• Couvrez ce sang que je ne saurais voir, ou comment le tabou des règles enferme une femme sur dix dans la douleur chronique

    Du 8 au 15 mars s’est tenue la semaine européenne de prévention et d’information sur l’endométriose. L’occasion de revenir sur cette maladie gynécologique chronique parfois invalidante qui touche près d’une femme sur dix en âge de procréer. Cette maladie, dont l’intensité des symptômes varie d’une femme à l’autre, se caractérise par la présence de douleurs très intenses pendant les menstruations (douleurs pouvant aller jusqu’aux vomissements et à l’évanouissement), et régulièrement de douleurs pendant les rapports sexuels, de troubles digestifs, de douleurs pelviennes chroniques et d’infertilité. Ces douleurs peuvent résister à la prise d’antalgiques et, dans les cas les plus sévères,…

  • « Une fille facile » – la classe et le genre

    Nous étions lassées du « male gaze », de ce regard hypersexualisant et réducteur que les hommes réalisateurs posent parfois sur leurs personnages féminins.Nous les réclamions donc depuis longtemps, et nous commençons à en avoir : des femmes cinéastes qui posent leur propre regard sur le désir et la sexualité féminine. Voir une « une fille facile » de Rebecca Zlotowski, c’est donc se plonger dans 92 minutes de sensualité zahienne, mais c’est surtout assister à la naissance d’une nouvelle génération de femmes cinéastes prêtes à livrer leur propre regard sur la condition des femmes, avec subtilité et ambivalence. Ambivalence, car à la question…

  • Balzac retourne Boutmy

    N’avez-vous jamais imaginé un père Goriot fredonnant Yesterday à la guitare quand Mme de Beauséant s’impose comme diva et reprend Beyoncé ? Probablement pas, moi non plus d’ailleurs. Pourtant, « la comédie humaine » relève le défi ! Il est légitime d’être un peu dubitatif quand un groupe d’étudiants adapte Balzac en comédie musicale… Chacun se remémore des souvenirs de lecture douloureux et des descriptions poussives. Mais à l’occasion de la semaine des arts du Bda, la pension Vauquer s’offre un lifting jubilatoire ! Le scénario est étonnement bien ficelé, l’écriture pleine d’esprit et de second degré. Des références à la limite du…

  • Lis Tes Ratures, ou comment briller en société avec Tchekhov

    Vous êtes convié à un dîner mondain chez des amis germanopratins. Installé, vous réalisez que les convives ripaillants parlent fort et s’invectivent, disputant le bout de gras, ainsi que le prochain Goncourt. Anxieux que vous êtes de faire bonne figure en si bonne compagnie, vous ne parvenez malheureusement pas à en placer une, vos maigres souvenirs du dernier Stendhal, lu en passant dans le métro, étouffés par les cent cinquante pages de Droit ouzbek que vous avez ingurgité la veille, ainsi que par votre voisin de droite qui éructe à qui mieux-mieux son avis pédant sur le dernier Christine Angot,…