Guide des Masters, Écoles et Programmes Doctoraux
Vous avez raté les réunions d’informations sur les Master organisées par Sciences Po Avenir ? Aucun souci ! Comme à son habitude, LaPéniche est là pour vous donner toutes les informations dont vous avez besoin: plusieurs de nos rédacteurs se sont donc mobilisés pour vous offrir leurs compte-rendus des conférences auxquelles ils et elles ont assisté ! Au programme: 8 Masters (Affaires Publiques, Affaires Européennes, Finance et Stratégies, Gestion des Ressources Humaines, Governing the Large Metropolis, Marketing et Études, Stratégies Territoriales et Urbaines, Urbanisme), 4 Écoles (Affaires Internationales, Communication, Droit, Journalisme) et 4 Programmes Doctoraux (Économie, Sociologie, Relations Internationales, Sciences Politiques)
Présentation des Doubles-Diplômes par la DAIE
Au nombre toujours grandissant de 22, les doubles diplômes sont un objectif pour de plus en plus d’élèves, en témoigne la surpopulation lors de la réunion. Les perspectives sont alléchantes: partenariats d’excellence avec des universités prestigieuses du monde entier (Columbia, LSE, Freie Universität, Keio…), dans des masters différents (Affaires Internationales, Affaires Européennes, Finance & Stratégies…), avec à la clé un bon taux d’insertion professionnelle. Dans tous les cas, la première année se passe à Sciences Po et la deuxième dans l’université partenaire. Il n’y a pas de possibilité de césure, mais des stages sont obligatoires. Les frais de scolarité sont payés à notre maison-mère pour le M1 alors qu’en M2 c’est l’université partenaire que l’on rétribue. C’est bien là que le bât blesse, puisque par exemple une année à Columbia coûtera à vos parents la modique somme de 47,000$, plus 63,000$ de coût de la vie. Heureusement les autres universités sont moins chères et l’on peut être éligible à une bourse. Chaque étudiant ne peut postuler qu’à un seul double-diplôme, et ce durant sa 3e année à l’étranger. Le processus est plus ou moins sélectif selon que le diplôme est « ouvert » ou « fermé » ; les promotions peuvent aller jusqu’à 25 étudiants.
Master Affaires Publiques
Le Master Affaires Publiques (AP) est le diplôme emblématique de Sciences Po, connu comme étant celui qui prépare le concours d’entrée à l’ENA. Il a vocation à former des décideurs publics et politiques, qui peuvent occuper des fonctions au carrefour du monde de l’entreprise et du secteur public, dans des carrières locales, nationales, européennes et internationales. Il faut savoir que la moitié des diplômés d’AP travaille dans le secteur privé. La filière générale de ce Master prépare les élèves aux différents concours administratifs (ENA, concours d’administrateur de l’Assemblée Nationale et du Sénat, etc…).
Il existe également quatre sous filières, qui se différencient par leurs enseignements spécialisés. La filière Énergie est à mi-chemin entre l’économie et le domaine politique puisqu’il conduit à l’exercice de fonctions au sein d’opérateurs publics dans le domaine de l’énergie. Si vous avez eu du mal à trancher entre médecine et Sciences Po, alors la filière Santé et Protection Sociale est faite pour vous. En effet celle-ci forme les futurs cadres des établissements sanitaires et sociaux, des entreprises pharmaceutiques, des cabinets spécialisés dans domaine de la santé. Si c’est le secteur culturel qui vous attire, alors orientez vous vers la filière Culture, la plus importante en termes d’effectif et la plus demandée. Cependant, il faut être prêt à enchaîner plusieurs CDD après le diplôme avant d’obtenir un CDI dans une organisation culturelle car le marché du travail est plutôt déprimé dans ce secteur. Enfin, la dernière spécialité est celle dite « Collectivité Territoriale » qui prépare aux concours de l’INET (Institut National des Etudes Territoriales) et forme aux métiers de gestionnaires des collectivités territoriales.
Une année d’apprentissage est proposée à tous les élèves du Master AP, quelle que soit leur filière d’origine, en replacement d’un semestre de stage. L’année d’apprentissage permet d’avoir une professionnalisation accrue et par suite une employabilité supérieure à la sortie du master.
Sciences Po propose enfin aux élèves en Affaires Publiques un prestigieux double diplôme avec HEC intitulé Corporate and Public Management, sur trois ans. 25 élèves des deux écoles sont sélectionnés chaque année en fonction de leurs résultats scolaires et après passage d’un oral de motivation. Ce double diplôme se situe à mi-chemin entre le secteur privé et public, les élèves devant réaliser des stages dans ces deux secteurs. Le Master Affaires Publiques est donc une filière exigeante, qui requiert de l’investissement de la part des étudiants. Un choix à ne pas faire par défaut !
Master Affaires Européennes
Ce master s’adresse à tous ceux intéressés par les problématiques liées à la construction et le fonctionnement de l’Union Européenne. La première année se compose d’un tronc commun où l’on retrouve des cours de droit, d’économie, de sciences politiques, le tout rapporté à l’Union Européenne. Aux cours s’ajoutent deux « jeux de négociation » qui entraînent les étudiants à leur futur éventuel job d’orateur passionné, débattant à la Commission avec un engouement sans pareil des subventions à accorder aux marins-pêcheurs slovènes ou aux céréaliers lettons. Le premier semestre de M2 est celui de la spécialisation où l’on se décide entre Juridique, Économie et Business, et Analyse Politique. Enfin, le dernier semestre est celui de la pratique, qui peut se traduire par un stage, un semestre en université à l’étranger ou bien la rédaction d’un mémoire. Des double-diplômes sont également proposés en partenariat avec la LSE, la Freie Universität de Berlin, StGallen, la Bocconi ou bien la Fudan University, et les étudiants en échange disposent de l' »English Track », qui permet de suivre tous les cours en anglais. Les débouchés sont très divers: si une bonne part des étudiants passent les concours européens pour travailler au sein des institutions de l’UE, d’autres choisissent le lobbying au niveau européen, les think tanks, les cabinets de conseil, les instituts de recherche ou plus généralement le secteur privé grâce à la bonne réputation de la filière.
Master Finance & Stratégies
Le cursus Finance & Stratégies est destiné aux futurs « requins » de la finance, de l’audit, du consulting; ceux qui souhaitent en priorité travailler dans le secteur privé, de préférence dans de grandes entreprises, label Sciences Po aidant. En M1 l’étudiant a bien sûr un tronc commun (fiscalité, management, droit des sociétés…), ainsi que des électifs (éthique financière, par exemple); ce qui fait varier, d’après les témoignages, la charge de travail du simple au double selon ce que l’on choisit. Se poursuit éventuellement une année de césure, de plus en plus encouragée par la direction et très populaire parmi les étudiants de ce master en raison des excellentes opportunités d’embauche à la clé. Cette césure peut forcément être d’une grande aide en M2, lorsqu’il s’agit de se spécialiser: Finance, International Business ou Corporate Management. Quid des débouchés ? Les intitulés font rêver : Consulting, Analyste financier, Auditeur, Auditeur, etc. En tout cas en très grande partie dans le secteur privé. Dernière statistique: plus de 80% des diplômés entrent directement dans la vie professionnelle. Enfin, des doubles diplômes prestigieux avec notamment St Gall, la LSE, Penn Law ou la Bocconi justifie encore l’excellente réputation du master Fi&St.
Master Gestion des Ressources Humaines
Pour ceux qui ne savent pas vraiment quoi faire mais sont intéressés par un emploi garanti à la sortie, un salaire très honorable et un job intéressant, ce master mérite très sérieusement d’être pris en considération. Le master est convivial (environ 40 personnes), et porte sur un domaine que beaucoup d’écoles de commerce tendent à délaisser aujourd’hui alors même que les entreprises et autres institutions sont en demande de travail dans le secteur. C’est pourquoi le master GRH présente un des meilleurs taux d’insertion parmi les master de Sciences Po. 71% des étudiants ont un emploi dès la sortie, et 80% obtiennent un CDI peu de temps après cette dernière : « On ne connaît pas le chômage », nous dit la représentante. Autre aspect intéressant, 36% de ces nouveaux travailleurs partent travailler à l’étranger. Quant à la rémunération, elle est alléchante, « presque autant qu’en finance et stratégie », déclaration assortie du chiffre de 39,000€ par an.
Le domaine des GRH est un domaine large, pluridisciplinaire, et permet de travailler et d’être appliqué à n’importe quel type de secteur : privé, public, associatif, grandes organisations, dès qu’il y a quelque part des travailleurs, il y a des Ressources Humaines, et donc un besoin de Gestion de ces RH. Les problématiques sont nombreuses, allant de la gestion de la diversité et de l’égalité au sein des salariés aux négociations syndicales et sociales, en passant par la gestion de la mobilité, la politique salariale plus économique (micro-économique même), voire même de la communication. L’exemple qui fut donné est celui de l’établissement de stratégies internes pour garder les meilleurs employés et attirer les meilleures recrues. Le master veut donc former des élèves prêts à l’emploi: il est résolument axé sur l’apprentissage, l’étude de cas concrets, le déplacement sur le terrain, le travail par petits groupes, une « enquête sociologique » et un suivi individualisé. Chaque étudiant a ainsi un tuteur personnel. La politique RH est approfondie en deuxième année, qui offre par exemple des cours et entraînements à la négociation de longue durée. Il est possible de passer la seconde année en apprentissage à différents degrés, et de telle sorte que l’entreprise prenne a sa charge les frais de scolarité de l’étudiant. Sur le plan plus théorique, 3 matières principales sont enseignées: la Sociologie des Organisations, le Droit du Travail et Droit Social, et l’Économie orientée vers les domaines touchant aux RH.
Un master donc peut-être trop méconnu, donc, qui forme des « généralistes ». « On forme des Directeurs de Ressources Humaines », nous a t-on carrément indiqué. Pour intégrer le Master, il est néanmoins fortement recommandé d’avoir des qualités de négociation, des talents communicationnels et une bonne réflexion stratégique.
Master Governing the Large Metropolis
Le Master Governing the Large Metropolis est un Master entièrement anglophone cherchant à former des jeunes professionnels spécialisés dans la gouvernance des grandes métropoles de plus de huit millions d’habitants. Très proche du Master Stratégies Territoriales et Urbaines, il s’en distingue en s’oriente plus vers le marché international, là où STU est plus tourné vers la France et l’Europe. La centaine d’étudiants que le Master accueille actuellement s’orientent vers des domaines très variés que sont la recherche, les organisations internationales (notamment les programmes urbains), les organisations de santé, les ONG, le service public, le développement économique ou bien le consulting.
À l’instar des autres masters à Sciences Po, celui-ci se complète en 4 semestres dont le dernier consacré à un stage de six mois dans une très grande ville ou bien, dans le cas où l’on souhaite poursuivre par un doctorat, à la rédaction d’une étude ou d’une thèse dans une des universités partenaires: Northwestern University, Columbia, Colegio de Mexico, University of Sao Paolo, Federal University of Rio, University of Cape Town, University of New Delhi, Hitotsubashi University et Tongji University.
Master Marketing et Études
Bien qu’il ne faille pas les confondre, le Master Marketing est actuellement en plein rapprochement avec l’École de la Communication et lorsque nous reviendrons de troisième année une nouvelle maquette des cours et de l’organisation interne sera mise en place, et le Directeur du Master Marketing et Études sera le même que celui de l’École de la Communication. Le but est de rendre le master plus professionnalisant. Encore une fois, l’apprentissage est en vedette. « Le but est de faire sortir les élèves de la salle de cours ». Le Master entend aussi s’adapter aux changements apportés par la « révolution numérique » qui remet au goût du jour une discipline que beaucoup avaient commencé à abandonner. « Le consommateur actuel est insaisissable par les entreprises » nous explique la représentante, d’où un besoin renouvelé d’experts dans ce domaine que les écoles de commerce ont lui aussi laissé un peu tomber.
Attention néanmoins à ne pas confondre le Marketing avec la Communication, qui s’exerce dans les agences de publicité ou les départements de communication et n’est qu’un levier d’action du Marketing, qui lui « se place vraiment du coté de l’entreprise », et relève de tout un travail en amont sur les méthodes, les images et les produits. De même que pour la Gestion des Ressources Humaines, le marketing est une discipline dont tous les domaines et toutes les organisations, et même des candidats politiques, ont besoin.
Enfin, la nouvelle maquette, déjà disponible, prendra 4 directions :
- Une section internationale, qui comprendra éventuellement une mention de « luxe », visant à développer le luxe dans les pays émergents.
- Le marketing alternatif : tout ce qui est lié aux problématiques de la non-consommation, du rejet de la consommation, et des autres types de business model (développement durable, écologie, marketing associatif, politique, consommateur engagé….).
- Innovation et e-marketing : travail sur le e-commerce et la révolution numérique.
- Études. Une partie fondamentale et méthodologique.
Master Stratégies Territoriales et Urbaines
Un master très populaire, qui a vu ses effectifs tripler en quatre ans. Il s’adresse aux étudiants passionnés par les grands enjeux des villes et des territoires, notamment les enjeux sociaux (ségrégation urbaine, migrations, conflits..), les questions de développement économique ou bien de gouvernance politique (élaboration et mise en œuvre de la politique avec les partenaires privés et publics). L’apprentissage se fait essentiellement sur les pays européens et sur la France, où se trouvent l’essentiel des débouchés, mais cela n’exclut pas d’exercer ensuite en dehors de l’Europe. Il ne s’agit pas d’un master formant des fonctionnaires: l’objectif est de former des professionnels capables de répondre aux besoins du secteur et notamment de devenir des pilotes de l’action urbaine, des ensembliers du territoire sachant mettre en accord des intérêts parfois contradictoires.
C’est une formation qui demande beaucoup de travail, notamment en économie, mais qui est directement formateur et qui ne connaît pas le chômage. Les perspectives professionnelles sont en effet très variées: collectivités territoriales et intercommunalités, cabinets de consultants et bureaux d’études, grandes firmes du service public, agences de développement urbain et économique, promoteurs et développeurs privés, grandes entreprises privées, banques, bailleurs sociaux ou bien organismes de logement sont tous demandeurs de spécialistes en stratégies territoriales et urbaines.
Master Urbanisme
« Vous ne serez pas consanguins avec les gens que vous connaissez bien« . Outre la discipline qu’il enseigne, le Master Urbanisme paraît être un O.V.N.I. dans le paysage des masters de Sciences Po. En premier lieu parce que, comme le signale d’entrée de jeu notre interlocuteur, les étudiants du cycle urbanisme peuvent se porter candidat uniquement en ayant validé un niveau M1. Ensuite et surtout, la promotion vient d’horizons académiques variés: en 2009-2010, sur 38 étudiants, seulement 6 venaient d’un IEP, les autres ayant été recrutés parmi les ingénieurs, les architectes ou encore les aménageurs-géographes, étudiants ou non. De plus, étant situé dans le XIIIème arrondissement, le Master Urbanisme offre de bien minces possibilités de « consanguinité » avec les résidents du 27 – mais là où la formation peine, les débouchés permettront surement aux urbanistes et aménageurs en herbe de retrouver des camarades. Reconnu comme « la formation de référence » par les employeurs (collectivités territoriales, Etat, grandes entreprises de l’aménagement et de l’immobilier, cabinets de conseil…), on nous assure que le master « Urbanisme » ne laisse jamais son titulaire les bras ballants très longtemps. L’insertion professionnelle et la forte professionnalisation sont mis en avant comme les points forts du cycle: celui-ci consacre en effet son premier semestre à la théorie et aux sciences sociales, mais dès le second il est question de travail en groupe appliqué et rémunéré par des commanditaires qui seront les employeurs de demain, le master se terminant par un stage se déroulant sur la durée d’un semestre.
École des Affaires Internationales
La Paris School of International Affairs (répondant au doux sobriquet de PSIA) est le résultat d’un regroupement des différents masters traitant des affaires internationales à Sciences Po. En plus de ces masters tu pourras choisir différentes spécialisations, qu’on appelle des mineures, au cours de tes semestres.
- International Development: Un nouveau master qui innove en traitant aussi bien le développement à travers l’économie qu’à travers les sciences sociales et celles liées à l’environnement. Double-diplôme proposé avec Pékin
- International Environmental Policy: traite de la question de l’environnement au niveau local, national et mondial. Un double-diplôme avec Paris VI permet d’aborder la question via les sciences dures. Débouche sur des métiers comme Consultant dans le Green Marketing ou bien sur le domaine de la communication et du journalisme en tant que spécialiste de la question environnementale.
- Human Rights and Humanitarian Actions: Un master nouveau et original, très axé sur le droit international. Une expérience en humanitaire vous sera très utile pour pouvoir le suivre, ainsi qu’un intérêt assez prononcé pour le droit. Débouche dans les sphères des cours pénales internationales, mais également sur le journalisme, sachant que les questions de droit de l’homme sont particulièrement liées à l’opinion publique.
- International Economy Policy: Propose de l’économie appliquée plus que de la recherche. Deux voies possibles: ce concentrer sur l’étude du marché émergeant ou sur la classique mais incontournable économie de marché. Les portes de la finance internationale s’ouvrent avec l’opportunité de travailler dans de grandes banques multinationales ou encore dans des institutions financières et monétaires internationales.
- International Public Management: Se concentre sur la question de la gouvernance et de la prise de décision à l’échelle internationale, en prenant en compte les différents acteurs locaux et publics. C’est un master plutôt général, idéal si vous n’avez pas d’idée précise sur les postes que vous souhaiteriez occuper au niveau international.
- International Energy: Englobe de nombreux domaines et traite de la question du défi posé par l’énergie dans le cadre de la sécurité internationale, du développement mais également au niveau environnemental. Plutôt pour les matheux et les scientifiques, ayant une bonne maitrise du vocabulaire anglais spécifique à la question de l’énergie, il permet de faire de la recherche pour les organisations internationales ainsi que dans des firmes multinationales privées.
- International Security: Axé sur les nouveaux problèmes de la sécurité mondiale comme le terrorisme, le nucléaire, les conflits régionaux, etc… Il offre aussi la possibilité de se spécialiser dans des domaines précis de la sécurité (notamment grâce aux mineures).
École de la Communication
Une école en deux ans dont les points forts sont l’ancrage dans les sciences sociales (concret) et la professionnalisation (encore plus concret). La première année se fixe comme objectif d’apporter les bases fondamentales en sciences sociales et en ce qui concerne le monde de l’entreprise; la deuxième année est beaucoup plus axée vers le monde du travail avec des cours de mise en situation et un stage d’un semestre. Les métiers visés (métiers d’agence, directeur de communication, médias, communication politique et univers des études) demandent à la fois de la rigueur et de la créativité. Le meilleur profil est donc celui qui sait s’impliquer, travailler en groupe et surtout s’affirmer avec force et cohérence (n’allez pas défendre une chose et son contraire!). Les rémunérations ne sont pas vraiment alléchantes (souvent inférieures à 30 000 euros brut annuel au démarrage), et les débouchés peu nombreux: les médias, les ONG, c’est de l’utopie. L’entreprise, le privé, voilà un secteur qui ouvre ses portes. En bref: vérifiez que l’École corresponde bien à l’idée que vous vous en faites, et, quand vous en êtes sûrs, soyez motivés, l’école recèle de surprises (des cours d’art oratoire par exemple…)! (pour accéder à des notes un peu plus détaillées: page Contact)
École de Droit
L’École de Droit de Sciences Po, créée il y a trois ans, propose trois Masters distincts :
Master Carrières Judiciaires et Juridiques: filière très franco-française qui vise à préparer l’examen du Barreau et les concours très sélectifs de l’ENM et de Commissaire de Police. La directrice de Master prévient: « c’est une véritable prépa, la charge de travail est conséquente ».
Master Droit Economique: filière à dimension internationale forte qui ouvre sur tous les métiers en relation avec l’entreprise. Les méthodes d’enseignement sont inspirées du modèle anglo-saxon et les semestres d’échange ou stages à l’étranger sont vivement encouragés. Le choix d’une spécialité en deuxième année est requis (finance, régulation, concurrence / globalisation / propriété intellectuelle / contentieux économique et arbitrage). Ecole doctorale: Effectifs très resserrés avec un maximum de sept étudiants par an, très encadrés, avec une deuxième année obligatoire à l’étranger.
École de Journalisme
Agnès Chauveau et Alice Antheaume, respectivement directrice adjointe et directrice associée de l’Ecole de journalisme étaient venues jeudi présenter un Master à la fois séduisant et difficile d’accès. En effet, il faut savoir d’emblée que le Master Journalisme fait parti des seuls masters sélectifs de Sciences Po, et cela pour des raisons purement pragmatiques. C’est que le marché du travail journalistique reste particulièrement restreint, d’où l’idée de ne garder que 40 étudiants par promo (1/3 de Sciences Po, 1/3 de « l’extérieur », 1/3 d’internationaux) afin d’éviter qu’une grande partie ne se retrouve au chômage une fois le diplôme en poche. D’ailleurs, il ne faut pas faire l’Ecole de Journalisme en s’attendant à des salaires mirobolants: le salaire mensuel moyen, à la sortie de l’école, reste d’environ 1800-2000 euros… Aussi Agnès Chauveau n’a-t-elle pas cessé de rappeler que l’entrée en Master Journalisme reste une question de vocation et de passion: il faut avoir l’« appétit de l’actualité ». L’admission se fait, pour les élèves issus du premier cycle à Sciences Po, sur dossier et sur la base d’un entretien de 45 minutes avec le directeur de l’École et deux journalistes professionnels. Comptent alors évidemment les notes et la motivation, mais aussi les expériences passées (stages, rédaction d’articles, de blog, etc). De plus, l’École de Journalisme se voulant au fait des tendances de notre société, il faudra maitriser, ou apprendre à maitriser, les principaux réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter, ou des outils numériques tels que Doodle… Concernant les cours, la première année est assez générale, divisée entre théorie et pratique, tandis que la deuxième année se base principalement sur la pratique (avec possibilité de se spécialiser dans un domaine tel que la presse écrite, la télévision, la radio…), comporte deux stages en rédaction et se termine par un projet de fin d’études (sous forme d’une enquête étalée sur plusieurs semaines). Aussi ce sont deux années très denses: environ 25 heures de cours par semaine, sachant que la plus grande partie du travail se fait évidemment en dehors de ces heures. Par ailleurs, il existe une possibilité de faire un double diplôme Sciences Po/Columbia University tout en sachant que la sélection reste particulièrement ardue. Bref, le Master Journalisme n’est pas un vraiment un Master où il est permis d’hésiter, car il faut être sûr de ses envies et de sa motivation avant de s’embarquer dans deux années particulièrement agitées.
Doctorat d’Économie / de Sociologie
C’est une formation en 5 ans dont 2 ans de master et 3 (économie en général) ou 4 (plus souvent sociologie) ans de « doctorat » à proprement parler, soit de recherche puis de rédaction d’une thèse. Les avantages de ces années d’études supplémentaires ? On voyage, on prend le temps de faire le tour d’un sujet qui nous passionne, et si l’on trouve une bourse, on est un peu financé. Et ensuite, la reconnaissance en tant qu’expert sur un sujet en satisfait plus d’un. Mais les salaires ne sont pas toujours à la hauteur (plus élevés bien sûr en Économie qu’en Sociologie, bien que ce dernier domaine soit plus appelé à contribution en France) et à ce qu’il paraît le stress à l’idée de vous noyer dans votre thèse vous poursuit. La sélection est dure et aucun quota n’est à remplir: soit vous êtes à la hauteur, soit vous ne l’êtes pas et qu’il n’y ait que deux admis au Master ne poserait pas de problème. Les résultats des deux premières années sont pris en compte, et parmi les très bons sont ensuite sélectionnés les plus réalistes, motivés et, peut-être, ceux dont un sujet de thèse trotte déjà dans la tête ? L’école doctorale est en tous cas internationalement réputée dans ces domaines. (pour accéder à des notes un peu plus détaillées: page Contact)
Doctorat en Relations Internationales
Vous êtes davantage intéressés par les relations internationales ? Vous pouvez dès votre master choisir de vous spécialiser dans les relations internationales tout en préparant une mémoire en histoire, sciences politiques ou économie. Le mémoire, finalisant le master du programme doctoral, vous introduit à la méthodologie en vue de la préparation d’une thèse. Dès la première année du Master, l’étudiant ayant choisi son programme doctoral avec les « Relations internationales » suit des cours sur les bases du programme choisi ainsi que sur les relations internationales, et découvre le travail de recherche, des sources qui pourront être réutilisés à l’avenir. Il s’agit d’un master qui demande beaucoup d’autonomie et de lectures. Bien que tous les étudiants soient encadrés par des professeurs présents, le fait qu’il s’agisse d’un travail solitaire représente la plus grande difficulté du programme, mais les rats de bibliothèques peuvent aussi avoir une vie passionnante: un étudiant s’étant spécialisé dans les relations internationales peut être amené à voyager pour ses recherches et pour des entretiens, de quoi acquérir quelques contacts au passage. En effet, tous les doctorants ne deviennent pas par la suite des enseignants-chercheurs, certains sont amenés à travailler dans les organisations internationales, qui apprécient voire exigent des postulants ayant préparé auparavant une thèse. Un second débouché envisageable est le journalisme, en raison de l’expertise que promet le titre à la sortie. Mais il s’agit dans les deux cas de situations minoritaires, et il est préférable de s’inscrire à un programme doctoral en acceptant de travailler dans la recherche par la suite !
Doctorat en Sciences Politiques
Le Ph.D. en Sciences Politiques dure cinq ans en se divise en deux parties. Durant les deux premières années de master, l’étudiant se spécialise dans une des trois matières, à savoir __Politique comparée (Amérique Latine, Asie, Monde musulman, Russie et CEI, PECO), Sociologie politique et action publique (ces deux premières matières risquent néanmoins de fusionner), ou Théorie politique.__ La première année est consacrée aux fondamentaux et à la méthodologie, la seconde principalement à l’élaboration du mémoire à rendre début juin. Durant le programme, l’encadrement important des étudiants (il y a quasiment autant de professeurs que d’étudiants), et l’organisation en groupes de travail, en tutorats, favorisent l’obtention du 16/20 requis au mémoire pour continuer en thèse. __L’étudiant peut ensuite, au choix, s’arrêter après le master ou continuer les trois ans de thèse grâce à laquelle ils obtiendront le doctorat national.__
L’entrée dans le programme doctoral se fait sur entretien de motivation; les premiers cycles entrent donc en master, mais il est possible, après un autre master, de demander une dérogation pour intégrer le programme au niveau de la thèse. La commission d’admission examinera alors les demandes et indiquera les conditions d’admission. Au niveau des débouchés, une des professeurs a annoncé de mémoire que __40% trouvaient un poste dans le domaine académique il y a quelques années__, tandis que « d’autres » auraient percé dans l’édition, dans l’administration, ou dans les universités étrangères…
Rédacteurs: Marion Rivasi, Hortense N., Alice Destombe, Hélène Albugues, Adrien Bonnet, Gaétane Lefèvre, Zacharie Terminassian, Eliott Khayat, Sim Bozko, Adrien Bouillot, Laure Duhesme
7 Comments
Philippe
Droit éco permet également de passer le barreau ; c’est une précision de taille.
HN
Je suppose qu’il est un peu inhabituel que les salariés interviennent sur ce site, mais je voudrais juste signaler à ceux qui s’intéressent aux parcours doctoraux que la semaine de la recherche est en trés grande partie faite pour eux, notamment l’amphi inaugural et les rendez-vous avec les laboratoires.
http://www.sciences-po.fr/recherche…
Cordialement
HN
Cake
@ J : Il est probable que ceux qui choisiront d’aller à Columbia ne paieront pas leurs études eux-mêmes. Étant indépendant d’un point de vue financier (merci la bourse du CROUS), je n’aurais pas l’idée de choisir un double diplôme avec de tels frais de scolarité. Ni même avec des frais moindres.
HIS
Et le doctorat en histoire?
J
« C’est bien là que le bât blesse, puisque par exemple une année à Columbia coûtera à vos parents la modique somme de 47,000$, plus 63,000$ de coût de la vie. »
Je crois que certains oublient un peu trop qu’à Sciences Po il y a des étudiants qui payent eux-même leurs études ! Et oui… révélation… Papa et Maman ne sont pas toujours derrière !
LM
Rien sur le master EPP?
GLM
GLM = 19 étudiants, pas une centaine.