150 ans de Sciences Po : remise des prix du concours photo de 3A
Vendredi 16 septembre. Alors que les célébrations des 150 ans de Sciences Po battent leur plein, un évènement fête aussi son anniversaire dans l’amphithéâtre Leroy-Beaulieu…
Il y a vingt ans, la première promotion de sciences piste à bénéficier de l’année obligatoire à l’étranger prenait son envol. Depuis, ce sont près de 22 000 étudiants dans plus de 480 universités partenaires à travers le monde qui ont pu bénéficier de cette troisième année hors les murs. L’occasion de découvrir, explorer, échanger, enrichir sa connaissance des autres et affiner son regard sur le monde.
Pour fêter cet anniversaire, Sciences Po avait organisé un concours de photographie « souvenirs de 3A », qui permettait à ceux qui rentraient de leur troisième année de partager leur plus belle photo prise durant cette année à l’étranger. Sur 320 soumissions, 20 photos ont été présélectionnées pour passer devant le jury composé de spécialistes des relations internationales et présidé par Laurence Bertrand Doléac, présidente de la Fondation nationale des Sciences politiques.
Dans une salle remplie d’étudiants et d’alumni, la présidente de la FNSP rappelle la mission de la photographie qui, depuis ses tâtonnements au début du XIXème siècle, n’a pas changé ; celui de capter un moment de l’existence, de s’arrêter et d’immortaliser l’instant. Le concours photo de la troisième année, c’est aussi l’occasion de se souvenir d’un regard, d’une émotion qu’on a vécu.
Le premier prix, c’est l’œuvre de Célia Ribiere, Envol vers le Saint des saints, photographiée en 2022 alors qu’elle était étudiante à l’IDC Reichman, à Jérusalem. La lauréate raconte l’instant qu’elle saisit… Elle voit l’homme se diriger en direction du lieu de prière et rappelle la spiritualité du lieu, à chaque instant. Lorsqu’elle monte à la tribune, elle rappelle que Jérusalem, c’est un lieu fait d’espoir et d’histoire, où se mêlent à la fois les rencontres, l’émotion et la découverte, et où l’on ressent la puissance du lieu.
Le second prix est attribué à Luna Schafitel pour A window to your soul, photographié à Hammanskraal en 2022, en Afrique du Sud, alors qu’elle était étudiante à l’université de Witwatersrand, à Johannesburg. Lors d’un discours émouvant, la lauréate évoque « la densité de l’homme au spectacle du monde ». Le regard de l’homme à sa fenêtre installe le mystère et fait ressurgir l’émotion du spectateur. C’est exactement ce que Luna veut transmettre de son expérience sud-africaine : l’amour qu’elle y a ressenti, l’écoute face à la douleur du passé, et la nécessité de faire entendre une voix commune tournée vers l’avenir.
Enfin, le troisième prix est attribué à Dariia Haryfullina pour sa photographie Contemplation vespérale, capturée sur les toits du Duomo di Milano en 2021, alors qu’elle était étudiante à l’université de Milan-Bicocca. Cette photographie, d’une beauté artistique exceptionnelle, invite le spectateur à l’effort de regarder au bon endroit. Le terme « vespérale » du titre est à double-sens ; c’est celui du couchant, mais c’est aussi celui de la spiritualité, du religieux. La lauréate évoque son parcours de troisième année exceptionnel : d’abord celui d’un semestre à Milan, puis de ses mois d’étude à Singapour. Ukrainienne, elle vit le déclenchement de la guerre en février 2022 comme une profonde blessure. Cette photographie, c’est une contemplation, l’occasion de s’échapper un instant des bruits extérieurs, de témoigner d’une paix intérieure.
La troisième année, c’est l’occasion d’un décentrement. C’est découvrir, mais c’est aussi être surpris, c’est s’ouvrir à une autre réalité, un autre regard que celui qu’on avait imaginé.
C’est pour cela que la photographie s’y prête si bien. Elle capture et nous invite à l’ailleurs, au double regard. Elle nous fait promettre, pour une fois, de nous arrêter un instant.