Soirée du CRIT 2018 : un thème ins-CRIT dans l’histoire
C’est dans une cave aménagée en bar, près de la Gare du Nord, qu’entre bières-pongs et chants martiaux, a eu lieu jeudi dernier une rencontre diplomatique historique. Grands seigneurs, les étudiants de Sciences Po ont accueilli une délégation de sportifs de l’IEP de Saint-Germain-en-Laye. Du vert au jaune, cette soirée fut riche en rencontre interrégionales. Sur les murs, de sobres étendards noirs affichaient de simples messages d’accueil à Saint-Germain, comme « votre peine sera capitale » ou « Bienvenue en France ». A travers un voile de chaleur, trahissant l’amitié qu’eurent les Parisiens avec leurs petits cousins de Province, mais aussi la reconnaissance de ces derniers à l’idée de passer une soirée à la capitale, aucune des deux écoles ne se priva d’enchaîner les cris de guerres rituels.
Nous avons intégré la jungle sportive, aux fauves jaunes, verts, et noirs, afin de recueillir, le temps d’une soirée, de percutants témoignages qui semblent gages d’un beau CRIT en perspective. Ouverts d’esprits, et toujours en recherche de la confrontation intellectuelle et du débat d’idée, nous avons impartialement interrogé des étudiants de Sciences Po comme de l’IEP de Saint-Germain.
A la question « qu’est ce qui rime avec « CRIT » », nous avons récolté des réponses allant de « pépite » à « débauche » (visiblement certains n’avaient pas compris la question), en passant par « rhinopharyngite ». En ce qui concerne ce dernier trait d’éclat, force est de constater que notre interlocuteur, Arthur, de la Fédécrit, ne semblait pas avoir un thermomètre dans la poche : un climat tropical de type équatorial baignait dans la salle, et même les plus courageux d’entre nous durent faire tomber le pull – mais jamais le maillot, qu’on préfère mouiller (cf. Naza).
C’est dans cette ambiance de moiteur exaltée que les deux équipes de cheerleading décidèrent tour à tour d’électriser un peu plus une salle déjà grisée. Leurs performances, couplées aux rythmes effrénés des deux Batukas, parvinrent sans peine à insuffler un véritable esprit de campus, aussi bien chez les Parisiens que chez les Saint-Germanois.
En tant que journal indépendant et financièrement émancipé de toute tutelle dérivée de Sciences Po, libre dans notre ligne éditoriale et insoumis à quelque pression que ce soit, il nous fut tout de même compliqué de résister au charme des sciencepistes de la rue Saint-Guillaume. Ceux-ci, non contents de rayonner d’humour, semblaient avoir le mot juste ce soir.
Répondant à la question « citez une qualité pour Saint-Germain », nos PomPoms nationales nous affirmèrent que les Saint-Germanois sont de « bons perdants », quand quatre trublions et trouble-fêtes de 2A : Félicie, Alice, JB, et Pol, les qualifièrent de « gentils ». Ces mêmes interrogés furent aussi questionnés sur le sujet le plus épineux de la soirée : « Sciences Po, est-ce une grande famille ? ». Là encore, pas d’hésitation pour répondre ; chacun est conscient de la grande solidarité sciencepiste qui règne entre les murs de l’établissement de Saint-Germain… des Prés !
Cessant ici toute promotion des équipes sportives parisiennes, nous avons rencontré Lou, fière étudiante de l’IEP de Saint-Germain. Les pupilles dilatées de bonheur après la révélation du thème du CRIT 2019 (« l’Impéracrit »), le front luisant d’une sueur saine, et le sourire franc, elle accepta de se livrer à notre jeu de questions-réponses, à notre ersatz de Fast and Curious sans caméra mais avec un calepin. Non contente de railler notre chauvinisme parisien, qu’elle juge d’un œil malicieux, et confiante quant à une victoire potentielle de son école, l’étudiante francilienne s’est dite « heureuse d’être accueillie ce soir par des camarades, Sciences Po étant pour elle une grande famille, élargie à tous les IEP de Province » – pardon, IEP de « région ». Elle fut rapidement rejointe par Lauriane, une cheerleader de Saint-Germain, qui nous conseilla de « nous méfier, car en trop sous-estimant Saint-Ger, on oublie qu’ils sont déters ». C’est une rime pauvre, mais c’est une rime quand même, et après quelques verres, c’est un trait d’esprit non négligeable. Quand nous leur demandâmes comment comptaient elles gagner, alors que tout était déjà perdu, elles affirmèrent que l’unité légendaire de Saint-Germain pouvait insuffler bien des choses au CRIT, et que notre méconnaissance serait récompensée en mars prochain.
Dernier tour, nous accostons le Batukadorable Tristan qui, arborant avec fierté un t-shirt décoré de deux amphores – symboles du prestige incontestable de Paris au CRIT. Pour Tristan, l’objectif de la Batuka reste le même : ramener la coupe à la maison en mettant le plus d’ambiance possible. Cependant, il reste dubitatif quant à la résolution du plus gros défaut de Paris, en terme de CRIT : son incapacité à laisser les autres gagner.
Merci donc à nos cousins de Saint-Germain pour leur présence ce soir ! Remercions aussi la Fédécrit qui aura la lourde tâche d’accueillir tous ces étudiants Erasmus venus des provinces lointaines pour perdre en mars prochain… Force à eux, car comme on dit, « l’important n’est pas de gagner, c’est de participer » !
Sabine Audelin et Etienne de Metz