Juste pour rire.
PBDSP. Au premier abord, cela aurait pu être le nom d’un énième syndicat, en espérant que le nombre de lettres du sigle ne soit pas proportionnel au nombre de tracts. Finalement, aucune consommation de papier, ni d’élections à prévoir. Avec un sigle presque aussi célèbre que FNSP, Problèmes de SciencePiste est devenu la référence de l’humour au sein du 27, tumblr pionnier du web sciencepiste. Récompensé en novembre 2012 par un prix de la vie étudiante, il a réveillé les Kev Adams sommeillant en chacun d’entre nous.
La place grandissante accordée à Facebook dans la vie des étudiants (sujet d’une enquête exclusive de LaPéniche) a ouvert de nouvelles perspectives. Jusqu’alors, Anne Roumanoff était la référence de l’humour à Sciences Po, tandis que maintenant les commentaires à base de « pute à like » rythment des montages et autres publications humoristiques sur des groupes de promo. Certains ressentaient probablement une certaine nostalgie en pensant à leur hilarant Skyblog tenu pendant de longues années. Exit la génération Y, c’est la génération PBDSP qui a pris le contrôle. Le nombre de Tumblr et autres pages Facebook a considérablement augmenté ces derniers temps, créant un véritable Sciences Po Comedy Club en ligne. Alors que certains ont surfé sur des tendances étudiantes internationales comme Spotted, d’autres ont voulu lancer des concepts originaux, au point de s’exporter hors de Sciences Po.
Sciences Po private jokes.
Le folklore sciencepiste est connu de tous. Les traditions et les références existent par dizaines, façonnées par des heures passées à la cafèt, dans le jardin, et à la bibliothèque, du moins sur son sol. Ces petits clins d’œil, d’autant plus drôles que seuls les sciencepistes sont à même de les comprendre, restent la source d’inspiration privilégiée de tout étudiant qui veut faire le buzz. Sur le même modèle que PBDSP, Chroniques de Sciences potes a amassé des likes grâce à l’enthousiasme de deux 1A de cette année, fin connaisseurs des GIF. Modèle le plus récent, il a été précédé en 2012-2013 par des beaux succès tels que Hard Life in Saint-Germain.
Dans ce même esprit de blagues codées, certains ont tenté d’adapter des modèles réussis à la sauce Sciences Po. C’est le cas du plus grand succès de cette année, Boud mie. Forte de ses 1 393 amis, la page, co-créée par Alex Baptiste Joubert, n’a cessé d’accumuler les succès, faisant de ce Gorafi sciencepiste une référence. Les cours de Perrineau permettent d’éplucher le site et la version papier du Gorafi a remplacé le Baudoin. Boud mie a plein de projets et compte notamment proposer des fausses unes de journaux.
Un autre projet de grande ampleur serait dans les cartons pour l’an prochain. La concurrence a été submergée. Leur modèle, le Radeau en amarre, et a décidé de mettre les voiles. Le trio Pigasse, Niel et Berger n’a pas encore exprimé de volontés de rachat, mais Boudmie reste une valeur sûre grâce à quelques articles majeurs comme celui sur Aide et Conseils. Réussissant à effrayer une 0A un peu trop crédule, ce fut une consécration.
Dans un tout autre registre, le concept est un peu passé de mode, mais Spotted Sciences Po Paris fut un membre précurseur de cette série de pages, permettant à chacun de guetter la déclaration torride le concernant. Toujours dans la série des phénomènes globaux, Things Sciences Po students don’t say a été créée fin mai 2013 avec une qualité qui n’a jamais diminué. Conçue sur le modèle développé par des universités anglo-saxonnes, la page réagit de manière sarcastique à l’actualité sciencepiste en utilisant aussi des contributions extérieures sélectionnées avec soin.
Nous attendons toujours un BuzzFeed Sciences Po avec des listes telles que le top 10 des plus beaux appariteurs, 15 sandwichs délicieux de la cafèt (#foodporn #barbara) ou les 10 meilleurs tags de toilettes. Une chose est sûre, vu le succès de ces différentes créations, le filon peut être exploité.
La communauté Sciences Po, un tremplin vers le succès ?
Outre un talent d’amuseur, certains ont développé des concepts originaux, qui dépassent le simple cadre d’une page Facebook, ou même de Sciences Po. Au début de l’année scolaire 2013-2014, Chroniques d’une sudiste en milieu intellectuellement hostile a été créée. Étudiante de première année passionnée de dessin, virtuose de la palette graphique, la Sudiste a trouvé une source d’inspiration presque inépuisable dès sa semaine d’intégration. Chamboulée par la rencontre avec un fan de Tocqueville un peu trop sûr de ses goûts, elle commença à remplir un carnet grâce à ces petites anecdotes vécues à Sciences Po et à Paris en général. Rapidement, quelques amis la motivèrent afin que la page Facebook voie le jour, le succès fut immédiat. Avec une centaine de nouveaux likes à chaque dessin, c’est un véritable succès. Intéressée par la communication, la Sudiste est souvent sollicitée par plusieurs associations afin d’aguicher les étudiants grâce à des illustrations d’évènements originales. Très appréciées, ses dessins dépassent le simple cadre d’une page Facebook, et même celui de Sciences Po puisqu’elle reçoit régulièrement des propositions pour des projets hors de Saint-Germain des Prés.
Certains ont décidé de ne pas se focaliser sur la vie à Sciences Po, pour toucher un public plus large, avec plus ou moins de succès. Certaines pages restent très confidentielles, comme Seal vous plaît malgré des jeux de mots recherchés et efficaces. D’autres, sont retweetés par Booba. C’est le cas de Charles de Gau2le. Avec un article le concernant sur les Inrocks.com et sur 20minutes.fr, en un éclair ce tumblr a fait le plus gros buzz de l’année (pendant une semaine), dépassant largement l’échelle sciencepiste et montrant toute l’efficacité de cet incubateur de l’humour qu’est Sciences Po.
Les échecs sont multiples, les trolls sont infatigables (le catalogue des rageux qui ont raté Sciences Po, le catalogue des sciences pistes, comment (vraiment) valider sa 1A). Mais les occasions de divertissement au sein de Sciences Po sont nombreuses. Le niveau moyen de procrastination est déjà élevé en temps normal, mais l’offre de l’humour sciencepiste permet de déjouer tout ennui après avoir fait le tour de l’humour de droite et de BHL fait des trucs. De quoi regretter, au fond, qu’il n’existe aucun double diplôme avec l’Ecole Nationale de l’Humour.
One Comment
Florian B.
Pour info, l’ancêtre de tous, c’est l’association des cons, qui avait créé son site web en 2002! Les archives sont accessibles via cet article : http://lapeniche.net/le-1000eme-article/