Un tract long et illisible, et des militants parfois actifs au point de nous donner envie de ne rien savoir. Juste une conclusion que l’on peut retirer de ces premières impressions reçues en Péniche : ils sont infatigables.

Mais l’Unef ne milite pas pour rien, ou pour simplement réagir : «informer les étudiants de leurs droits, les défendre individuellement et collectivement, et organiser la solidarité». Derniers acquis ? Une prolongation de la date limite de demande de bourse de mobilité pour les étudiants en deuxième année. A côté de cela, les militants Sciences Po de l’Unef agissent également pour les droits des étudiants à l’échelle nationale, rappelons-nous des pétitions pour l’obtention du 10ème mois de bourse pour les étudiants dont la rentrée est en septembre. La solidarité, quant à elle, s’organise également à l’échelle de Sciences Po : la bourse aux livres organisé en chaque début d’année universitaire, permettant d’obtenir des livres scolaires dont on a besoin à l’année pour la grande majorité à moitié prix.

Le syndicat est également à l’écoute des étudiants, dans l’intention de les défendre, via un site et un adresse mail. C’est ainsi, par le mail d’un étudiant, qu’a été découvert la sélection à l’entrée de l’école de communication, en droit ouvert à tous. Un cas de défense individuelle qui s’est transformé en programme de défense collectif donc : ayant réussi à entrer 3 élèves victimes de cette sélection, l’Unef ne s’en contente pas, et en fait un des projets de cette année : le syndicat se place contre l’ «écolisation» des masters, et exigent que les étudiants puissent faire le master de leur choix. Une place à Sciences Po pour tous les sciences pistes, et cela passe par une révision du statut du Bachelor, obtenu à l’issue de la 3ème année, qui devrait donner la possibilité de poursuivre des études en dehors de l’Institut, mais en aucun cas, comme il est craint, devenir un prétexte pour accentuer la sélection, incluant une «orientation vers la sortie»..

Sur le plan pédagogique, l’originalité de l’Unef est de s’opposer au remplacement des cours magistraux par des eCours, comme c’est le cas aujourd’hui avec le cours d’Institutions Politiques d’Olivier Duhamel. Mais l’eLearning reste un outil à développer en tant que complément aux cours, auquel selon l’Unef, les étudiants doivent avoir accès durant tout le semestre. Faciliter les études, cela passe aussi par une meilleure orientation : le tutorat et l’indication d’un minimum de notions à maîtriser et par l’instauration de passerelles à deux sens entre les masters professionnels et recherche (ex : la possibilité d’accéder à un doctorat après un master pro).

Où est passé la valeur de justice sociale, pour laquelle se bat l’Union ? Après avoir obtenu la réforme du concours, le syndicat considère que l’injustice est également causée par le système des frais d’inscription, et demande une linéarisation par le bas des frais d’inscription, et les mêmes prix pour les étudiants hors-UE, qui actuellement payent le prix maximum quel que soit le revenu de leurs parents, et une prise en compte de la situation des étudiants en indépendance financière, pour lesquels on prend encore en compte le revenu des parents.

L’établissement se doit, aux yeux de l’Unef, d’aider les élèves, non seulement via les suppléments mais aussi par la mise ne place d’un «fond d’aide sociale d’urgence», bien que les représentants du syndicat se soient également opposés à l’objectif de 30% de _boursiers_ par vote.

Le syndicat souhaite également l’engagement auprès des associations à travers la création d’un fond associatif qui serait utilisé pour la financement de projets, et les offrira plus de moyens. Cependant, la valeur qu’accorde l’Unef à ces mêmes associations est discutable : il se place _contre l’accréditation de l’engagement associatif_, alors que cela demande dans certains cas beaucoup d’investissement.

Actifs quasi tous les jours dans les halls d’entrée des bâtiments de Sciences Po, l’Unef a su se révéler sensible aux difficultés que rencontrent les étudiants, et les défendre et les accompagner dans les démarches vers la résolution des étudiants. Cependant, le syndicat généralement perçu comme dépendant d’un parti politique (le plus souvent du PS), mais soutenu par une liste d’associations affichées dans les tracts, ne peut vivre que par le fait que des étudiants se reconnaissent dans leurs valeurs, et, bien que majoritaire, aura besoin une nouvelle fois du soutien des étudiants si il veut pouvoir continuer à les défendre, individuellement et collectivement.

21 Comments

  • Jérôme

    Ou pas^^ (fifi ou comment avoir des sondages foireux héhé, oeuvres-tu pour la présidence de la République pareillement^^ -sarcasmes)
    A quand une petite sociographie po des déterminants du vote, nolens volens un vrai sujet de science politique.
    ++

  • Jérôme

    Indeed. Un remake du 14 et 21 mars^^, enthousiasmant.
    A quand les premières estimations des comportements de vote, quickly..

  • Sandra

    Pauvre Mét, avec un nom proche du bêlement de la chèvre de Monsieur Seguin et sentant en plus, la défaite se rapprocher… se met à hurler « Maitreeesse, lapeniche.net est injuuuuste ».
    Touchant, non? Non.

    Toute une attitude, une posture intéressante, innovante et pas puérile (non, non du tout). Ralala, ce Méééét, heureusement que vous l’avez créé, c’est finalement encore plus drôle que l’UNI -hormis le fait qu’on peut plus faire de jeu de mot avec Br-UNI…

  • Clément

    « Un projet original et innovant » qui ne correspond pas à ce que nous défendons, puisque nous n’avons jamais dit être pour un alignement sur les écoles de commerce. Quant à « apporter des solutions pragmatiques aux problèmes des étudiants », la personne que tu cites, c’est… moi. Et mon cher « détail », si tu fais le compte des phrases négatives, je crois que le MET est perdant.
    Cela dit, comme les deux derniers commentaires ne manquent pas d’humour, je passe là-dessus. Que voulez-vous, les syndicats ont le droit de se plaindre d’un traitement injuste, les « journalistes » de protester de leur impartialité, les autres syndicats de nous accuser de paranoïa, c’est le plaisir d’une campagne électorale comme on les aime (ou pas) !

  • détail

    Juste un détail en passant: si le Mét passe son temps à hurler à la mort que lapéniche.net est méchante avec elle, c’est sûr que ça risque d’énerver les journalistes de la-dite péniche.net.
    Je te signale Clément que des phrases tout aussi positives peuvent se trouver dans l’article sur le Mét (de tête): « un projet original et innovant », « leur principale préoccupation sont les conditions d’études des étudiants », « ils veulent apporter des solutions pragmatiques aux problèmes des étudiants »…
    Mais bon, c’est le jeu électoral, j’imagine

  • P.A

    Ciel, LaPéniche truffe ses articles « d’insinuations et d’interprétations mensongères », visant à discréditer INSIDIEUSEMENT le Mét, mais bien sur… Un complot contre le Mét donc. Aaah cette méchante péniche… Vilaine, vilaine péniche.

  • Clément

    @ Laura : je vais encore répéter ce que j’ai dit ailleurs, le programme du MET est très clair (tout comme celui de l’UNEF, qui est assez bien résumé ici, bien que sans aucun jugement critique) et j’y ai contribué, je sais donc ce qu’il en est et je vois très bien la part qui doit être faite dans l’article sur le MET entre la réalité de notre projet et l’écriture d’invention partisane.
    @ Sim : je suis ravi que tu cherches à garder ton opinion pour toi, désolé que tu n’y arrives pas (je cite, « le syndicat… aura besoin une nouvelle fois du soutien des étudiants s’il veut pouvoir continuer à les défendre, individuellement et collectivement » : « votez UNEF » c’est plus court et plus efficace). Et quand on s’appuie sur les dires de quelqu’un, il vaut mieux le citer directement, les responsables syndicaux n’y voient généralement pas de problème (par exemple on peut me citer, la Péniche l’a déjà fait dans un autre article) et ça permet de savoir d’où vient l’information.
    Franchement, je ne tiens pas à te jeter la pierre, tu fais un travail difficile, mais tu dois concéder qu’il y a un fossé entre cet article, où tu reprends les propositions de l’UNEF sans sourciller, et l’article sur le MET, où chaque proposition est accompagnée d’une insinuation ou d’une interprétation mensongère.

  • Julien B

    Je passe sur le fait que les articles sont successivement favorable à tous les syndicats, le Mét qui crie à la propagande devrait relire l’article le concernant, il est tout sauf brutal avec eux.

    Je réponds à Jean: le 10e mois de bourse, tout comme l’année dernière les 50 000 nouveaux boursiers, c’est des revendications de l’UNEF depuis très longtemps, et même avant Srkozy au pouvoir. Sarkozy l’a reprise, tant mieux. Qui plus est, l’UNEF a applaudi cette réforme, preuve qu’elle n’est pas la force ‘anti-gouvernementale primaire’ que feue ND, l’UNI, le mét ou la Cé essaye de présenter.
    De plus, Pecresse avait dit 10eme mois de bourse pour tout le monde, comme le reclamait l’UNEF, puis a rétropédalé. Finalement, il s’appliquera uniquement aux étudiants qui commencent les cours en septembre. Mais ça ne fait pas une minorité, ça fait 80% des étudiants, dont ceux de Sciences-Po.

    La réforme du concours, c’est un débat porté par l’UNEF depuis longtemps, des problèmes et des propositions qu’elle porte depuis des années. Descoings a entendu ces critiques, en a repris une partie, a apporté d’autres idées. Là encore, c’est le travail d’initiative de l’UNEF qui a payé. COmme tu le dis toi même, la réforme n’est pas identique, mais on retrouve des élements du débat et de ce que disait l’UNEF. COmme tu le dis toi-même, l’UNEF ne l’a pas obtenue toute seule. Elle a du convaincre la direction de présenter cette réforme. Mais sans l’UNEF, il n’y aurait pas eu ce débat à l’ordre du jour, ni un certain nombre de propositions. En clair, l’UNEF a fait du SYNDICALISME!!!!

    Je te rappelle également que le Mét, puisqu’il revendique le bilan de l’UNI, doit en revendiquer le bilan national, puisque vous êtes une organisation nationale, malgré votre campagne corpo. Donc vous devez assumer le soutien au CPE et le soutien en CNESER aux projets voulant appliquer de la sélection à l’université et notamment en master. Les idscussions avec vos militants montrent que c’est le fond de votre pensée. Donc assumez ces idées.

    Quant au remplacement des amphis par des e-cours, le cours de Duhamel c’est déjà fait, celui de Wasmer il y a des trucs disponibles uniquement sur le net, il y avait des e-conferences à la place de vraies conférences physiques, mais l’UNEF a réussi a obtenir un retour à l’ancien modèle. De plus, les discussions avec Duhamel l’année dernière montrait que c’était la volonté de la direction que d’étendre ce système, et d’autres profs en aphi ont confirmé que cela était beaucoup discuté en interne. Donc ce projet existe, tu devrais le savoir, tu as été élu.
    Bref, pour éviter de raconter tout et n’importe quoi, je te conseille de t’informer. Par exemple en lisant la lettre des élus de l’UNEF, qui est faite pour.

  • Robin

    @SB
    Volontiers, c’est une vraie adresse, je voudrai juste la liste pour le MET.
    J’ai, en tant que président du MET, donné une interview mais assurément pas à toi et il n’y a pas la moindre trace de mes propos dans ton article.

  • SB

    @Damien : En faite, c’est une petite phrase que j’ai choisi comme ça, mais il peut être valable pour tous, bien que ce soit le Met qui soit le plus actif en ce moment quand il s’agit d’interpréter mes articles, et dans ton cas, ma page FB (D’ailleurs, ton vrai nom ?). Et quant à mon opinion, dans les articles je cherche à le garder pour moi, car c’est généralement le but à LaPéniche, donc ton argument, je ne le trouve pas si valable que ça.

    @Robin : Si tu as mis une vraie adresse, on peut t’envoyer le nom des personnes interviewés pour l’ensemble des articles. Ils sont tous candidats dans une liste.

  • Sandra

    GLOOORIA, glo-o-o-glooooria Sarkozy, l’UMP et son nouveau syndicat le Mét, aka UNI travestie.

    Heureusement que VOUS êtes là pour nous sauver des rouges, si vous réussissez comme votre Président, ça va être sensationnel!

  • Jean F

    Déjà quand on est journaliste, le mieux c’est de faire des articles sans fautes d’orthographe !
    « Où est passé la valeur de justice sociale, pour laquelle se bat l’Union ? »

    Je constate également que vous écrivez encore une fois un à la gloire de l’Unef ! Belle preuve d’objectivité !

    Pour le dixième mois de bourse, je souhaiterai rétablir la vérité.
    C’était une promesse de Sarkozy qu’a repris l’Unef ! Depuis quand l’Unef défend Nicolas Sarkozy ? Deuxièmement, ce dixième mois n’est pas encore adopté et ne sera de toute façon que conditionnel ! Il ne s’appliquera donc pas à tout les étudiants mais juste à une minorité d’entre eux…

    La réforme du concours, ce n’est pas celle de l’Unef mais celle de Descoings ! Regardez ce qui a été fait et ce que proposait l’Unef, il y a des différences criantes ! Et l’Unef n’aurait rien pu obtenir sans l’aide de la direction qui a la moitié des voix au Conseil de direction contre 3 voix pour l’Unef…
    Je vous rappelle également que l’Unef au niveau national est « contre toute forme de sélection à l’entrée de l’université » donc contre le concours d’entrée de Sciences Po également !

    Le remplacement des cours d’amphi par des e-cours ! Ahahah ! L’Unef me fera toujours rire ! Qui en a parlé ? Quels projets ? Qui y a seulement pensé ? Il faudrait un jour que l’Unef arrête de voir la direction une force obscure qui passerai son temps à comploter contre l’intérêt des étudiants.

  • Laura

    Mais allo, les rédacteurs rencontrent les syndicats avant d’écrire Clément alors vérifie les incohérences au sein de ton syndicat plutôt que de puérilement attaquer LaPéniche !

  • Barbie

    Elle a pas tort… enfin bon, un syndicat qui se cache derrière un autre nom parce qu’il n’assume plus ce qu’il représente derrière le nom « UNI », c’est tout sauf génial aussi.

  • Damien

     » Le torchon c’est ton syndicat  » en parlant du MET, voilà l’opinion révélée de la rédactrice de ces articles. C’est tout sauf génial.

  • Sandra

    « Quant à finir par un appel au vote UNEF à peine voilé » et avec ça, un Mars peut-être?

    Un commentaire caricatural de type « élection syndicale » de plus, un!

    Une fois lapeniche.net EST au Mét, une fois elle est à l’UNEF, on ne sait plus où donner de la tête. Reprenez-vous les syndicalistes, vous vous tournez en ridicule à venir commenter tout et son contraire sous les interview des uns et des autres.

    Et le pire dans tout ça, c’est que c’est CHAQUE année les mêmes commentaires, à croire que vous faites du copier/coller.

  • Robin

    Un appel au vote …. c’est bien.
    Un appel au vote pour l’UNEF …. c’est triste et révélateur de l’état d’esprit ce journal.

  • Clément

    Dis-moi, Sim, pourquoi tu arrives à lire le programme de l’UNEF (pourtant « illisible » d’après toi) et pas celui du MET ? Et pourquoi n’y a-t-il dans cet article aucune critique si ce n’est l’enthousiasme excessif des militants UNEF (qui d’ailleurs est tout à leur honneur étant donné le niveau de participation aux élections) et le lien avec le PS (qui a autant de matérialité que le lien du MET avec l’UMP : une minorité de militants communs, point) ?
    Exemple : l’UNEF s’engage auprès des associations mais a rejeté la créditation des activités associatives, qui demandent beaucoup de temps aux étudiants et enrichissent considérablement la vie étudiante.
    Quant à finir par un appel au vote UNEF à peine voilé, c’est tout simplement ridicule pour un portail internet qui jouit d’une situation de monopole à Sciences Po. Reprenez-vous.