Qui sont les finalistes du Prix Philippe Seguin ?
Ce vendredi 15 avril, Emile Boutmy reçoit Philippe Seguin au tea time : le dialogue entre une salle survoltée et des finalistes surdoués promet d’être de haute volée. Vous êtes ainsi conviés à la finale du prix Philippe Seguin pour déguster de beaux mots et boire les paroles de la fine fleur de l’éloquence sciencespiste. La finale offrira un cocktail surprenant, réunissant pour la première fois les campus au collège universitaire parisien sous le regard aiguisé de Michèle Alliot-Marie notamment ! Face à un programme alléchant concocté par Sciences Polémiques, mêlant Céline à Baudelaire, laissez-nous vous faire saliver un peu plus : La Péniche vous donne un avant gout des finalistes.
Martin Mine, l’Indiana Jones de l’émotion
Celui qui se rêvait cowboy n’a jamais perdu l’attrait des bonnes références, tout en tirant des remarques spirituelles plus vite que son ombre. Même s’il ne chaussera pas ses santiags rehaussant « son petit gabarit » comme le souligne Irina Kratz, lauréate du prix 2014, il promet de faire la loi en finale : « les autres devraient se méfier » d’après Pierre Chellet, président de Sciences Polémiques, après une prestation « extraordinaire en demi-finale ». Espérons que cet aventurier des temps modernes ne jouera pas la sécurité, comme le craignent certains, pour qu’il puisse déployer ce qu’Irina qualifie de « puissance impressionnante », prenant dans son lasso un public qu’il « arrive à faire pleurer de rire comme à émouvoir ».
Lola Elbaz, la talentueuse redoublante
Elle dit ne pas parvenir « à garder les pieds sur terre », préférant pour la deuxième année consécutive les poser sur l’esplanade de Boutmy. Grâce à une « maîtrise formelle parfaite » selon les dires de Pierre-Noël, ancien président de Sciences Polémique, elle a su gravir de nouveaux les échelons de la finale. Pierre voit surtout en elle « beaucoup d’intelligence et de sensibilité », la passionnée de poney shetland fera donc certainement galoper sa plume sur des « textes magnifiques », qu’Irina juge également dotés d’un « humour noir incroyable ». Lola n’est ainsi que contrastes : amoureuse de Patapouf et rêvant d’un cabinet d’arnaque, difficile de déceler sa réelle « sincérité », « muscler le fond de ses discours » apparaît donc comme un éventuel défi à relever selon Pierre-Noël.
Salomé Lecroc, la pétillante jeune première
Dès le départ, le mélange promettait d’être explosif : celle qui se décrit comme un « mix relativement acceptable de gènes bretons et algériens », « apporte une originalité et un ton frais différents des autres candidats » d’après Pierre-Noël. Salomé a donc beaucoup d’atouts à faire valoir, gageons qu’elle saura user de son « grain de folie » et de son « vrai caractère », tels que présentés par Irina, pour nous convaincre. Il s’agit en effet de prouver que malgré son statut de 1A, elle demeure une « redoutable » adversaire selon Pierre, qui « n’a pas peur de se mettre en danger ». Cependant, il lui sera nécessaire de canaliser cette énergie et l’émotion, parfois source de stress, allant de pair. Pour ce faire, une seule solution : « avoir confiance en elle ! ».
Thibault Genouville, le flamboyant BHL
Bien qu’il déplore sa condition de « belge-marnais », il demeure « ce que l’éloquence rémoise nous fournit de mieux » selon Pierre. Vous serez certainement subjugué par son « charisme fou », d’ailleurs, ne gardez-vous pas en mémoire sa prestation sur Pierre François en demi-finale ? C’est dit, « il peut mettre Boutmy en feu » s’exclame le président, Irina misant également sur son « culot incroyable ». Attention toutefois à ne pas tomber dans la caricature pour celui qui compare son côté provincial à celui de Trump: il s’agit avant tout de « convaincre le jury qui n’a pas toujours les mêmes attentes que le public » comme le souligne Pierre-Noël. Un soupçon supplémentaire de finesse et de sincérité feront ainsi de lui un conquérant de la capitale.
Maxime Prunier, la force tranquille
Les campus sont définitivement partie intégrante de cette finale, comme en témoigne la présence du havrais, sélectionné sans hésitation pour son humour et ses traits d’esprits : « il sait faire rire de tout », tout en ayant « une grande profondeur » selon Irina. Sa botte secrète réside dans son calme face à la pression que peut exercer cette finale, puisqu’il n’hésite pas à « rentrer dans un vrai dialogue avec le jury, dans une attitude étonnamment sereine« . Maxime fait ainsi preuve d’une grande maîtrise du discours « sans être désarçonné par les questions » rajoute Pierre. Sera-t-il néanmoins capable de faire vibrer la salle ? Telle est la question du président, se demandant s’il est « susceptible d’amener le public avec lui ».
Simon Hervé, la folie éloquente
« A l’opposé du discours aseptisé », « ovni du concours », « politiquement incorrect » : les mots se bousculent dans la bouche d’Irina pour qualifier ce finaliste à la « plume exceptionnelle ». N’y voyez pas un côté exagérément tribun, puisqu’il a su conquérir le jury de la demi-finale avec une extinction de voix. Alors, comment saisir ce pictavien ayant grandi entre les livres et « les parcs à huîtres » ? Il faudrait déjà réussir à infiltrer Sciences Polémiques Poitiers, qualifié de « secte » par Pierre : quand « tout le campus est membre de l’asso », comment s’étonner qu’il ne recule devant rien ? Il a, en effet, « un côté totalement dérangé, ce garçon », qui l’enjoint à « pousser l’absurde à un point très intéressant » rajoute-t-il. Espérons qu’il sache développer encore plus ce « grain de folie » en finale, comme l’attend Pierre-Noël.
La vraie question : qui va gagner ?
Ils étaient 268, à la fin, il n’en restera qu’un : les belles paroles demeureraient-elles des paroles en l’air, seules compteraient celles victorieuses ? Il faut gagner, c’est sûr, mais surtout le cœur des sciencespistes et de l’expérience. « La véritable victoire, c’est celle d’être arrivé en finale » déclare Pierre-Noël, où il faut savoir prendre du risque dans une situation déjà périlleuse. Autre fait d’arme, la collaboration des campus. C’est « une grande première », puisque la moitié des finalistes seulement viennent de Paris. Il faudra donc de démarquer, repousser les limites de l’éloquence, « oser toujours plus » comme le prône Irina, pour sortir glorieux de cette dernière « étape symbolique ».