ALERTE INFO – Affaire Olivier Duhamel : des collages féministes aux abords de Sciences Po

Le dimanche 17 janvier 2021 au petit matin, des étudiant.e.s de Sciences Po Paris se sont rendu.e.s rue Saint-Guillaume et rue des Saints Pères pour procéder à des collages en réaction à l’affaire Olivier Duhamel. Cette action intervient dix jours après la parution de La Familia grande, livre de Camille Kouchner dans lequel elle relate les faits d’inceste qu’elle accuse son beau-père, Olivier Duhamel, ancien président de la FNSP, d’avoir commis à l’encontre de son frère jumeau. Les jours suivants, alors qu’une onde de choc secouait la communauté sciencepiste, Le Monde a révélé que Frédéric Mion, directeur de Sciences Po, était au courant des accusations pesant sur Olivier Duhamel depuis plusieurs années. La démission de Frédéric Mion a alors été réclamée par certain.e.s étudiant.e.s, conduisant à des manifestations devant la rue Saint-Guillaume. 

Parmi les collages, on retrouve des appels à la démission à l’encontre du directeur de Sciences Po ainsi que des accusations de complicité de l’institution. Si l’action s’est dans l’ensemble passée sans encombre, les colleur.se.s se sont retrouvé.e.s confronté.e.s aux appariteurs : “[Pour] le dernier [collage], “Mion démission”, les appariteurs nous ont vu.e.s” raconte une colleuse. “Ils étaient à trois à 7h30 devant le 27 [rue Saint-Guillaume], deux ont commencé à nous suivre, on s’est barré.e.s en courant en plusieurs groupes et on les a semés.” “Tout le monde va bien bien mais on a dû abandonner du [matériel]”, précise-t-elle.

L’action de ce dimanche s’inscrit dans un large mouvement de dénonciation de l’omerta pesant sur le crime de l’inceste et l’impunité de ceux qui le commettent. Ce mouvement, déclenché par les révélations successives au sujet d’Olivier Duhamel, s’est notamment traduit par l’émergence du hashtag #metooinceste depuis samedi 16 janvier sur Twitter.