Un Week End Intercampus plein de Schalör, de chants, et de caliente

Une gigantesque vague de nancéiens débarquant sur le campus de Poitiers. Une gigantesque vague de nancéiens débarquant sur le campus de Poitiers.

par Yann Schreiber et Eugénie Rousak

Nous nous doutions déjà que notre manque de sommeil, résidu du départ à 22 heures de Nancy et de l’arrivée à 8 h à Poitiers, allait nous jouer des tours. La nuit passée dans le bus fut bien longue pour quelques-uns d’entre-nous, qui entre les arrêts de quarante minutes sur des aires d’autoroutes désertes, les ronflements des camarades, et le désir ardent du chauffeur de fumer sa « cigashit », n’arrivaient pas à calmer leur enthousiasme à l’idée de rencontrer les Poitevins. Une fois sur place, et plus précisément à la gare routière, plongée dans un brouillard matinal, notre chère délégation s’est retrouvée tout de suite dans une ambiance latino. Dès la descente du bus, quelques braves amis Poitevins, venus à notre rencontre, ne dialoguaient qu’en espagnol entre eux, et le panneau donnant la direction de sortie du parking pour rejoindre le centre ville indiquant « Sortie/Salida/Exit ». Dans cet ordre, français, espagnol et anglais. Coïncidence ? Peut-être. Récit d’un séjour poitevin.

« Je me sens comme au week end d’intégration » était la formule la plus répandue à la sortie du bus, quand, à côté des valises, se sont retrouvés des packs de bière, remplis ou déjà vidés durant le trajet. Entre le voyage interminable en bus, pardon, en autocar, le manque de sommeil exorbitant et le programme bien rempli concocté par nos amis les Latinos, la question récurrente était : « Comment allons-nous supporter ça? » – personne ne le savait, mais nous lui avons survécu quand même. Il faut avouer : un peu comme au WEI.

Une fois arrivés au « 13 », salle de réunion des Sciences Pistes, nous avons pu déguster quelques croissants et tartines au Nutella et boire du café à volonté, même si c’était dans les verres aux couleurs de Poitiers. Pour apporter un peu de Nancy dans cette ville, qui nous accueillait avec un soleil rayonnant, la journée a débuté par une partie de flunky-ball. Une longue bataille a commencé entre deux équipes de cinq personnes, composées de quatre filles pour Nancy et d’une seule, Jo, capitaine de l’équipe du rugby féminin, pour Poitiers. Après plusieurs bouteilles par personne, nous avons remporté la victoire. La première d’une longue série contre Poitiers ?

Après un court passage dans les colocations pour déposer les bagages, le début de la visite de la ville était prévu à midi et demie – heure latino-américaine, bien sûr. Rassemblés à 13 heures, nous sommes partis parcourir cette ville et découvrir ses nombreux édifices religieux. L’ayant traversée assez rapidement, nous sommes retournés au 13 où les Poitevins nous attendaient déjà avec un excellent taboulé fait maison et des croque-monsieurs. Durant l’après-midi, le programme, également chargé, était composé d’un concert en espagnol du groupe de musique, d’un spectacle d’improvisation de la troupe de théâtre et, à ne surtout pas oublier, d’un chant lyrique de l’équipe masculine du rugby : « Sodomites, Amazonas ; Un nom : les Sadomazos ; Pour la victoire maintenant ; Le Poitou-Charentes se repose ; Sur ses enfants en noir et rose ! ». Mais le campus de Nancy voulait également partager ses chants de victoire, si durement répétés dans le bus. Ainsi l’affrontement, qui resta tout de même sympathique, entre les deux campus était audible et réellement tangible.

Une orgie romaine – au sens premier du terme

Après avoir bu, fumé et discuté du sens de la vie durant les before privés, tous les étudiants se sont rendus à ce que les Poitevines et Poitevins appellent « l’orgie romaine ». En fait, les Nancéiens, déguisés en barbares germaniques, étaient destinés à mimer les esclaves de nos chers amis latino-américains et réaliser leurs désirs les plus sombres…

Quand Poitiers organise une orgie romaine, il ne s’agit pas de juste faire semblant de se déguiser à l’aide du typique drap blanc par dessus l’épaule. Quand Poitiers convoque à son orgie romaine, la pure folie s’annonce, de même qu’une guerre perpétuelle contre l’étouffement dans la « coloc’ de la muerte », la « coloc’ de la mort ». Loin de l’ambiance bon enfant des soirées nancéiennes, les Poitevins nous ont dévoilé le sens premier d’une orgie. Début « officiel » à 23 heures, les salles étaient encore vides, mais plusieurs bidons de « Sangria à la poitevine », avec de l’absinthe et de la vodka en plus des ingrédients habituels, nous attendaient déjà. « 140 Romains et barbares les ont vidés très vite à la manière barbare des vieux Romains dans des salles qui en supportaient une bonne centaine. » Les effets de cet élixir ont été immédiats sur l’ensemble des étudiants et le terme « orgie » a pris tout son sens. Sur les airs latinos, les romains s’adonnaient à la danse et suivaient leurs envies les plus secrètes…

Le lendemain, le rendez-vous pour le départ, d’abord fixé à midi a finalement été mis une heure plus tard et l’autobus a fini par partir à 14 heures. Ainsi, nous avons quitté cette ville ensoleillée pour rejoindre la capitale de la Lorraine, moins ensoleillée, mais qui nous offrira certainement (un peu) plus de sommeil. Au moins en moyenne.