LE MAG – De Boutmy à Broadway
Mardi 8 avril, c’est un amphi Boutmy plein à craquer et un public conquis qui a accueilli la nouvelle comédie musicale du Bureau des arts. Adultère, meurtre et corruption au programme, le tout rythmé de bas en résille et de robes à franges, sur fond de prohibition… Tout était réuni pour plonger les spectateurs dans les années folles, un soir, à Chicago. Une mise en scène de talent, qui a même valu les applaudissements chaleureux de Frédéric Mion.
« You’re about to see a story of Adultery. Murder. Greed. Corruption. » Vous avez peut-être rencontré ces quelques mots, en croisant des affiches, placardées sur les murs de Sciences Po les semaines précédant le spectacle. Ces mots, en lettres blanches et rouges, sur fond d’un noir tumultueux et profond, laissaient présager les tourments de cette Amérique du début du siècle dernier où meurtre et divertissement se confondent, dans laquelle on se laisse porter. Oui, cette année, l’équipe de la comédie musicale a décidé de frapper fort. Ils ont choisi Chicago, un grand classique de Broadway, musical jazzy aux allures dévastatrices et séduisantes. Un pari réussi haut la main pour ces science pistes talentueux.
Chicago raconte l’histoire Roxie Hart, une jeune femme qui rêve de paillettes et de célébrité. Elle tue son amant et est envoyée en prison où elle croise nombre de personnages sordides, dont la chanteuse de cabaret Velma Kelly, qu’elle idolâtre. Défendue par l’avocat Billy Flynn, le charisme incarné, véreux et sans scrupules, qui fait de ses clientes des célébrités pour obtenir leur acquittement en amadouant l’opinion publique, le procès de Roxie est l’élément central du musical
Eva Tesierowski, en master communication, fait partie de l’équipe organisatrice de Chicago. Chorégraphe, elle était aussi coordinatrice générale de la comédie musicale. « C’est ma troisième comédie musicale à Sciences Po. » Nous a-t-elle confié. « En première année j’ai vu une annonce pour des auditions pour Mamma Mia. J’y suis allée. J’ai été prise et j’y ai rencontré mes deux complices des années suivantes : Léa Pérennes (Master AP Culture actuellement, responsable chant et « murdress » dans Chicago) et Evrard Florentin Ndiki Mayi (Master Affaires Européennes, responsable mise en scène et Announcer dans Chicago). En deuxième année nous avons, tous les trois (et avec Clémentine Berlioz qui était alors en 5e année) décidé de reprendre la comédie musicale et de monter Grease. On a eu une troupe génialissime et une ambiance de folie. Du coup, en partant en troisième année à l’étranger, on s’est dit que ce serait sympa de remettre ça en rentrant. Mais il fallait monter la barre plus haut. C’est là qu’est venue l’idée de Chicago. »
Il est vrai que Sciences Po présente des avantages de taille pour ces étudiants passionnés. « Le fait d’être rattaché au BdA apporte une facilité en termes de logistique et de budget. C’est le BdA qui nous avance l’argent pour les salles de répète et les costumes, que l’on rembourse ensuite avec l’argent des tickets. De même pour le fait de pouvoir jouer en Boutmy, on a une date assurée lors de la semaine des arts. C’est tout un souci de recherche de salles en moins ! »
Ce mardi, c’est le fruit d’un investissement personnel très important qui a été récompensé par les tonnerres d’applaudissements. Un niveau de chant très élevé, une mise en scène calibrée, de l’humour, des performances scéniques impeccables. De quoi être fier du travail fourni. Une occasion de prendre conscience que Sciences Po n’est pas seulement une grande école qui a vocation à former des élites, mais qu’elle cache aussi des vrais artistes.
Pour plus d’informations sur la troupe et le spectacle, n’hésitez pas à vous rendre sur la page facebook du musical : https://www.facebook.com/chicagobda2014?fref=photo
Et pour ceux qui l’auraient manqué… Une autre représentation est prévue le 18 avril. Allez, hop, on file acheter son ticket, et soutenir ces science pistes dont, c’est certain, on entendra encore parler.
Magali Guaino