Revue de livre : « Je bosse pour la planète » de Claire Pétreault
Comment trouver un métier qui a du sens ? Comment s’engager pour la planète sans tomber dans le greenwashing ? Comment concilier travail, valeurs personnelles, enjeux climatiques et salaire ? Ou encore comment construire une carrière épanouissante dans la transition écologique ? Dans « Je bosse pour la planète », Claire Pétreault revient sur ces questions et tente d’y apporter des réponses claires et instructives, notamment pour un lectorat étudiant.
Auteur : Max Cocard
« Je bosse pour la planète », Claire Pétreault, 240 pages. Paru le 20 février 2025. 17,90€.
Publié début 2025 aux éditions Eyrolles, le premier livre de Claire Pétreault passe en revue les métiers de la transition écologique. Intitulé « Je bosse pour la planète : trouve ta voie et donne du sens à ton travail », l’autrice a pour ambition de mieux guider les individus soucieux d’insuffler du sens dans leur travail. L’alumni de Sciences Po et fondatrice du média Les Pépites Vertes décrit comment tous les secteurs de l’emploi peuvent et doivent contribuer à la transition. En adoptant une approche centrée sur le lecteur, son parcours et ses aspirations, elle s’adresse aussi bien aux jeunes qu’aux personnes en reconversion. Une lecture complète du livre permet d’en apprendre plus sur les enjeux du changement climatique, sur le lien entre transition écologique et travail, ainsi que sur soi-même.
Le livre est structuré en quatre parties : « Explorer les opportunités d’avenir », « Définir ton projet professionnel engagé », « Te donner les moyens de trouver ta place » et « Faire grandir ton engagement dans le temps ». Leur enchaînement offre un fil conducteur cohérent et permet d’aborder les divers rôles, structures et tailles d’organisations mais également d’aborder les thèmes de motivation, de candidatures et de santé mentale. Le ton, optimiste et encourageant, donne envie de s’immerger dans la lecture et de répondre aux nombreuses questions interactives. Du début à la fin, l’autrice nous guide dans la quête d’un métier alliant convictions écologiques et réalité économique. Mêlant conseils pratiques et témoignages inspirants, le livre aborde le sujet de manière pédagogique et utile.
Les exercices de réflexion personnelle permettent au lecteur de mieux conceptualiser ses propres envies et ambitions, et de les comparer aux réalités du marché de l’emploi. Ainsi, on se retrouve à calculer son salaire idéal, à écrire sur ses peurs ou encore à réfléchir sur la structure et l’échelle à laquelle on aimerait travailler. L’une des forces du livre réside également dans la diversité des témoignages recueillis, mettant en avant une multitude d’organisations diverses. On y retrouve par exemple Marie Darcas, responsable des opérations chez Ateliers Bio de Provence, Rose-May Lucotte, cofondatrice et directrice des opérations de ChangeNOW, ou encore Marion Velley, manager de la durabilité chez Volvo Group.
Mais le livre a aussi ses faiblesses. Malgré un chapitre consacré au greenwashing, on pourrait regretter l’absence d’une mise en garde plus appuyée contre les bullshit jobs, ou une critique plus incisive du rôle des grandes entreprises, des cabinets de conseil, de la finance, et plus largement du capitalisme causant la destruction de la planète. De même, il semble difficile de ne pas remettre en cause la promotion de métiers qui participent à la surconsommation (même si de manière plus éthique) comme le marketing durable. Enfin, bien que le problème systémique soit identifié et décrit, des phrases telles que « tu as quand même de l’influence, quelque part » risquent de légitimer la responsabilisation de l’individu.
Cela dit, c’est peut-être là que réside la force de l’ouvrage : refuser la polarisation et l’activisme trop marqué pour mieux toucher un public large, en particulier celles et ceux qui cherchent avant tout des repères concrets dans un monde professionnel incertain. L’approche pragmatique de l’autrice a pour objectif d’offrir des conseils, d’aiguiser le lecteur et de faciliter son insertion dans les métiers de la transition.
Finalement, « Je bosse pour la planète » tient ses promesses. Fidèle à son titre, le livre dresse un panorama riche des métiers liés, de près ou de loin, à la transition écologique. Les outils proposés sont précieux pour qui saura s’en saisir. Certes, certains passages peuvent sembler basiques pour des étudiants instruits et confiants en leur parcours. Mais pour celles et ceux qui doutent, qui cherchent encore leur voie ou se demandent simplement comment concilier écologie et gagne-pain, cette lecture constitue une ressource riche et édifiante. Alors quoi de mieux que de vous faire votre propre avis ?