Le Grand Oral de Sandrine Rousseau : “Penser radicalement, c’est changer un modèle social hiérarchisé”
Mardi 28 mars, La Péniche et Sciences Po TV ont convié la député écologiste Sandrine Rousseau au troisième Grand Oral de la saison. Au cours de l’échange, la députée a développé sa théorie politique, puis a répondu à des questions d’actualité, particulièrement empreintes d’un climat politico-social tendu.
Sandrine Rousseau est de celles et ceux qui ne laissent pas indifférents, qu’elle soit admirée ou détestée. Cela se retrouve dans son parcours politique. Députée Europe Écologie-Les Verts de Paris, elle ne manque pas d’exprimer clairement ses positions anti-capitalistes, anti-patriarcales ou encore anti-nucléaires. Aujourd’hui, Sandrine Rousseau représente la branche de EELV dite “très à gauche”, en opposition totale avec Yannick Jadot, candidat à la présidentielle de 2022, perçu comme “et de droite et de gauche.”
<<Si les quatre partis de gauche étaient venus aux législatives séparés, nous n’aurions pas le nombre de députés que l’on a aujourd’hui. Donc la NUPES a marché.>>
Durant cet échange, Sandrine Rousseau a été largement interrogée sur la stratégie de la NUPES, son efficacité et ses limites. En effet, la députée ne cache pas sa mésentente particulière avec l’aile LFI de la NUPES lors du vote de la motion de censure : Madame Rousseau appelait à retirer des amendements afin de faire avancer le débat, soit une stratégie ouvertement contraire à celle de son alliance. À celà, la députée rétorque qu’une réorganisation est nécessaire au sein de l’alliance : <<Je pense que c’est la NUPES qui y arrivera, à condition de s’entendre, et de repenser les rapports de force au sein de la NUPES.>> Tout en affirmant les faiblesses de la NUPES, Sandrine Rousseau rappelle que sans cette alliance, une telle présence de la gauche à l’Assemblée n’aurait pas été si forte.
Féminisme, radicalité et violences policières…
Lorsque la députée est interrogée sur l’impunité des violences sexistes et sexuelles (VSS) en France par une étudiante, Sandrine Rousseau répond : <<La société, globalement, accepte ces violences.>> La députée écologiste ne manque pas de rappeler qu’elle considère les VSS comme une faille systémique dans la société. Elle-même est très engagée au sein des milieux féministes. Suite à l’affaire Denis Baupin, elle a notamment écrit le livre Parler et fondé l’association du même nom pour sensibiliser sur l’importance de la parole pour les femmes victimes de VSS : c’est la refonte de tout un système qui, selon elle, est nécessaire.
Mais si Sandrine Rousseau souhaite la chute du capitalisme, elle évoque d’abord la nécessité de la chute du patriarcat, qui selon elle, entraînerait de manière presque causale, la fin du capitalisme.
De ce Grand Oral, Lilas, étudiante en première année, a retenu la “solidité” de certains arguments de la députée écologiste, tout autant que la “tension” qu’ont soulevé certaines questions, notamment au sujet de la violence, et de sa légitimation en matière écologiste.
Crédit image : Caroline Renaux pour La Péniche