Jean-Baptiste Millet – l’engagement à l’UDI.
Jean-Baptiste Millet est étudiant en 2A bicursus histoire. Originaire de Châteauroux, il s’est battu pour que la liste UDI soit représentée dans sa ville pour les municipales. L’engagement des jeunes est pour lui une priorité, et, parce que Jean-Baptiste est engagé en politique depuis trois ans déjà, il commence à en connaître les rouages : les jeunes sont une force électorale que les politiques doivent considérer, et c’est pourquoi il faut se mobiliser et s’engager. Rencontre.
En quoi consiste ton engagement ?
En 2010, je vais à une conférence sur l’Europe donnée par Jean-Marie Cavada, député européen. Ce jour là, il me convainc, c’était en fait une sorte de dîner-débat et à la fin je peux poser une question. C’est la première fois que j’ai pris des notes et que j’ai construit une question : c’était sur la bourde qu’avait fait Borloo en apportant son soutien à la TVA sociale. Je pose ma question et Cavada me dit « Eh bien jeune homme, vous savez beaucoup de choses pour votre âge ». J’étais très ému. La semaine d’après je prenais ma carte au Nouveau Centre. Je suis maintenant du Nouveau Centre passé à l’UDI.
Quel projet pour les municipales ?
On a préparé les municipales à Châteauroux avec le projet de monter une liste centriste : parti radical, Nouveau Centre et MODEM. On a posé les premières pierres à l’été 2012. J’aidais le leader à faire tous ses discours : c’est un homme qui vient du monde sportif, de l’action, et moi je l’aidais sur le coté politicien. On a commencé un groupe à 6-7, et on a terminé un groupe à 30 à l’été 2013. Seulement, une liste à Châteauroux c’est quarante trois personnes. C’était difficile de constituer une liste pour des raisons financières. Comme on était beaucoup convoités par un candidat UMP et un candidat de droite dissidente, on a décidé de faire monter les enchères. En Octobre on a fini par rejoindre le candidat UMP.
Concrètement, ça se traduit comment ?
Lorsque l’on s’est ralliés, on a négocié sept places, avec six places éligibles, deux d’adjoints. Je devais être à l’origine conseiller municipal. Sauf que évidemment…ça ne s’est pas passé comme ça. Parce que le candidat UMP a subit de nombreuses pressions, Châteauroux étant une ville traditionnelle de centre-droit, tous les UMP d’aujourd’hui sont des anciens de l’UDF et voient d’un mauvais œil l’arrivée de notre liste UDI-MODEM. Donc j’ai été évincé… Mais au profit de ma mère, avec quatre ou cinq places éligibles, et mon meilleur ami d’enfance. Sur le coup ça a été une déception car j’étais le premier dans l’aventure. Mais le fait qu’il y ait ma mère, qu’il y ait un très bon ami à moi m’a rassuré. Et puis c’est la différence entre engagement personnel et engagement de parti : je suis content que mes idées soient représentées, et au fond, c’est le principal. Je sais que les idées que l’on avait élaborées sont représentées dans cette liste. Il y a mon nom par le biais de ma mère, et lorsque l’on réfléchit en perspective électorale, bon, c’est assez satisfaisant.
Pourquoi faut-il s’engager en politique lorsque l’on est jeune ?
Je pense que l’engagement des jeunes c’est à la fois deux choses : c’est donner un autre point de vue, mais c’est aussi une image. Les jeunes doivent véhiculer une image, et doivent montrer qu’ils s’intéressent à la chose publique car sinon on ne peut pas construire quelque chose d’intergénérationnel. On ne peut pas se poser en force électorale s’il n’y a pas de véritable engagement derrière. La politique c’est des mathématiques : à quoi bon un politique va donner de l’énergie, des moyens financiers, si personne ne va se mobiliser par la suite. C’est exactement ça pour les jeunes : il faut que les jeunes montrent qu’ils sont intéressés, qu’ils vont voter, parce qu’en face, les politiques peuvent faire quelque chose. Ça a été ce qu’a tenté de faire Hollande, et, bien que ce ne soit pas mes idées, force est de reconnaître que lorsqu’il s’annonce « Candidat de la jeunesse » et bien ça donne de l’espoir. S’il peut faire quelque chose pour moi, pour mes camarades, pour moins d’échec, pour plus d’intégration, et bien oui, ça me réjouit.
Tu étudies en bi-cursus, comment arrives-tu à gérer ?
Moi c’est un bicursus histoire. Ce qui est absolument fascinant c’est que je n’ai jamais trouvé de communauté aussi politisée. Et, c’est ça qui est génial. Bon je ne sais pas si c’est une coïncidence, du fait que l’on se plonge dans les lettres pour que l’on soit politisé mais, je connais beaucoup de gens autour de moi en bicursus qui trouvent le temps de faire de la politique. C’est cependant très chronophage, et parfois, il faut faire des choix… Et je choisis toujours la politique. Toutes mes absences sont dues à des réunions, des conférences… Toute l’année dernière j’ai accompagné Hervé Morin dans toutes ses conférences à Paris. J’arrivais une heure avant lui, avec son assistante parlementaire, on regardait combien il y avait de gens, je l’accueillais quand il sortait de son taxi. Alors c’est sûr qu’il faut être hyperactif et insomniaque mais moi j’aime ça.
Le mot de la fin ?
Sciences Po est la meilleure école pour la politique parce que c’est un débat et un échange permanent. Je trouve toujours des gens très tolérants avec qui l’on peut parler, échanger des idées. J’ai trouvé des gens brillants qui ne pensent pas la même chose que moi, mais que j’estime énormément. C’est bien d’avoir à la fois un pied à Sciences Po et cet ancrage dans des municipalité pour voir ce que c’est la politique concrète.
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