FA, Pompom, Batuka: les supporters du CRIT partent enflammer Aix
Les Fils au Critx ! par Grégoire Molle
14 mars 2012. Tout Sciences Po est envahi par les exposés, galops, mémoires et autres final papers. Tout ? Non. Un petit local résiste encore et toujours à l’envahisseur. Dans la cafétéria du 27, au sein du local de l’AS, les Fils d’Arcueil ont de bien plus nobles projets: préparer le combat Crit’ique contre le village d’Aixum, ainsi que des autres villages de la Gaulle profonde. Le combat s’annonce rude cette année. La délégation parisienne étant réduite pour des raisons d’organisation, il y aura beaucoup moins de supporters que l’année dernière. Qu’à cela ne tienne, nos Ultras, gavés de pintes qui leur servent de potion magique, comptent bien occuper le terrain comme si toute la capitale avait fait le déplacement. Financés par l’Amicale des Sangliers (AS), ils ont acheté peintures de guerre, drapeaux, fumigènes et bien entendu de la vaseline, pour pouvoir fister les provinciaux au rythme des nouveaux chants qu’ils ont composés pour cette année, en grands bardes qu’ils sont.
Niveau forme physique, ils sont au top. Nombre d’entre eux sont également des membres actifs de l’AS, et ils s’organisent régulièrement des sorties Laserquest pour entretenir leur forme physique. Tout cet exercice est éreintant, et c’est sans doute pour cela qu’ils acclament, pendant que je les rencontre, une des deux Filles d’Arcueil, qui est allée leur chercher des madeleines pour leur goûter : le repos et le repas du guerrier, bien mérité.
La vie d’un Fils d’Arcueil est en effet éprouvante, mais n’ayez crainte, leur résistance physique et mentale n’est plus à prouver. Une bonne partie d’entre eux ont en effet subi une sélection impitoyable visant à les tester, dont la légende raconte qu’elle se passe dans les forêts celtiques. Le concours n’est toutefois pas la seule manière de rejoindre la famille Ultra – il serait également possible de la rejoindre par « Mention Très Bien », en s’étant fait particulièrement remarquer au Crit, par des exploits à faire tomber le ciel sur la tête des provinciaux. Les Ultras ne sont de plus pas seuls : les anciens Fils, devenus Papas et Papis d’Arcueil après leur entrée en Master, continuent de leur transmettent l’ « esprit Ultra ».
Cette année encore, les Ultras devraient ainsi savoir s’imposer, aussi bien par leurs actes de bravoure que par leur rhétorique : « Les Aixoises ? Des grosses salopes, et les Aixois, des petites quéquettes paraît-il ».
Par Richix !
LA BATUKA, bons baisers du Brésil Par Pauline Bock
Erratum: une version précédente de cet article expliquait que la batuka était née en 2008, et non pas en 2007. Un historique plus détaillé a été rajouté.
En cette renaissance du mois de mars, et du grand évènement science-piste l’accompagnant, c’est avec nostalgie que les plus anciens parlent aux jeunes et innocents 1A du légendaire, du décadent, de l’inoubliable MonarCrit. Les chants de gloire résonnent encore dans la Péniche, Fils et Pompoms déchaînés au son des tambours… Les tambours ? Attendez les mecs, on n’oublierait pas quelqu’un ?
Depuis 2009, le Crit ne peut se définir sans la Batuka, cette tribu jaune et noire armée de percussions qui sème délire et gros son tout autour d’elle dans les gradins colorés. Mais la Batuka est souvent mal connue. Oh, bien sûr, on a tous un ami à la Batuka ; une connaissance un peu foldingue, un visage généralement souriant. L’aura de la Batuka est ainsi faite, d’une sympathie bien réciproque. Que serait le Crit sans la Batuka ?
Mais à l’automne 2008, la Batuka, c’était avant tout le rêve d’un étudiant à l’entrée en master, Diego Saez, qui avait gardé dans ses oreilles des miettes de 3A brésilienne. Des souvenirs de Sao Paolo plein la tête, il avait rassemblé une quinzaine de courageux pour suivre à l’AS le cours de « batucada » (le vrai mot brésilien), qui existait depuis 2007, avec un prof professionnel. Avant lui, Léo Drapier ainsi que la présidente de l’AS avaient fondé ce cours et mené la version 1.0 de la Batuka au Crit de Toulouse 2008, afin de rendre à Paris le prestige et le prix de l’ambiance, perdu à Grenoble en 2007. Cependant, les instruments sont chers, et payer un prof l’est aussi. A la demande de Diego, l’AS laissa tomber le prof pour acquérir des instruments, et le jeune 4A, initié au Brésil à l’art du rythme de la samba, reprit seul le flambeau. En l’honneur de la « tatubola », la batterie de l’université Fundação Getulio Vargas de Sao Paolo, où il accéda au savoir batukesque, il donna à la Batuka parisienne la spirale du logo brésilien, et les couleurs jaune et noir qui étaient également les siennes. Le leader « Papatuka » était né.
La Batuka de Sciences Po est aujourd’hui connue des étudiants de Sao Paolo, qui la suivent et en partagent le répertoire de chants. Une véritable relation privilégiée s’est crée et les internationaux sont aussi surpris qu’heureux de retrouver un petit bout de Brésil. Recréer une batucada est une tâche ardue : actuellement, la Batuka ne dispose d’aucun statut particulier, ni association, ni sport, ni art au sein de Sciences Po. Considérée comme une « annexe de l’AS », elle nécessite cependant une organisation et une technique précise.
On décompte trois instruments de base : le surdo, sorte de gros tambour, qui marque la cadence et produit les basses ; la caixa, qui crée le cœur du rythme avec sa caisse claire ; et le tambourin, plus aigu, à quoi s’ajoutent de nombreuses cloches et clochettes. Les 5 surdos, 9 caixas et 10 tambourins mis à disposition par l’AS ont directement été importés du Brésil. Le chanteur, généralement devant, fait office de chef d’orchestre et lance les appels. Si les rôles sont plus ou moins fixes, les anciens peuvent jongler avec plusieurs instruments – et il faut noter la présence d’une mascotte, renommée LBY pour des questions d’anonymat. La Batuka a fait sa première apparition dès le Choukrit de Strasbourg au printemps 2010 : au Brésil, ces batteries existent aussi dans les universités et encouragent souvent les matches sportifs. Batuka et Crit étaient donc faits pour s’entendre.
Cette innovation de l’IEP parisien (qui l’est aussi au niveau universitaire, la Batuka de Sciences Po étant la première existante au sein des universités de Paris, a immédiatement fait des émules : les fanfares provinciales, magnétisées par les rythmes brésiliens, ont commencé à lancer leurs propres Batukas. C’est le cas d’Aix, et de Strasbourg, avec le succès que l’on lui connaît, puisque l’IEP a décroché le prix de la Fanfare lors du Crit 2011.
Mais cette année, la Batuka de Paris est bien décidée à l’emporter ! Elle avait déjà largement participé au mérite du Prix de l’ambiance décroché au Choukrit – c’est d’ailleurs depuis lors que l’AS a compris l’avantage d’une telle batterie. Leurs chants et danses multiples assurent tous les ans un niveau de décibels incroyable. Et si leurs places au Crit n’a jamais été mise en doute, 2012 apporte un nouveau challenge : l’ApériCrit. Pour des raisons d’organisation et de logistique, l’AS aixoise a dû fortement limiter les places attribuées aux délégations, et la Batuka parisienne ne s’est vue décerner que 17 places, pour les 27 joyeux drilles la constituant cette année. Tout est question de motivation : ce n’est pas l’épreuve de l’absence de logement et de transport dans leurs packs Crit (oui, Aix a vraiment eu de gros problèmes d’organisation) qui arrêtera les membres de la Batuka, déjà amis avec les Aixois. « L’an dernier, précise le Papatuka Diego, Aix jouait très souvent avec nous ! »
Une coordination avec les Ultras est également prévue : un rythme d’enfer contre des chants pour le moins originaux. Quant aux Pompoms, elles s’entraînent avec la batterie : il s’agit d’élaborer de véritables chorégraphies accordées à la Batuka, quand le MonarCrit était davantage terrain d’improvisation. Désormais incontournable lors du Critérium, la Batuka rassemble les foules : c’est tout de même à elle que l’on doit le plus fameux des chants parisiens, « Ohohohoho… Sciences Po Paris ! ». Les supporters connaissent ses rythmes et les reprennent en chœur… Parfois même, les lancent.
Si l’ApériCrit reste l’objectif majeur de 2012, la Batuka n’a pourtant pas attendu cet évènement pour faire la fête. Depuis le recrutement au mois d’octobre, la batterie a enchaîné les apparitions publiques : ils ont mis le feu à la fameuse Cash n’ Trash, l’occasion de se remémorer les chants parisiens en ce pré-pré-Crit, et ont défilé fièrement – et pour la première fois – au Carnaval de Paris, accompagnés de sciences-pistes motivés, tout de jaune et noir vêtus. Mais l’occasion unique, ce fut la visite de Lula à Sciences Po : surpris, un peu ému sans doute, l’ancien Président de la République du Brésil a été accueilli chaleureusement par les échos de sa samba natale. Les journaux brésiliens ont cité la Batuka de Sciences Po dans leur article sur cette rencontre ! __ Une belle reconnaissance, méritée par leurs répétitions intenses, trois heures chaque dimanche après-midi dans un studio loué par l’AS (et bien insonorisé).__ Les musiciens amateurs n’en oublient pas pour autant de s’amuser. Entre deux répèts, les voici qui jouent aux Buttes Chaumont, ou même sur le Pont des Arts… « On y a joué au moins trois heures, s’exclame Diego, c’était devenu une sorte d’attraction touristique très drôle ! Même si après, les flics nous ont gentiment fait comprendre qu’il fallait partir. » Rien ne fait peur à ces lurons, surtout pas envahir la Bretagne le temps d’un mémorable week-end d’intégration et animer de rythmes brésiliens la vie paisible d’un village paumé. Jouer sur la plage, sur le bord de la route, ou même dans une cave à 4 heures du matin, ça les connaît. « Au week-end Batuka, on fait la fête, mais il faut être prêt à se lever pour répéter. » De régulières soirées Batuka, des repas brésiliens et les petites pintes en fin de répétitions améliorent encore la cohésion du groupe, que tous disent excellente – et on les croit sur parole. La Batuka, c’est donc une grande bande de potes, mais aussi une motivation pour la troisième année : nombreux sont les 2A que la Batuka a ouvert à la culture brésilienne, voire à y envisager d’y passer un an. Désormais en passe d’être diplômé, le grand Papatuka cherche un héritier : « Mais la Batuka, c’est mon bébé, confie-t-il. Je reviendrai ! » La majorité du groupe étant constituée de 2A, il va falloir assurer la relève à la rentrée…
Pilier du Crit et de Sciences Po, pas de doute, l’avenir de la Batuka s’annonce prometteur.
Les Pompom: Richie’s bitches? Par Justine Jankowski
Vous avez dit «1A qui se trémoussent en jupette » ? Détrompez-vous. La préparation de l’épreuve du Show Crit par les Pompom girls de Sciences Po est prise au sérieux, d’autant plus que désormais, les héritières des « Gourgandines de Saint Guillaume » ont une réputation à tenir : les gagnantes du Show 2011, ce sont elles. Une pression qui s’ajoute à un travail sur tous les fronts.
Évidemment, le premier travail du Show est de monter une chorégraphie. Oui, les cheerleaders sont avant tout des danseuses, et ne se contentent pas d’abuser des rotations de bassin langoureuses comme leur réputation pourrait porter à le croire. Chaque entrainement est ponctué d’un « atelier » : Les cheerleaders de Sciences Po n’ont pas attendu la lumière des universités américaines, pour projeter sur scène, l’art du trémoussage de pompons en rafia !! Non, les américains, sportifs fanatisés ‘à l’extrême, leur ont juste apporté, en échange culturel, la jupe minimaliste, les pompons frénétiques, gadgets, hurlements hystériques, et training digne des commandos de marines sous la férule implacable d’un coaching de sous-officier d’active. Et surtout la compétition, si chère à nos virils pionniers !
Objectif 1 : Faire rêver le public (avec modération). Objectif 2 : Ecraser la province (dans les grandes largeurs). La musique est donc composée d’un medley -comme chaque année- qui mélange toutes sortes de styles histoire de réveiller nos supporters anesthésiés par les 7 Shows précédents. Rap, soul, pop, années 50… 6 minutes de show à paillettes, 6 minutes de légèreté, d’humour, de poésie, et, elles nous l’assurent, pas une de strip-tease. La chorégraphie, en cours de création lors de l’interview, a été finalisée avec l’intervention des Pompom boys, chauds comme Jean Claude Dusse face à une ouverture.
Un autre problème est régulièrement soulevé aux entrainements bihebdomadaires : celui des costumes. Comment harmoniser le jaune et le noir pour un ensemble sexy mais pas vulgaire en échappant à la fatale parenté avec Maya l’abeille ? Cette considération semble triviale. Et pourtant : nulle Pompom ne perdra sa dignité à finir à moitié nue, ou à endosser un costume grotesque devant des centaines de supporters. Quelle jupe, quel haut, quels accessoires, toutes ces problématiques sont soumises à la discussion à chaque répétition. Louise Leibovici s’est d’ailleurs bravement dévouée pour faire du lèche -vitrine à Châtelet (être Pompom comporte des contraintes tolérables). A l’heure qu’il est, il semble qu’elles aient enfin trouvé ce qu’elles vont se mettre sur le… Dos. La question costume s’est vue soumise à une restriction du budget: en dépit des tractations dignes d’un sommet de G20 entre Mylinh Pham et l’AS, il est passé de 500 à 400 euros. Vous trouvez cette somme largement suffisante ? Comptez environ 20 euros pour une jupe, même prix pour un haut, le rachat de quelques pompons fatigués, les accessoires, et les Pompoms auraient tôt fait de mettre l’AS dans le rouge. Heureusement Maman Boulant en personne s’est proposée de confectionner les jupes du Show (authentique).
Ne reste plus à nos valeureuses danseuses qu’à relever leurs pompons face aux 8 autres IEP, en attendant de pouvoir déguster à leur tour, épuisées par les affaires, sur la moleskine des bars aixois, le divin breuvage, en acclamant de fringants Pompom boys et autres sportifs à la plastique appréciable. Entrainements, costumes, négociations, les Pompoms s’investissent sur tous les plans. Fini le stéréotype de l’aguicheuse accomplie à la jupe aussi courte que la réflexion de Julien Lepers ; les cheerleaders de Sciences Po, en plus d’en avoir sous la jambe, en ont aussi dans le cerveau.
Alors, qui va gagner le Crit ?
3 Comments
Diego
Merci de ces corrections.
Je pense que c’est une petite incomprehension lors de l’entretien.
Je ne vole pas le mérite à Leo Drapier, fondateur de la BatOUka, ni a Hugo Drapier Papa BaTuKa en 2010.
Il est vrai que la génése est assez trouble, les fondateurs ayant disparu du paysage…gloire à eux ! 🙂
C’EST LA BATUKA ! 😉
Tudo bem
La batuka est créée en 2007-2008, par l’AS, avec le soutien de sa présidente, passée par le Brésil l’année précédente et qui fait alors appel à un professionnel. L’AS subventionne les cours comme l’achat de matériel. La finalité de cette batterie brésilienne est de participer au réveil de la délégation parisienne au Crit, après la défaite de Grenoble en 2007. Du point de vue de l’ambiance, c’est un très bon début. Au niveau comptable, Paris se vautre lamentablement.
Cette batuka est reprise plus tard par Diego qui l’enrichit et la développe, en lui donnant notamment une existence en dehors du Crit.
Lapeniche, vous qui tenez la plume, vérifiez vos sources.
Un ancien de la Batuka... Avant Diego !
Avec tout le respect et l’effort que l’on doit à Diego – réel -, la Batuka est née avant lui et est présente depuis 2007 ! On l’a vue accompagner et soutenir les sportifs depuis le CRIT 2008 à Toulouse, et l’on doit sa création en particulier à Léo Drapier – aujourd’hui diplomé – qui, à l’époque, avait réussi à embaucher un professionnel pour guider les jeunes sciences pistes que nous étions. Photos à l’appui.
Les rédacteurs de la Péniche sont invités à corriger cette partie de l’article ! Si vous voulez plus de détails n’hésitez pas à me contacter, je serais ravi de vous raconter la VRAI genèse de la Batuka.