LE MAG – L’Enquête au coeur de « l’Affaire des affaires »

A voir si :
Vous aimez les films qui parlent du mouvement néo-gothique dans une optique purement kantienne, et une méthode de réflexion tendant de surcroit vers le spinozisme.
Plus sérieusement, si vous êtes un fan de la première heure de Gilles Lelouche, des bons polars, et des adaptations de scandales politico-judicaires, ce film devrait vous combler.

 A éviter si :
Vous ne savez pas ce qu’est un juge d’instruction, et que vous mangez encore vos spaghettis avec une cuillère.

L'enquête

Ce long-métrage nous fait vivre l’affaire Clearstream à travers le regard de l’ex journaliste de « Libération » Denis Robert. Passionné et persuadé d’avoir mis la main sur une piste au sujet de la très opaque banque Clearstream, il veut dénouer les noeuds de « l’Affaire des affaires ». Son chemin va croiser celui du juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke, personnalité très engagée contre les scandales de corruption tant politique qu’économique. Ils vont ainsi tenter de mettre à jour les rouages de l’Affaire « Clearstream » qui éclaboussa le nom de nombreuses personnalités politiques, dont notamment Nicolas Sarkozy ou Dominique de Villepin. Entre magouilles de transactions financières et intérêts politico-économiques, c’est dans un véritable bourbier que le spectateur est plongé.

Garenq filme un Gilles Lellouche jouant incroyablement juste, incarnant un journaliste pour lequel les grands procédés financiers relèvent du mystère et qui est seul face à une institution bancaire parmi les plus puissantes du monde. Vient s’ajouter au casting Charles Berling qui campe le fameux juge Van Ruymbeke. Trait pour trait, la ressemblance est frappante. De manière plus générale, il faut noter le travail formidable effectué sur le casting : chacun des protagonistes du scandale est grimé de manière identique dans le film.
Le film en lui même tient sa promesse : celle de nous faire comprendre les ressorts de l’affaire Clearstream à travers l’enquête de Denis Robert et Renaud Van Ruymebeke. Les dialogues sont certes techniques par moment, mais toujours sans artifices.

A la fin du visionnage, on ressent cependant une certaine frustration : fin trop rapide, fond finalement assez fade et neutre.
Les motivations de certains protagonistes étant toujours sans réponses aujourd’hui, le réalisateur aurait pu nous apporter une interprétation plus personnelle. Au lieu de cela, l’Enquête s’achève sur un simple texte nous informant des conclusions officielles données à l’affaire. Participe également à cette déception le fait que le profil de certains protagonistes ait été indéniablement poli pour ne pas paraître trop sulfureux.

En un mot :
Garenq et Lelouche réussissent le pari de tenir le spectateur en haleine pendant près de deux heures avec un scénario qui pouvait pourtant rebuter. L’Enquête est de ces films qui nous font nous rendre sur Wikipedia dès la sortie de la salle pour approfondir certains points d’un sujet indéniablement bien traité par le réalisateur.
Bref : un film juste, qui nous fait voyager dans un monde de la banque, certes caricaturé, mais pas des moins impitoyables.

La note :
7/10

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