Le mystère de la cérémonie du Bachelor
Ahhhh la cérémonie du Bachelor, rituel mystérieux et intriguant qui ne se produit qu’une fois dans la vie d’un étudiant à Sciences Po et qui pourtant reste une énigme absolue. A mi-chemin entre la cérémonie à l’américaine et le perlimpinpin français, décryptage d’un rite de passage obscur et récapitulatif de l’édition 2019.
Cérémonie du Bachelor, KESAKO?
Alors, qu’est ce que la cérémonie du Bachelor dont on entend finalement si peu parler que certains d’entre vous apprendront son déroulement post évènement ? Il s’agit d’un hybride entre la conférence de rentrée et la remise de diplôme. Il faut savoir qu’à Sciences Po, on ne remet pas à chaque étudiant son diplôme de fin d’études en personne lorsqu’il termine enfin ses trois années de collège universitaire. Ledit diplôme est en fait envoyé par mail au cours de la première année de Master (ne demandez même pas quand, personne ne sait). Diantre, dirons certains, pourquoi nous convier en Boutmy si on ne nous encense même pas sur la place publique durant la fameuse soirée?
Simplement pour marquer le coup! Pour réunir dans la même salle les diplômés des différents campus et leur dire « Congratulation! You did it! Welcome to Hell ! * (*euh i mean Master) ».
C’est le moment de retrouver les grandes figures du Collège Universitaire de Sciences Po Paris mais aussi celle des campus et d’écouter des discours à la pelle. Durant les trois heures de cérémonie, vous entendrez la doyenne ou le doyen des différents campus, des responsables de la scolarité (oui ceux là même que vous n’arrivez jamais à joindre), le directeur (of course) et le secrétaire général de Sciences Po vous dire à quel point vous êtes des survivants et vous exhorter à être une meilleure version d’étudiant, plus impliquée dans la vie de Sciences Po pendant vos deux dernières années.
C’est enfin l’occasion de découvrir qui sont les titans qui ont réussi l’exploit de finir Summa Cum Laude et de se dire que nous aussi on aurait pu le faire si on écrivait pas des articles pour la Péniche, mais chacun ses priorités pas vrai? Au cours de la cérémonie sont récompensés les étudiants les plus brillants mais aussi les étudiants dont l’engagement associatif au sein de leur campus force le respect. Les visages des lauréats de ce prix sont généralement plus familiers, réminiscence d’étudiants toujours assis en péniche ou au bocal et membres de tellement d’associations que la règle du cumul des mandats devrait s’appliquer.
L’édition 2019: histoire du cannibalisme et nostalgie de la 3A.
Cette année, c’est à « deux coeurs palpitants et quatre mains » tremblantes sans doute, que Gilles FLEURY et Vincent FERTEY ont assuré l’animation de la soirée. L’édition de 2019 coïncide avec les 20 ans du campus de Nancy et pour l’occasion les campus de Dijon, Le Havre, Menton, Poitiers et Reims sont tous venus fêter ça dans la grande maison de Sciences Po Paris.
En entrées, prise de parole de la célèbre Bénédicte Durand qui nous souhaite la bienvenue dans « la maison du père » et nous encourage à « accompagner les plus jeunes » (on parle de vous les 1A) et English bashing sur son lit de parallèles entre l’histoire politique (et footballistique) mondiale et celle des années de Collègue U par Stéphanie Balme. En plat principal, incitations au cannibalisme et cours de linguistique avec une Astrid Von Busckit passionnante qui invite à « se goûter les uns les autres » (message bien reçu Astrid, le baby boom est amorcé pour 2020) et discours de l’étudiant d’honneur, Raphael Becques, qui n’oubliera pas de remercier la direction de Nancy avant d’enchainer sur le classique mais efficace « Maman ». Pour finir, intervention de Frédéric Mion en guise de thé bien brulant qui nous rappelle que la 3A c’est fini et que c’est fait pour briser les couples. Sacré Frédo qui aura quand même raison sur un point : dans toute séparation il y a un grain de folie.
Difficile de choisir quel aura été le point d’orgue de la soirée : le spectacle de danse indienne présenté par le campus du Havre ou la mention de votre journal préféré par Andreas Roessner lors d’une boutade à laquelle nous n’avons pas souhaité répondre (coeur brisé pour être honnête).
Pour certains, la cérémonie du Bachelor reste quand même très importante, c’est le moment de dire au revoir au bac à sable pour les uns, le moment de dire au revoir à Sciences Po définitivement pour d’autres, les valeureux soldats qui partent guerroyer vers d’autres horizons. Pour beaucoup c’est juste le moment pré Bal du Bachelor, une représentation accessoire qui ne justifie pas de louper un cours ou de révéler sa tenue de soirée avant l’instant T…