Le clip de Promos : original et réussi

Ce dimanche matin, on devine dans les yeux des figurants la courte nuit qu’ils viennent de passer. Ils sont une vingtaine à s’être réunis, sur les coups de 11h devant les grilles du 27, répondant à l’appel de Maxence pour tourner la scène d’introduction du clip de promos. Justine Dobelmann, dans le rôle du personnage principal, se tient debout, enroulée dans un drap, adossée à un matelas et une table de nuit que trois hommes de l’ombre essaient de maintenir stables. On lance la musique, on répète trois, quatre fois les mêmes gestes : « à chaque fois que je dis « top », on passe au suivant ». Top. Elle ouvre les yeux. Top. Elle baille. Top. Marion tend une brosse à dent. Top. On lui fait les cils. On fait tourner la boîte d’Haribo, les passants s’arrêtent sur le trottoir, interloqués, tandis que les « action ! », les « coupez ! » et les incessants « c’est la dernière! » se succèdent. Ils seront là jusqu’à 13 heures.

Depuis plusieurs mois, six étudiants de deuxième année de Sciences Po se démènent pour créer un concept original de clip de promos. Finis les lipdubs à la caméra tremblante, les harlem shakes ringardisés par les écoles de province, la vidéo diffusée ce soir à 19h est un véritable exercice de style. En quatre minutes, Maxence Drummond, Pierre-Louis Lagnau, Rafaella Scheer, Marion Soller, Nadim Bel Lallahom et Alexandre Jesco résument 5 ans à Sciences Po, de la lettre d’admission au Grand Oral, en passant par la Péniche, les soirées, la 3A et les cours en Amphi. Loin des trames et codes classiques, le projet n’a qu’un seul et unique objectif : créer un super souvenir pour les étudiants.

Le projet aura nécessité 7 tournages étalés sur trois semaines, 300 étudiants et un gros dispositif technique. Leroy-Beaulieu transformé en boîte de nuit, un avion Barbie en A380 et la Péniche en péniche, l’équipe n’a pas lésiné sur les moyens sans tomber dans la surenchère ; un mélange réussi d’effets rétro, de scènes figées et accélérées, avec des jeux de lumière et musicaux. Et le résultat est bluffant : des séquences qui s’enchaînent de façon dynamique sur fond de remix électro, des plans vraiment sympas et une panoplie de personnages, de costumes et de professeurs, David Colon, Etienne Wasmer, qui se sont bien pris au jeu. De l’aveu du réalisateur, Maxence, le tournage fut une magnifique expérience, très drôle malgré le défi que représentait le tournage de certaines séquences (scène finale avec une centaine de figurants). Même si elle aurait préféré le diffuser en avant-première au Gala, l’équipe n’est pas peu fière du travail accompli et espère charmer les étudiants par son projet audacieux et original. Lapéniche.net, en tout cas, est conquise. H-2.

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